Beaucoup de gens sont préoccupés par l’apparence de leur corps. Cela les amène parfois à ressentir de l’anxiété lorsqu’ils se retrouvent en public. Mais pourquoi entre deux personnes au physique semblable l’une sera très angoissée et l’autre pas du tout? Christyan Dulude, étudiant au deuxième cycle en anthropologie, en a fait le sujet de son mémoire de maîtrise.

Les personnes qui ressentent peu d’anxiété physique sociale perçoivent leur corps favorablement ou sont peu sensibles aux réactions d’autrui. Par contre, celles qui sont préoccupées par la perception des autres ont tendance à présenter un haut niveau d’angoisse. Les femmes seraient plus susceptibles d’éprouver ce type de stress que les hommes, surtout si elles ont des problèmes d’embonpoint.

Les résultats de l’étude effectuée par M. Dulude auprès de 70 sujets, hommes et femmes, âgés de 20 à 30 ans, confirment ces hypothèses. De plus, ils mettent en évidence certaines caractéristiques psychologiques communes chez les gens qui ont un degré élevé d’anxiété physique sociale: par exemple une mauvaise estime de soi, un manque d’autonomie et une tendance à être angoissé dans la vie en général.

Mais les rapports sociaux n’auraient pas le même effet chez les deux sexes. Ils contribueraient à augmenter l’anxiété physique sociale des femmes alors qu’ils en diminueraient le niveau chez les hommes. En effet, un homme qui fréquenterait peu de gens, tant au travail que dans ses loisirs, ressentirait un haut niveau d’anxiété physique sociale. En revanche, une femme dans la même situation ressentirait moins ce type d’angoisse.

La culture occidentale, qui valorise le corps beau, jeune et en santé, joue certainement un rôle prépondérant dans cette réaction, selon Christyan Dulude. «Une femme qui a beaucoup d’interactions sociales doit subir sans répit la comparaison avec l’image du corps idéal véhiculée dans nos sociétés. S’il est accepté et bien intégré dans son milieu, l’homme, plus chanceux, éprouvera donc moins d’anxiété physique sociale», conclut-il.