Professeurs émérites 2007
Treize enseignants sont promus au rang de professeur émérite
Faculté des arts et des sciences
Luc Granger
Après y avoir obtenu un doctorat en psychologie, Luc Granger a fait carrière à l’Université de Montréal. Spécialiste des traitements apportés aux toxicomanes et aux auteurs de délits et crimes sexuels, il a mené de nombreuses recherches de pointe et joué un rôle clé dans la création du Centre de recherche en neuropsychologie et cognition. Il a aussi conçu et supervisé des programmes cliniques de traitement des agresseurs sexuels incarcérés pour le Service correctionnel du Canada. Il a été associé de près à l’instauration et à l’essor du programme Portage, qui s’adresse à une clientèle toxicomane. Il a signé de nombreux textes dans les revues scientifiques les plus prestigieuses et est un des coauteurs des trois premiers livres originaux parus en langue française dans le domaine de la thérapie comportementale.
Réputé pour l’encadrement et le suivi rigoureux qu’il offrait à ses étudiants, Luc Granger a participé à plus d’une centaine de jurys de mémoires et de thèses. Étudiant au baccalauréat, au début des années 60, il s’occupait déjà du bon fonctionnement des laboratoires de psychologie expérimentale.
Le 1er mai dernier, Luc Granger est devenu vice-recteur adjoint aux affaires professorales.
Danielle Juteau
Danielle Juteau est titulaire d’un baccalauréat de l’Université de Montréal et d’un doctorat en sociologie de l’Université de Toronto. Après avoir enseigné pendant sept ans à l’Université d’Ottawa et y avoir reçu un prix d’excellence pour son enseignement, elle a été engagée par le Département de sociologie de l’UdeM en 1981. Appréciée pour ses talents de pédagogue, elle a mené la plupart de ses recherches sur les thèmes des rapports sociaux, ethniques et de sexe; ses travaux se sont progressivement élargis pour comprendre, plus récemment, le concept de citoyenneté.
La professeure Juteau a été parmi les premiers universitaires à donner des cours en études des femmes et elle s’est illustrée comme précurseur dans la compréhension des relations ethniques. Elle a aussi exposé des générations d’étudiants à la pensée et à l’héritage du sociologue Max Weber. Elle est l’auteure de huit livres, dont À la recherche d’un monde oublié: les communautés religieuses de femmes au Québec de 1900 à 1970 et L’ethnicité et ses frontières.
Au nombre des distinctions qui lui ont été décernées, on compte son élection à la Société royale du Canada, le prix Marcel-Vincent de l’ACFAS et le Prix de la Fondation Pierre-Elliott-Trudeau.
Louis Maheu
Titulaire d’un doctorat en sociologie de l’École pratique des hautes études de l’Université Paris Sorbonne, Louis Maheu s’est spécialisé dans l’analyse des mouvements sociaux et de l’action collective, de même que dans l’étude du fonctionnement des systèmes universitaires, tout particulièrement aux cycles supérieurs. Il s’est aussi intéressé à l’implantation des mesures d’évaluation de l’excellence et de la performance au sein des programmes universitaires, des établissements de haut savoir et des milieux de production scientifique. Professeur au Département de sociologie de 1970 à 2006, il guidera plusieurs missions de recherche au cours de sa carrière, tant au pays qu’à l’étranger. Il effectuera en outre au Brésil un séjour prolongé d’enseignement.
