Volume 41 - numÉro 31 - 4 Juin 2007
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Budget: transformer les façons de faire pour maintenir la qualitéL’Université a adopté un nouveau modèle budgétaire privilégiant la décentralisation, la transparence et la responsabilisation.
Concrètement, les budgets alloués à chaque faculté se rapprocheront, de manière graduelle, de la subvention que verse le gouvernement à cette faculté, tout en étant modulés en fonction des priorités institutionnelles. «Nous devons transformer nos façons de faire, a résumé Guy Breton, vice-recteur exécutif, devant les membres de l’Assemblée universitaire (AU) le 28 mai. Il devra y avoir une meilleure adéquation entre les revenus et les dépenses.» Le budget 2007-2008 qui, faut-il le rappeler, s’inscrit dans un contexte financier très difficile et déficitaire, remet donc en question des pratiques historiques bien ancrées. Il s’agit tout de même d’un budget de transition, car l’Université aura besoin de cinq ans pour que son processus budgétaire arrive à son terme. Ainsi, pour 2007-2008, les budgets des facultés qui étaient au-dessous de la moyenne nationale pour des facultés équivalentes seront majorés de 20 %; les unités surfinancées perdront quant à elles 10 % de leur budget. En cinq ans, l’équilibre devrait être rétabli. «Ces changements ont pour but une meilleure qualité de la formation, souligne M. Breton. Lorsqu’on reçoit un financement moindre que celui attribué aux autres facultés dans les mêmes disciplines, on ne se facilite pas la tâche.» Ces «remises en question» ne signifient évidemment pas que l’Université abandonnera les unités qui, pour diverses raisons, seraient moins bien dotées. «Est-ce que nous laisserons tomber musique, aménagement ou théologie et sciences des religions? a demandé le vice-recteur exécutif. La réponse est non. C’est certain.» En fait, l’Université a fixé des priorités, émanant du Livre blanc (adopté à l’unanimité à l’AU), et prévu une première enveloppe – 4,2 M$ pour l’année qui vient – pour en assurer la réalisation. Ces priorités incluent le soutien aux doctorats internationaux, l’aide aux technologies dans l’enseignement et l’appui aux collections des bibliothèques, ainsi que l’évaluation des programmes. Sur le plan administratif, le recrutement des étudiants, la sécurité sur le campus, la mise en commun de services, la santé des étudiants et du personnel, le respect de l’environnement et le lancement de la prochaine grande campagne font aussi partie des priorités. À noter que les technologies de l’information et de la communication restent prioritaires, mais que les sommes qui y seront affectées ont été inscrites de manière importante dans le budget des immobilisations. Contexte déficitaire Un autre élément qui favorise les modifications au processus budgétaire de l’UdeM est la nouvelle grille de financement du gouvernement québécois qui, justement, tient mieux compte des couts réels associés aux différents programmes dans les diverses universités du Québec. Pour l’année 2007-2008, les revenus s’élèvent à 515,4 M$ et les dépenses à 536,5 M$. Si le déficit de 21 M$ est ramené à 18,8 M$ à la suite d’une contribution à sa réduction, ce montant n’en représente pas moins plus de trois pour cent du budget de fonctionnement. Par ailleurs, le déficit accumulé au fonds de fonctionnement s’établit à environ 100 M$. La direction de l’Université a redit, en présentant son budget, que seul un réinvestissement gouvernemental permettra de venir à bout de l’étau financier dans lequel l’enseignement supérieur se trouve. À l’UdeM, le manque à gagner annuel, par rapport à la moyenne des établissements canadiens, se chiffre à 90 M$. Mais le gouvernement n’a-t-il pas injecté de l’argent neuf et, de plus, majoré les droits de scolarité? Oui, sauf que ces mesures, prises en compte dans les prévisions budgétaires, ne suffiront pas à couvrir les «couts de système», explique la direction. En ce qui a trait aux services, ils subissent une réduction de leurs budgets de un pour cent. Les membres de l’AU ont posé plusieurs questions au vice-recteur exécutif à la suite de son exposé. Le président du Syndicat général des professeurs et professeures de l’Université de Montréal a qualifié la réforme budgétaire d’«exercice extrêmement périlleux». M. Breton a répété qu’il n’était pas question de délaisser les unités, mais il n’a pas caché que certaines seraient appelées à des remises en question. Il a insisté sur le caractère transparent de la nouvelle démarche: «Il n’y a pas de cachettes. Tout est sur la table. Pour maintenir la qualité, il faut savoir s’adapter même dans une université.» Pour sa part, le Conseil de l’Université a apporté son soutien entier aux gestes de la direction, qui espère revenir à l’équilibre budgétaire en 2009-2010. Paule des Rivières |
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