Volume 41 - numÉro 31 - 4 Juin 2007
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Réduire la violence à l’école grâce aux pairsFrançois Bowen et Nadia Desbiens ont étudiés le rôle des pairs dans des programmes de prévention de la violence en milieu scolaire.
Le Canada se classe 26e sur les 35 pays évalués par l’Organisation mondiale de la santé pour la fréquence de l’intimidation en milieu scolaire. Quatre-cents chercheurs, experts et membres d’ONG étaient réunis à la deuxième conférence annuelle du réseau canadien de centres d’excellence PREVNET, le 18 mai dernier à Montréal, afin d’étudier les façons de mettre fin à ce phénomène et de promouvoir des relations saines chez les enfants. Le vice-doyen aux études supérieures et à la recherche de la Faculté des sciences de l’éducation, François Bowen, et la professeure agrégée en psychopédagogie Nadia Desbiens y ont présenté les résultats de leur recherche sur le rôle des pairs dans les programmes de prévention de la violence en milieu scolaire Vers le Pacifique (pour la prévention auprès des élèves de toute une école ) et L’Allié (destiné aux élèves qui ont déjà des problèmes importants de conduite dont le bullying). Ils en ont étudié la mise en œuvre et l’efficacité. «Nous avons découvert que, même si ces programmes sont “clé en main”, il existe tout de même de grandes variations dans la manière dont les écoles les ont introduits, remarque François Bowen. Le milieu scolaire est très complexe: il y a un grand roulement de personnel, des changements de direction, des moyens de pression… Dans certaines écoles, l’étude d’implantation a démontré que ce n’est pas nécessairement une bonne chose de lancer un programme d’une telle complexité s’il règne des tensions au sein du personnel ou s’il y a d’autres projets éducatifs majeurs qui entrent en conflit avec le programme.» Bien entendu, les résultats de la mise en place ont varié en fonction de l’engagement de l’école. Dans les cas de réussite, c’est-à-dire lorsque les enfants développaient et mettaient en pratique leurs habiletés sociales et comportementales, les chercheurs ont observé une réduction de la violence, voire une modification perceptible dans le climat de l’école. «C’est difficile à chiffrer, mais les gains sont clairement significatifs entre les écoles à l’étude et les écoles témoins», explique M. Bowen. «Mentionnons par ailleurs que plus les enfants qui suivent ces programmes sont jeunes, plus les avantages seront appréciables pour eux», ajoute-t-il. Le vice-doyen insiste par contre sur le fait que de tels programmes ne peuvent enrayer à eux seuls les différentes formes de violence à l’intérieur et à l’extérieur de la cour d’école. «Pour les crises graves, des interventions ciblées seront toujours nécessaires», conclut-il. Marie Lambert-Chan |
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