En plus de siéger à d’importants comités de l’Université, Louis Maheu a occupé d’éminentes fonctions administratives: directeur du Département de sociologie, vice-doyen puis doyen de la Faculté des études supérieures. Par la suite, il sera nommé vice-recteur aux études supérieures. Dans toutes ces fonctions, il a contribué à l’essor des cycles supérieurs.
|
Robert Melançon
Professeur au Département des littératures de langue française depuis 1972, Robert Melançon est titulaire d’un doctorat du Centre d’études supérieures de la Renaissance de l’Université François-Rabelais (Tours). Enseignant, chercheur, essayiste, traducteur, éditeur et poète, son parcours présente plusieurs facettes qui lui ont valu une grande renommée sur les scènes nationale et internationale. Parmi les champs d’études auxquels il s’est consacré, la poésie de la Renaissance occupe une place de premier plan; on lui doit notamment des ouvrages et des textes sur Pétrarque, Montaigne, Jodelle, Marguerite de Navarre et Joachim du Bellay. Il a également poussé très loin son exploration de la littérature française du 20e siècle, préparant par exemple pour la collection Bibliothèque de la Pléiade deux volumes d’édition critique d’œuvres de Francis Ponge et approfondissant l’étude des auteurs Jacques Roubaud et André Malraux.
On reconnait aussi en lui un interprète et un commentateur inspiré de la littérature québécoise; il a entre autres publié un ouvrage intitulé Qu’est-ce qu’un classique québécois? et dirigé l’édition de poèmes de Paul-Marie Lapointe chez Seghers, en plus d’écrire de nombreux articles sur la poésie québécoise.
Faculté de droit
Pierre Ciotola
Le professeur Pierre Ciotola enseigne depuis près de 40 ans à la Faculté de droit, où il a obtenu son doctorat au début des années 70. Il est reconnu comme l’un des juristes contemporains ayant le plus contribué à la vitalité de la doctrine québécoise dans les questions touchant au notariat. Droit des suretés, des successions, des régimes matrimoniaux et droit des biens sont au nombre de ses spécialités.
Premier professeur de la Faculté de droit à se lancer dans la conception de cours en ligne, il est connu pour son intégration ingénieuse du multimédia dans ses cours. Plusieurs pairs attestent qu’il est un modèle de synergie entre enseignement et recherche; ses activités de recherche ont nourri son enseignement et son enseignement a produit des documents et outils pédagogiques durables. Il a été invité plusieurs fois par les universités McGill, de Sherbrooke et d’Ottawa.
Le professeur Ciotola a formé des générations d’étudiants de tous les cycles à la recherche et à la rédaction juridiques. Il est un pédagogue hors pair, ses cours ont toujours été très fréquentés et ses anciens étudiants ne tarissent pas d’éloges à son égard.
|
Andrée Lajoie
Professeure à la Faculté de droit et membre du Centre de recherche en droit public depuis 1968, Andrée Lajoie a fortement marqué la recherche juridique au Québec, au Canada et en Europe. Ses contributions ont porté sur des problématiques cruciales pour la société canadienne, dans des secteurs aussi variés que les structures administratives régionales, le fédéralisme, les peuples autochtones, les femmes, l’enseignement supérieur, ainsi que la santé et les services sociaux. Pionnière de la recherche pluridisciplinaire, elle a mené des travaux qui ont grandement concouru à modifier la définition traditionnelle qu’on prêtait au droit. Celui-ci est aujourd’hui considéré comme une science sociale à part entière; il est de moins en moins délimité comme un ensemble de normes abstraites et intemporelles et de plus en plus appréhendé comme un phénomène social complexe et dynamique.
Andrée Lajoie a été membre de trois commissions d’enquête: la Commission d’études sur les universités (1978), la Commission d’étude sur le droit et le savoir au Canada (1981-1983) et la Commission sur le déséquilibre fiscal (2001).
Faculté de l’aménagement
Colin H. Davidson
Colin H. Davidson est professeur à la Faculté de l’aménagement depuis 1968. Diplômé en architecture de l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, il a été l’initiateur et l’auteur de plusieurs recherches et a grandement contribué à approfondir les questions relatives à l’innovation et aux transferts techniques, à l’aide aux pays en voie de développement et à l’amélioration de la qualité de vie au travail. Ses écrits sont nombreux et font autorité dans le monde entier. Il a beaucoup enseigné à l’étranger, principalement à Harvard, à l’Institut universitaire d’architecture de Venise et à l’Université fédérale de Rio Grande. Rédacteur et éditeur de la revue IF-Industrialisation Forum pendant 20 ans, il a participé à d’innombrables conférences internationales en plus d’en organiser plusieurs à l’Université de Montréal.
