Durant l’été 2001, neuf étudiantes de premier cycle à l’École de service social ont partagé la vie de villageois costaricains dans le cadre du projet Estamos contigo («Nous sommes avec toi»). Chaque jour, elles s’occupaient d’un groupe de jeunes et tentaient d’établir un contact avec les femmes. Entre les Québécoises et les Costaricaines, le courant est passé. «J’ai eu l’impression qu’elles se confiaient plus facilement à nous qu’à des membres de leur famille», a noté Édith Ruel.
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Les étudiants qui ont fait partie de Forces Avenir 2001 étaient présents au lancement du concours «maison», qui offrira 5500 $ en bourses en 2002. |
Le projet, qui avait pour but de prévenir les problèmes vécus par les adolescentes — grossesse précoce, analphabétisme, toxicomanie — a valu aux participantes une invitation au gala Forces Avenir 2001, qui s’est tenu à Montréal en octobre dernier. «Le choc culturel, nous l’avons vécu deux fois: à notre arrivée dans les familles et au moment de notre départ, en voyant les immenses hôtels remplis de touristes étrangers venus se faire dorer au soleil», a dit Isabelle Panet-Raymond, qui était du voyage.
Les jeunes femmes ont vite constaté qu’à Bahia Uvita, un village de pêcheurs du sud du Costa Rica, la pauvreté n’est pas un frein à l’hospitalité. Toutefois, s’il n’y a qu’un téléphone pour tout le village, on trouve un téléviseur dans chaque maison. Les étudiantes ont acquis, au cours de ces trois mois d’immersion (précédés d’une formation de 15 mois, incluant l’apprentissage de l’espagnol), une expérience humanitaire qui influera sur leur approche professionnelle. «J’envisage de travailler auprès des réfugiés qui arrivent au Canada», a confié Isabelle Panet-Raymond.
Ce projet incarne à merveille l’esprit de Forces UdeM, inspiré du concours Forces Avenir qui se déroule à la grandeur du Québec. En deux volets, «personnalités» et «projets», Forces UdeM veut souligner la contribution d’étudiants à la vie collective et sociale, ici ou à l’étranger, dans le cadre d’activités para-universitaires. Estamos contigo était un projet crédité et encadré par une professeure, Ann Paquet-Deehy, mais qui correspondait à la définition d’une activité parascolaire.
À vos projets!
En lançant le concours 2002, le 7 novembre dernier, Claire McNicoll, vice-rectrice à l’enseignement de premier cycle et à la formation continue, a voulu souligner la participation des étudiants qui ont représenté l’Université de Montréal à la dernière épreuve provinciale. En plus des représentantes du projet Estamos contigo, les porte-parole de sept projets et deux des trois personnalités du dernier concours ont reçu un parchemin des mains du recteur Robert Lacroix.
Les projets retenus vont du concert de jazz au refuge pour chats abandonnés. Dans la catégorie des arts, lettres et culture, le film de Nguyen Bakhoa, étudiant en médecine dentaire, a retenu l’attention. Sans expérience en cinéma, le jeune homme s’est lancé dans la réalisation d’un moyen métrage sur le suicide et les problèmes d’identité dans la société québécoise. Il a obtenu la collaboration de 120 personnes pour son projet qui s’est étalé sur quatre ans.
Autre projet dans cette catégorie: un concert. Nota bene, un quatuor de saxophones, s’est allié à la pianiste Jacynthe Riverin pour deux représentations les 10 et 11 novembre qui visaient à promouvoir la musique contemporaine.
Du côté «entraide, paix et justice», outre le projet au Costa Rica, des étudiants ont fondé le collège Frontière, qui fait de l’alphabétisation dans le quartier Côte-des-Neiges. Les bénévoles organisent du tutorat, des cercles de lecture et des séances d’aide aux devoirs auprès des immigrants.
Dans la catégorie «environnement», le projet retenu est la corvée de nettoyage qui s’est déroulée le 5 octobre 2000 dans le boisé situé entre les résidences et la station de métro Université-de-Montréal. Une trentaine de personnes avaient participé à cette collecte de déchets organisée par le groupe Uni-vert-cité.
Le projet du refuge pour chats de la Faculté de médecine vétérinaire a représenté l’UdeM dans la catégorie «santé». Ce refuge veut sauver les bêtes menacées d’euthanasie en leur trouvant un foyer d’adoption. Un millier de minous auraient eu la vie sauve grâce aux étudiants bénévoles.
Enfin, un projet de la Faculté de l’aménagement a figuré dans la catégorie «société, communications et éducation». Il s’agit de la préparation du congrès international Landscape Architecture Bash 2001, qui a réuni 300 experts internationaux de l’architecture de paysage au printemps dernier. Cette rencontre a été organisée par un groupe d’étudiants.
Pourchasser la théorie ultime
Du côté des honneurs individuels, Julie Roussel, Mélany Bisson et Vincent Bouchard, trois étudiants au dossier scolaire exceptionnel, ont retenu l’attention du jury. Étudiante au premier cycle en sciences de l’éducation, Mme Roussel est allée en Russie avec l’organisme Jeunesse Canada Monde. Cette expérience l’a décidée à se consacrer à l’enseignement du français langue seconde. Elle affirme vouloir intégrer dans sa vie professionnelle des valeurs comme l’esprit de coopération, la tolérance, le respect, la justice et l’équité.
Étudiante au doctorat en théologie, Mélany Bisson a été confrontée dès l’enfance à la pauvreté. Pour elle, la lutte contre ce fléau et contre la discrimination faite aux femmes représente une priorité. Mme Bisson a notamment suivi des stages de coopération au Nicaragua et au Honduras. Elle a également participé à la Marche mondiale des femmes de l’an 2000.
Quant à Vincent Bouchard, il était absent de la cérémonie pour une bonne raison. Boursier Rhodes, il étudie actuellement à Oxford, en Angleterre. Dans un texte lu par la vice-rectrice, cet étudiant en physique, également musicien accompli et bénévole actif, dit qu’il rêve de devenir professeur afin de pourchasser la «théorie ultime».
La date limite de remise des dossiers pour le concours 2002 est le 14 février prochain. On trouve toute l’information pertinente sur le site Web des Services aux étudiants: htpp://www.sae.umontreal.ca/concours.htm.
Mathieu-Robert Sauvé