Édition du 1er octobre 2001 / Volume 36, numéro 6
 
  Pourquoi pas l'Académie des sciences?
L’Université de Montréal est bien représentée à l’Académie des lettres et sciences humaines, mais sous-représentée à l’Académie des sciences.

Jacques Brazeau invite les membres de l’Académie des sciences à participer activement à la période des mises en candidature de la Société royale du Canada, qui se termine le 1er décembre.

Parmi les diverses distinctions honorifiques accordées aux chercheurs universitaires, il semble que l’Académie des sciences de la Société royale du Canada ne reçoive pas toute l’attention qu’elle mérite de la part des professeurs de l’Université de Montréal.

C’est du moins l’avis de Jacques Brazeau, professeur retraité du Département de sociologie et membre du Comité des prix et bourses et autres distinctions, relevant du vice-rectorat à la recherche.

L’Académie des sciences / Academy of Sciences est l’une des trois constituantes de la Société royale du Canada, avec l’Académie des lettres et sciences humaines et l’Academy of Humanities and Social Sciences. La Société royale du Canada est totalement indépendante de tout organisme gouvernemental et son président est élu par les membres des trois académies.

«Le fait d’être membre de la Société royale ou de recevoir l’une de ses médailles constitue une reconnaissance de notre compétence de la part de nos pairs, souligne M. Brazeau. Le critère d’admission est d’avoir contribué à l’avancement des connaissances dans sa discipline.»

Pour être nommé à l’une des académies, il faut toutefois être proposé par trois chercheurs de sa discipline, dont deux doivent déjà être membres de cette académie. Le candidat doit de plus fournir deux autres lettres d’appui. Les académies ne sont pas réservées qu’aux universitaires; elles comprennent aussi dans leurs rangs des membres d’organismes gouvernementaux et privés.

Un effort à faire en sciences de la nature

Des 229 membres que comptait, en 1999-2000, l’Académie des lettres et sciences humaines, 73 provenaient de l’Université de Montréal et des HEC, ce qui représente environ 40 % des membres universitaires et ce qui classe l’UdeM en première place des universités francophones. L’Université ne compte toutefois aucun représentant en géographie humaine.

Le portrait est moins reluisant du côté de l’Académie des sciences. Seulement 43 des 874 membres de cette académie, soit sept pour cent des universitaires, sont de l’UdeM et de l’École Polytechnique. L’UdeM arrive ici au quatrième rang après les universités de Toronto, de Colombie-Britannique et McGill. Bien entendu, le niveau de comparaison n’est plus le même puisque l’Académie des sciences, contrairement à celle des lettres, regroupe à la fois les francophones et les anglophones.

«Le fait d’arriver au quatrième rang n’est pas si mal, estime Jacques Brazeau, mais il est évident que nous pourrions compter plus de membres à cette académie.» L’Université McMaster, par exemple, qui arrive en cinquième position, compte 40 membres, alors que l’Université McGill, au troisième rang, en compte 64.

L’Académie des sciences comporte quatre divisions: les sciences appliquées et le génie; les sciences de la terre, de l’océan et de l’atmosphère; les sciences de la vie; et les mathématiques et sciences physiques. L’UdeM est bien représentée en mathématiques et sciences physiques, notamment par ses astrophysiciens, ainsi qu’en sciences de la vie grâce à l’Institut de recherches cliniques. Par contre, elle est peu présente en biologie animale, végétale et moléculaire, l’une des composantes du secteur des sciences de la vie.

De plus, la représentation de l’Université est inférieure à sa moyenne en sciences appliquées et génie, avec cinq pour cent des universitaires, alors qu’elle ne compte aucun membre en sciences de la terre, de l’océan et de l’atmosphère. Le fait de n’avoir aucun membre dans cette dernière division constitue un cercle vicieux puisque, pour y être admis, un candidat doit être coopté par quelqu’un qui en fait déjà partie et que chacun est porté à privilégier son établissement.

Le Comité des prix et bourses et autres distinctions entend saisir le Conseil de la Société royale de ce problème, mais invite d’abord et avant tout les membres de l’Académie des sciences à faire en sorte d’y augmenter la représentation de l’Université en les incitant à proposer de nouvelles candidatures. La période de mise en candidature se termine le 1er décembre.

Médailles

La Société royale décerne par ailleurs 17 médailles et distinctions, dont 12 sur une base annuelle et 5 sur une base bisannuelle. Ces médailles soulignent des contributions exemplaires dans une discipline donnée et les lauréats sont choisis selon la même procédure que pour le membership.

On observe d’ailleurs le même profil qu’en ce qui concerne le membership: «L’UdeM est bien représentée en sciences humaines et sociales, mais insuffisamment en sciences», indique Jacques Brazeau.

À titre d’exemple mentionnons que cinq des six attributions de la médaille Pierre-Chauveau en sciences humaines, décernée après 1970, ont récompensé des professeurs de l’UdeM (Benoît Lacroix, Guy Rocher, Bernard Beugnot, Vaïra Vikis-Freibergs et Jacques Henripin). Mais des 58 médailles Flavelle remises en biologie, seulement 2 sont allées à des chercheurs d’ici (Jacques Genest et Robert Cedergren). Aucun francophone n’a remporté l’une des 29 médailles Willet-G.-Miller en sciences de la terre, ni aucune des 31 médailles Henry-Marshall-Tory en astronomie et chimie.

L’UdeM compte par ailleurs un lauréat (Guy Rocher) parmi les huit qui ont reçu la médaille Sir-John-William-Dawson en interdisciplinarité, considérée comme la plus prestigieuse des distinctions de la Société royale du Canada.

Daniel Baril



 
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