Édition du 12 novembre 2001 / Volume 36, numéro 11
 
  Les étudiants étrangers à l’UdeM: présents depuis un demi-siècle
Ils sont 4000 cette année.

Avec ses écoles affiliées, l’Université de Montréal accueille cette année près de 4000 étudiants étrangers en provenance de 187 pays répartis sur les cinq continents. La venue d’étudiants étrangers occupe une place particulière dans l’histoire de l’Université de Montréal. On pourrait croire que c’est l’Exposition universelle de 1967 qui a suscité l’intérêt des étudiants étrangers pour l’Université de Montréal. En vérité, le phénomène remonte à deux décennies avant cet événement puisque, dès 1948, une association d’étudiants étrangers était fondée.

Des raisons pécuniaires expliquent la venue des premiers étudiants étrangers. Le 16 mai 1923, Gérard Parizeau, économiste au ministère du Commerce du Canada, écrivait à Édouard Montpetit ce qui suit: «Un grand nombre de jeunes gens de l’Amérique latine, de l’Argentine et du Brésil vont chaque année parfaire leurs études universitaires aux États-Unis. Ces jeunes gens revenus dans leur pays sont naturellement portés à acheter les produits de nos voisins. Ne serait-il pas possible, étant donné le caractère de l’enseignement donné à votre université, de diriger un certain nombre de ces étudiants vers notre pays?»

En 1951, les statistiques du Bureau d’immatriculation indiquent que 251 étudiants étrangers sont répartis dans différentes facultés et écoles de l’Université. Mais le journal étudiant Le Quartier latin avait déjà mentionné l’existence d’une association des étudiants étrangers le 8 mars 1949. L’annuaire général de l’Université de Montréal de l’année 1949-1950 mentionne les coordonnées de cette association. Celle-ci sera remplacée par les Amitiés universitaires et ensuite par Cosmopolis, nom qui correspond à ce rêve «d’une cité où tous les hommes sont frères».

HEC et Polytechnique: une longue tradition

Les étudiants étrangers s’inscrivent principalement au premier cycle. L’École Polytechnique et l’École des Hautes Études Commerciales sont les plus populaires avec les facultés de théologie, médecine vétérinaire et médecine dentaire de même que l’Institut agricole d’Oka.

En 1947, l’Association générale des étudiants de l’Université de Montréal (AGEUM) crée le Comité des relations internationales, qui fonde un club des relations internationales. On invoque qu’«une bonne façon de travailler pour la cause nationale est d’entretenir de bonnes relations avec les étudiants étrangers. Quand ces étudiants retournent dans leur patrie, ils gardent un bon ou un mauvais souvenir du Canada selon l’accueil qu’on leur a fait.»

Le 13 juillet 1964, l’Université de Montréal et l’AGEUM mettent sur pied un service d’accueil pour les étudiants étrangers et publient, à leur intention, un Livret de l’étudiant étranger. En plus des renseignements généraux sur le fonctionnement des études et les bourses disponibles, on y trouve de l’information plus générale sur la vie à Montréal, le type de nourriture qu’on peut acheter, le logement, les journaux, les systèmes de mesures, etc. On les initie aussi aux différents moyens de communication. Pour faciliter leur intégration à la vie québécoise, un certain nombre d’activités sociales sont proposées, notamment la danse et la traditionnelle «partie de sucre».

L’Entraide universitaire mondiale

Au cours des années 60, l’AGEUM met en place un comité des affaires internationales, qui a la responsabilité d’un autre organisme important: l’Entraide universitaire mondiale.

Rejeton de l’association britannique European Student Relief, une organisation d’assistance directe aux étudiants et aux universités européennes détruites pendant la guerre, l’Entraide universitaire mondiale correspond à «l’idéal chrétien» des étudiants. Nicole Neatby écrit, dans son livre Carabins ou activistes, que «la participation de certains leaders étudiants aux activités de l’Entraide universitaire mondiale constitue une manifestation concrète de ce désir d’agir sur une scène internationale plus étendue».

Par la suite, la Direction des relations internationales de l’Université de Montréal, dont un des mandats est de faciliter la venue d’étudiants et de chercheurs étrangers, crée le Bureau des étudiants internationaux (BEI), qui succède au Bureau des services aux étudiants étrangers. Le BEI s’emploie à faciliter l’intégration des étudiants étrangers à la communauté universitaire et leur adaptation à la société québécoise.

Par ailleurs, la participation de l’Université de Montréal à de nombreux projets dans le monde a permis de donner un sens véritable au vœu que formulait en 1955 Nguyan Van Tung, un étudiant vietnamien: «Sans une efficace entraide internationale sont voués d’avance à l’échec nos efforts pour faire accéder notre pays à un niveau de vie matérielle et spirituelle qui augure des lendemains pleins de lumières et de chansons.»

Denis Plante
Archiviste

Sources: Fonds du secrétariat général (D35); Fonds de l’Association générale des étudiants (P33); Nicole Neatby, Carabins ou activistes, Montréal, McGill-Queen’s University Press, 1997; Montréal international, www.intl.umontreal.ca; Bureau des étudiants internationaux, www.bei.umontreal.ca.

La rédaction de cette chronique a été rendue possible par la consultation des archives de l’Université de Montréal. Aidez-nous à constituer cette mémoire institutionnelle au moyen des programmes de gestion des documents mis en place par la Division des archives. Renseignements: www.archiv.umontreal.ca.



 
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