Après quatre années d’enseignement comme professeur agrégé, Colin H. Davidson est promu au rang de professeur titulaire. Par la suite, il sera à la tête de la Faculté de l’aménagement pendant 10 ans. Au cours de cette période, il ouvre deux unités: l’École de design industriel et l’École d’architecture de paysage. Puis, en collaboration avec l’École polytechnique et l’École des hautes études commerciales, il crée la maitrise et le DESS en gestion de projets.
Faculté de médecine
Michel Bergeron
Spécialiste de la néphrologie, le professeur et chercheur Michel Bergeron a enseigné au Département de physiologie de la Faculté de médecine pendant plus de 30 ans. Depuis juin 2006, il est directeur de la section Science, technologie et développement culturel à l’Organisation des États américains, à Washington. Ses recherches ont connu une grande diffusion et il s’est par ailleurs fait connaitre pour sa contribution à la vitalité du français dans le monde de la science.
Le Dr Bergeron a assuré pendant 29 ans la direction d’un laboratoire de recherche en physiologie rénale subventionné par le Conseil de recherches médicales du Canada et par d’autres fondations. Il a également occupé le poste de directeur du Département de physiologie de l’Université de Montréal pendant sept ans et participé à la création d’une option en sciences biomédicales au baccalauréat en sciences, un programme actuellement en pleine croissance. Il a assumé les fonctions de président de la Société canadienne de physiologie pendant deux ans et siégé au conseil d’administration de l’Hôtel-Dieu de Montréal durant plusieurs années.
Michel Bergeron a été le premier lauréat du prix Adrien-Pouliot, en 2001, et s’est vu remettre, la même année, devant les membres de l’Assemblée nationale, le Prix du Québec Georges-Émile-Lapalme.
|
José P.C.A. Menezes
Professeur au Département de microbiologie et d’immunologie depuis 1973, José P.C.A. Menezes a fait carrière à l’Université de Montréal. Il est titulaire d’un doctorat en médecine vétérinaire de l’Université de Pérouse (Italie) et d’un diplôme de bactériologie de l’Institut Pasteur, d’une maitrise en microbiologie et immunologie de l’UdeM et d’un doctorat de l’Université d’Ottawa dans la même discipline. Il a fondé en 1978 le Laboratoire d’immunovirologie du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine, considéré par plusieurs comme le premier laboratoire du genre au Canada. Il continue d’en diriger les activités, ayant toujours eu soin de s’entourer d’un solide groupe de chercheurs. Au sein du même hôpital, il est aussi chef de l’Axe de recherche sur les maladies virales et immunitaires depuis 2002.
Le Dr Menezes est membre de l’Académie canadienne des sciences de la santé et de la New York Academy of Science. En 2006, l’American Society for Microbiology lui a remis un prix soulignant sa contribution unique à la science.
Erik Schick
Le Dr Erik Schick, professeur à la Faculté de médecine depuis 1985, a pris sa retraite en janvier dernier. Natif de Hongrie, il est diplômé en médecine de l’Université catholique de Louvain (Belgique). Il a suivi une formation en urologie à l’Université de Montréal pour ensuite effectuer un stage de recherche postdoctoral au centre médical de l’Université de Californie à San Francisco.
Spécialiste de la physiologie de la vessie et de ses annexes, le Dr Schick a été un pionnier dans le domaine de l’urodynamie à l’UdeM, au Québec et au Canada. Il a fondé le laboratoire d’urodynamique de l’Hôpital Notre-Dame et cofondé un même laboratoire au CHU Sainte-Justine. Il a également mis sur pied la section urodynamique du service d’urologie de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Il a d’ailleurs dirigé ce service durant 15 ans et a assumé pendant quatre années le rôle de chef du département de chirurgie.
