Volume 41 - numÉro 28 - 23 avril 2007
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saviez-vous que...La création du CHU Sainte-Justine est une initiative féminine du début du 20e siècle
La pratique de la médecine infantile dans le Québec francophone du début du 20e siècle faisait piètre figure. À cette époque, un nourrisson sur quatre mourait avant l’âge de un an. Émues du sort réservé aux enfants malades, un groupe de femmes de la société montréalaise mettent leurs efforts en commun et, avec l’approbation de Mgr Bruchési, établissent les fondements d’un premier hôpital francophone pour enfants. Sainte Justine sera nommée patronne de l’hôpital. «En l’honneur de la sainte petite martyre, dont le corps avait été transporté des Catacombes de Rome au couvent des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie à Longueuil, on appela l’œuvre naissante hôpital Sainte-Justine.» Le même patronyme avait été donné à l’une des principales instigatrices de la fondation de l’hôpital, à la suite d’une promesse faite par ses parents qui avaient invoqué la petite sainte pour obtenir la guérison de leur fille Marie. Justine Lacoste-Beaubien présidera le conseil d’administration de l’établissement à ses débuts, en 1907. Elle y mettra à profit ses qualités de gestionnaire jusqu’en 1966, année où elle démissionne après une grève des infirmières. Cet engagement de la première heure et un appui inébranlable à la cause font que le nom de Justine Lacoste-Beaubien sera toujours associé à celui de l’hôpital. Une biographie sera d’ailleurs consacrée, en 1966, à cette pionnière qui contribua à doter Montréal d’un grand établissement hospitalier. Les débuts plus que modeste de l’hôpital y sont racontés: «Dans la salle même où quatre femmes se réunissent à la demande de la première médecin du Québec, madame Irma LeVasseur, pour créer un tel hôpital, un premier patient de cinq mois est couché dans une valise en attendant d’être soigné», peut-on lire dans cet ouvrage de Nicolle Forget, Francine Harel Giasson et Francine Séguin. Le premier immeuble abritant l’hôpital est une petite maison située au 644, rue Saint-Denis. Cette maison est mise à la disposition de l’œuvre par J. Damien Rolland. La première année, 12 lits sont installés et 175 enfants pourront y recevoir des soins. Mais on a bien vite compris que l’espace alloué ne pouvait suffire à la demande. L’achalandage sera tel que, 25 ans et quelques déménagements plus tard, l’hôpital accueillera près de 4000 enfants et le nombre de lits sera porté à 500. Dès les premières années, l’hôpital a pu croitre grâce non seulement à la générosité de ses bienfaiteurs mais aussi aux nombreuses heures de bénévolat féminin. Depuis sa fondation, «un groupe de dames se réunit à l’hôpital, en toute saison, le mercredi, et confectionne la lingerie nécessaire aux différents services. Au cours de 1931, ce comité a à son crédit 7430 articles.» «L’Université de Montréal agréa l’hôpital Sainte-Justine en novembre 1914 au titre de centre d’enseignement pédiatrique.» Mme Lacoste-Beaubien n’avait qu’une idée en tête en acquérant des terrains près de l’Université: donner les meilleurs soins aux enfants et s’assurer que les futurs médecins puissent y effectuer leurs stages. Un haut dignitaire de l’UdeM citera, dans un discours prononcé à une cérémonie officielle pour l’hôpital, le fameux proverbe «Ce que femme veut, Dieu le veut.» Le CHU Sainte-Justine fête cette année son 100e anniversaire. À cette occasion, un livre intitulé Naitre, vivre, grandir: Sainte-Justine 1907-2007, écrit par Denyse Baillargeon, professeure titulaire au Département d’histoire de l’Université de Montréal, paraitra le 23 avril. Sources: Division des archives, Université de Montréal. Fonds du Secrétariat général (D0035). |
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