Édition du 5 novembre 2001 / Volume 36, numéro 10
 
  Flash-Recherche
Un modèle de maladies cardiaques humaines élaboré chez la souris

La Dre Mona Nemer

Des chercheurs de l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) et de la Harvard Medical School à Boston ont réussi à élaborer un modèle de maladies congénitales cardiaques humaines chez la souris, plus précisément le syndrome humain Holt-Oram. Ce modèle ouvrira la voie à la recherche des causes génétiques des maladies cardiaques et présentera un outil vivant pour tester de nouveaux traitements. La recherche faisait la une du magazine Cell du 21 septembre.

Le syndrome Holt-Oram est une maladie héréditaire rare causée par une mutation dans l’un des allèles du gène Tbx5. Les enfants atteints de ce syndrome souffrent d’anomalies des mains et très souvent de problèmes cardiaques reliés soit à la structure du cœur ou à la propagation des décharges électriques qui assurent la contraction cardiaque (défauts de conduction). Les défauts de structure chez les patients se manifestent le plus souvent par des «trous dans le cœur », une maladie cardiaque congénitale qui touche 2,5 nouveau-nés sur 1000.

La contribution de l’IRCM à ces travaux a été de cerner le mécanisme biochimique en jeu dans la malformation cardiaque. Les anomalies génétiques qui causent les défauts de conduction sont une résultante directe de la diminution des doses des protéines Tbx5. On a aussi découvert que les Tbx5 fonctionnent en partenariat avec un autre facteur de transcription Nkx2.5. Ces recherches ont été réalisées par la Dre Mona Nemer, directrice de l’unité de recherche en développement et différenciation cardiaque à l’IRCM et coauteure principale de l’étude avec le Dr Jonathan Seidman, de l’Université Harvard, qui a conçu le modèle chez la souris.

«Le fait que les Tbx5 et Nkx2.5 interagissent entre eux pour réguler l’expression des mêmes gènes explique comment des mutations dans des gènes différents pourraient causer le même problème cardiaque. Ce mécanisme ouvre la voie à une meilleure compréhension de la base moléculaire de diverses maladies cardiaques héréditaires, explique la Dre Nemer, qui est aussi titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biologie moléculaire à l’Université de Montréal.

Cette recherche a été subventionnée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et l’Institut national du cancer du Canada à l’IRCM, de même que par le Howard Hughes Medical Institute et les National Institutes of Health à la Harvard Medical School.



 
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