Erik Schick fait partie de l’International Consultation on Incontinence, un organisme créé par l’Organisation mondiale de la santé et regroupant environ 200 experts dans le domaine de l’incontinence. Il était président du comité scientifique de l’International Continence Society au dernier congrès de cet organisme en 2005.
Faculté des sciences de l’éducation
Michel Trahan
En plus d’offrir à l’Université de Montréal une contribution exemplaire en enseignement et en recherche, le professeur Michel Trahan s’y est brillamment illustré dans d’importantes fonctions d’administrateur.
Après un premier baccalauréat en arts de l’Université Laval et un second en pédagogie de l’UdeM, Michel Trahan a obtenu un doctorat en éducation de l’Université de Toronto. Il a fait ses débuts comme professeur à la Faculté des sciences de l’éducation en 1974.
Dans les fonctions clés d’administrateur que lui a confiées l’Université, Michel Trahan a tour à tour piloté la restructuration de la Faculté des sciences de l’éducation, mené à bien des programmes institutionnels de réduction de l’effectif et créé un fonds de relance ouvrant la voie à une reprise du développement à l’Université. Il a par ailleurs réussi l’allègement du déficit accumulé ainsi que le retour à un budget annuel équilibré. Il a occupé le poste de doyen de sa faculté avant d’être nommé vice-recteur aux ressources humaines, vice-recteur exécutif, puis vice-recteur à l’administration et aux finances.
Faculté des sciences infirmières
Francine Ferland
Francine Ferland enseigne à l’Université de Montréal depuis 1976. Spécialiste en ergothérapie pédiatrique à l’École de réadaptation de la Faculté de médecine, elle est à l’origine d’un modèle d’intervention basé sur le jeu comme instrument thérapeutique auprès des enfants autistes ou atteints d’une déficience physique. Reconnue pour sa grande compétence à transmettre sa matière, elle a signé plusieurs livres et articles, dirigé un nom-bre considérable d’étudiants et vu ses travaux diffusés partout au pays et à l’étranger. On estime que près de la moitié des ergothérapeutes en activité au Québec ont bénéficié de son enseignement. D’autres grandes universités canadiennes reconnaissent son excellence et l’invitent régulièrement comme conférencière ou professeure.
Depuis le début des an-nées 80, Francine Ferland fait la démonstration que le jeu permet à l’enfant d’explorer le monde, de déployer sa créativité et d’entrer en contact avec les autres. Le jeu, a-t-elle découvert au fil de ses travaux, incite l’enfant à manifester au maximum sa capacité d’agir.
Département de kinésiologie
|
François Péronnet
Titulaire d’un doctorat en physiologie de l’Université de Montréal, François Péronnet est professeur depuis 1971 au Département de kinésiologie (autrefois appelé Département d’éducation physique). Dans le domaine de la physiologie du sport et de l’activité physique, il fait figure de pionnier, et son apport en recherche est reconnu internationalement. Il a été à l’origine d’une avancée considérable dans les sciences du sport en élaborant un modèle mathématique qui facilite l’analyse de la performance dans le domaine de la course. Ce modèle a donné lieu à de nombreuses applications tant chez les entraineurs que chez les athlètes. Le chercheur s’est par ailleurs illustré dans l’étude du comportement des catécholamines à l’exercice et par la conception d’une méthode de marquage permettant d’étudier certaines données métaboliques dans différentes conditions physiologiques et pathophysiologiques. Il est l’auteur de quatre livres, d’une dizaine de chapitres de livres et de plus de 50 articles.
Profondément attaché aux critères du raisonnement et de la méthode scientifiques, doté de grandes qualités de communicateur, François Péronnet a conduit 36 étudiants à un diplôme de maitrise et 14 à un doctorat. |