Édition du 24 septembre 2001 / Volume 36, numéro 5
 
  L'université se dote d'une politique d'utilisation des espaces
Des bureaux trop grands rendent l’utilisation optimale de l’espace difficile.

François Duchesneau présente la première politique sur l’utilisation des espaces. Un «outil utile» pour les administrateurs universitaires.

Tout titulaire d’un poste de professeur ou de chercheur à temps complet à l’Université de Montréal «a droit à un bureau et sera logé en priorité». C’est ce qu’indique, notamment, la toute nouvelle Politique d’utilisation des espaces, rédigée par le vice-rectorat à la planification en concertation avec la Direction des immeubles. Elle précise les responsabilités de l’Université de Montréal envers ses professeurs, chercheurs, étudiants aux cycles supérieurs, stagiaires postdoctoraux et membres du personnel de recherche et du personnel non enseignant.

Une politique visant à assurer à chaque membre du personnel un espace de travail optimal s’imposait de toute urgence, estime le vice-recteur François Duchesneau. Car un des problèmes les plus aigus de la gestion interne de l’Université de Montréal, depuis deux ans, concerne la répartition de l’espace disponible sur le campus, tant à Montréal qu’à Saint-Hyacinthe. «Il était dans l’intention de la direction de se doter d’une telle politique depuis plusieurs années, explique le vice-recteur Duchesneau. Celle-ci constituera un instrument de gestion qui sera utile aux doyens et aux directeurs d’unité.»

On y précise que les professeurs retraités, invités ou associés n’auront accès à des locaux que si tous les professeurs et chercheurs à temps complet sont eux-mêmes «logés». Lorsqu’un professeur devient directeur d’un département ou d’un centre de recherche, s’il est nommé doyen ou s’il accepte un poste au rectorat, il «ne peut se voir reconnaître l’usage que d’un seul bureau». En ce qui concerne les chargés de cours et les chargés d’enseignement clinique, on mentionne qu’«un local commun par département [leur] est accordé».

L’article 2.4 mentionne aussi que l’Université «doit fournir gratuitement» à l’association étudiante ou au regroupement d’associations agréées un local et du mobilier. De plus, chaque département a droit à une salle de réunion et à une salle de repos.

La Politique est un peu moins précise en ce qui a trait au personnel non enseignant. Celui-ci «sera logé conformément aux critères adoptés par la direction de l’Université pour le soutien administratif. Là où cela est réalisable et avantageux, le concept de “planification universelle” à aires ouvertes sera appliqué.» Précisons que le poste de travail prévu par le ministère de l’Éducation consiste en un module de base de 4,5 m2.

Un besoin criant d’espace

Depuis deux ans, l’augmentation de l’effectif étudiant et du nombre de chercheurs et de professeurs a accentué le problème de la répartition des locaux. Qu’on pense seulement à l’attribution des 118 chaires de recherche en cinq ans, dont un bon nombre à des nouveaux professeurs. Selon M. Duchesneau, la pénurie n’épargne aucune unité: «Nul ne se plaint actuellement d’avoir trop d’espace.»

Dans le secteur biomédical et partout où l’on trouve des laboratoires pour les activités de «type humide», selon le vocabulaire institutionnel, le problème est très sérieux. Si plusieurs projets de construction d’immeubles sont évoqués, aucun n’a encore abouti sur une table à dessin. Un seul nouveau pavillon verra bientôt le jour sur le campus, entre le Pavillon principal et l’École Polytechnique, mais il affiche déjà complet.

Comme outil de gestion interne, la Politique permettra d’exploiter de façon plus optimale les locaux existants. On invite notamment les directions des facultés et des centres de recherche à «réévaluer la pertinence respective de leurs centres de documentation», fort nombreux. Dans un contexte de pénurie d’espace, explique le vice-recteur, est-il vraiment souhaitable de posséder 19 bibliothèques? Ce chiffre exclut les centres de documentation, qu’on ne compte même plus.

Des bureaux trop grands

Paradoxalement, les bureaux de plusieurs pavillons du campus sont plus spacieux qu’ils le devraient, selon les calculs du ministère de l’Éducation. Pour établir les besoins des universitaires, celui-ci tient compte de la superficie totale et divise ce chiffre par le nombre d’occupants. Or, plusieurs immeubles (pavillons 3200 Jean-Brillant, principal et Lionel-Groulx notamment) ont été construits bien avant l’instauration de telles mesures. «Selon les normes ministérielles, l’Université de Montréal est en excédent de 3500 m2 en ce qui concerne les bureaux individuels, explique le vice-recteur Duchesneau. Vous comprenez alors dans quelle situation nous nous trouvons. On ne peut tout de même pas abattre tous les murs et refaire les divisions.»

Le vice-recteur assure que la nouvelle politique n’entraînera pas de mesures draconiennes en vue de fermer des locaux. Elle apportera des arguments pour les administrateurs qui voudront changer la vocation de certains locaux ou les utiliser de manière plus optimale.

Mathieu-Robert Sauvé



 
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