Édition du 4 septembre 2001 / Volume 36, numéro 2
 
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La musique ne faciliterait pas l'apprentissage des paroles - Meilleure compréhension du sida grâce à des souris transgéniques

La musique ne faciliterait pas l’apprentissage des paroles

On sait que la musique et le langage sont traités par des systèmes distincts dans le cerveau. Mais on ignore si le support musical facilite l’apprentissage de textes. Amélie Racette, chercheuse au Laboratoire de neuropsychologie de la musique et de la cognition auditive, effectue une thèse de doctorat en recherche et intervention sur le sujet.

La littérature rapporte plusieurs cas de personnes aphasiques qui parviennent à chanter correctement les paroles de chansons connues alors que leur langage est déficient. Cela laisse supposer que la musique pourrait jouer un rôle dans la production de paroles. Il existerait ainsi un code en mémoire où sont intégrées les paroles et la musique d’une même chanson. Une autre hypothèse avancée par des chercheurs veut que le débit ralenti de la parole chantée, comparativement à celui de la récitation, faciliterait la mémorisation.

Les résultats d’une étude menée par Mme Racette auprès de 36 sujets, dont la moitié étaient des musiciens, contredisent ces hypothèses. En effet, le pourcentage de mots mémorisés est supérieur lorsque les paroles sont récitées plutôt que chantées. Cela semble indiquer que la musique n’aiderait pas à l’apprentissage d’un texte. En fait, elle représenterait une charge supplémentaire dans la mémorisation des chansons. Toutefois, la musique ne nuit pas à l’encodage de l’information, puisque les mots d’un texte chanté sont aussi bien mémorisés que ceux d’un texte récité. Par ailleurs, la chercheuse note un pourcentage équivalent de mots mémorisés par les musiciens et par les non-musiciens, ce qui contredit les études attribuant une mémoire verbale supérieure aux musiciens.

Meilleure compréhension du sida grâce à des souris transgéniques

Le Dr Paul Jolicœur entouré des immunologistes Xiaoduan Weng et Johanne Poudrier

L’équipe de recherche en biologie moléculaire de l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), dirigée par le Dr Paul Jolicœur, vient de démontrer que le modèle du sida chez la souris permet une meilleure compréhension de la perte de mémoire immunitaire causée par le VIH. Ces travaux révèlent que les protéines virales peuvent à elles seules inhiber la fonction des cellules du système immunitaire. Les résultats de la recherche suggèrent que le VIH a subi une adaptation évolutive et qu’il en est arrivé à contrôler, à prévenir et à empêcher l’éradication virale par le système immunitaire et à assurer ainsi sa propre persistance au sein de l’organisme. Cette découverte, explique-t-on dans un communiqué diffusé par l’IRCM, pourra contribuer à l’élaboration de modes de prévention et de thérapie, ainsi qu’au raffinement des stratégies de vaccination présentement offertes.

Les résultats des travaux des immunologistes Johanne Poudrier et Xiaoduan Weng sont présentés dans la revue scientifique Immunity, une des plus prestigieuses revues internationales dans le domaine biomédical, parue récemment.

Utilisant la technique de la transgenèse pour cibler l’expression des protéines du VIH dans les mêmes cellules que celles qui sont ciblées par le virus chez son hôte humain, les chercheurs ont démontré que des souris transgéniques (CD4C/HIV) développaient une maladie très analogue au sida pédiatrique. Ce modèle murin transgénique permet de mieux connaître l’impact que les protéines du VIH ont sur le système immunitaire et sur le développement du sida, ce qui est impossible à faire chez l’être humain.

Leurs travaux démontrent notamment que ces souris ont un système immunitaire affaibli. Elles ne peuvent produire des anticorps qui les protégeraient du virus et leur permettraient de l’éradiquer principalement parce que les lymphocytes T CD4+ sont diminués en nombre et que ceux qui restent sont incapables de remplir leurs fonctions d’aide à la production d’anticorps appropriés. Or, c’est exactement ce qui se passe chez l’humain atteint du sida.


 
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