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Le Dr Denis Harvey et Micheline Filion-Carrière |
Lorsque la Faculté de médecine vétérinaire a voulu faire le point sur la lutte contre la fièvre aphteuse au moment fort de la crise en mai dernier, elle a pu joindre instantanément les vétérinaires dispersés aux quatre coins du Québec pour leur livrer les dernières informations par vidéoconférence.
Le 25 octobre prochain, elle répétera l’expérience avec une huitième vidéoconférence portant cette fois sur le virus du Nil.
Déjà à bonne distance du campus, à Saint-Hyacinthe, la seule faculté francophone de médecine vétérinaire en Amérique mise depuis deux ans sur le développement de la formation à distance. «Nos activités de vidéoconférence peuvent être diffusées dans une dizaine de salles, de Hull à Rimouski et de Sherbrooke à Rouyn, souligne Micheline Filion-Carrière, adjointe au vice-doyen et responsable de la formation à distance. Nous sommes en réseau avec les trois autres facultés de médecine vétérinaire au Canada et nous visons aussi à court terme une clientèle européenne.»
Le fait d’être une faculté francophone sur le continent peut donc représenter un avantage puisque la Faculté devient ainsi «un pont entre l’Amérique et les pays francophones d’Europe et d’Afrique qui n’ont pas de contact avec les États-Unis», fait valoir la responsable.
Ces activités de formation comme les vidéoconférences sont organisées en partenariat avec l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, dont les 1800 membres doivent suivre une vingtaine d’heures de formation continue par période de deux ans. De chacune des salles où la conférence est diffusée, les médecins peuvent parler en direct avec le conférencier posté à Saint-Hyacinthe.
Laboratoire multimédia
Pour assurer tout le soutien nécessaire à ces activités et encourager le recours aux TIC dans l’enseignement, la Faculté a créé, il y a deux ans, le Laboratoire d’intégration des technologies informatiques à l’enseignement médical (LITIEM). «En médecine, le matériel multimédia est déjà largement employé et le passage au numérique permet d’en élargir facilement l’utilisation, de l’intégrer aux nouveaux programmes et de mettre du matériel en ligne», explique le Dr Denis Harvey, coordonnateur du LITIEM.
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Illustration 3D tirée du cédérom sur le traitement des maladies sur le système digestif de la vache |
Outre les vidéoconférences, le LITIEM a conçu plusieurs autres outils, notamment des téléconférences assistées par ordinateur. «L’avantage de ce procédé est que le médecin ou le conférencier peut diriger une séance de chez lui ou de son lieu de travail et être en lien direct avec les étudiants par clavardage tout en pouvant leur présenter du matériel photographique ou vidéo», indique le Dr Harvey.
Une première expérience de ce type de conférence a eu lieu en septembre denier, alors qu’on a mis en réseau une vingtaine de terminaux pour une séance de formation sur l’orthopédie des animaux de compagnie. À la prochaine séance de formation, les expérimentateurs ajouteront l’usage de micros.
Le LITIEM produit également des cédéroms utilisés dans des cours crédités à chacun des trois cycles et qui sont aussi offerts aux vétérinaires. Dans le cadre de la refonte du programme de premier cycle, qui passe de trois à quatre ans, on vise à maximiser le recours aux TIC comme instrument de base ou d’appoint. Un premier disque présente des simulations de cas en radiographie et un second, consacré à la chirurgie du système digestif chez le bovin, permet de simuler en animation 3D des interventions chirurgicales sous des angles impossibles à filmer par caméra. Ces produits étant bilingues, les responsables espèrent joindre une clientèle américaine.
On peut obtenir plus d’information sur les réalisations du LITIEM en consultant son site Internet: www.litiem.umontreal.ca.
Daniel Baril