Le 33e congrès de la Société canadienne de physiologie de l’exercice (SCPE), les Journées du programme de certification et d’accréditation en évaluation de la condition physique (CAECP) et le congrès de la Société canadienne de l’apprentissage moteur et de la psychologie du sport (SCAPS) ont eu lieu simultanément à Montréal du 31 octobre au 3 novembre derniers. Les professeurs de l’Université de Montréal qui ont participé à l’organisation de cette rencontre sont fatigués mais satisfaits. «Le bilan est très positif, relate Louise Béliveau, présidente du comité organisateur. Au congrès de la SCPE, nous avons reçu un nombre record de communications libres: environ 180. C’est beaucoup plus que prévu puisque nous en attendions de 120 à 130.»
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De gauche à droite, Luc Léger, Louise Béliveau et Luc Proteau. Ces trois professeurs du Département de kinésiologie ont organisé les congrès qui ont fait converger à Montréal plus de 700 kinésiologues. |
Même son de cloche du côté de Luc Léger et Luc Proteau, respectivement président du programme de CAECP-Québec et porte-parole de la SCAPS. Délégués et conférenciers, venus de partout au Canada, mais aussi des États-Unis et de plusieurs pays d’Europe, sont repartis heureux après la rencontre. En tout, quelque 720 personnes ont pris part aux symposiums, conférences et plénières.
La raison de ce succès? L’évolution rapide de la recherche en physiologie de l’exercice, mais aussi l’excellente réputation de Montréal comme ville hôtesse pour l’organisation de congrès.
Dans le domaine de la santé publique, les experts se sont demandé si la forme physique des enfants se détériorait. «Il semble bien que oui, a dit Mme Béliveau. Nos données sur la morphologie, le poids et l’indice de masse corporelle des enfants d’aujourd’hui démontrent qu’ils sont de moins en moins en forme. Mais les conférenciers ont souligné que nous manquions d’information sur beaucoup d’aspects pour pouvoir tirer des conclusions. La force musculaire et l’endurance sont des facteurs de comparaison importants et encore peu étudiés.»
Luc Léger abonde dans le même sens. À son avis, les conférenciers ont été nombreux à évoquer le besoin de recherches plus poussées en évaluation de la condition physique. «Bien sûr, les gens obèses présentent un taux plus élevé de morbidité et de mortalité. Mais à quel moment les problèmes commencent-ils? C’est encore mystérieux. Nos outils de recherche ont grandement besoin d’être perfectionnés.»
M. Léger sait de quoi il parle. Professeur au Département de kinésiologie depuis plus de 25 ans, il est reconnu internationalement pour son expertise en évaluation de la condition physique. Il a notamment mis au point, dans les années 80, un test d’endurance facile à utiliser non pas dans un laboratoire spécialisé mais sur n’importe quel terrain. Le «test Léger» est aujourd’hui employé dans une quarantaine de pays pour établir des normes de performance. Ce test est adapté aux athlètes de tout âge, y compris les enfants.
Du côté de la psychologie du sport, Luc Proteau signale que la rencontre automnale des quelque 120 spécialistes a permis de faire le point sur l’état des connaissances. On cherche à savoir, notamment, pourquoi certains patients en période de convalescence persévèrent dans leur programme d’exercices alors que la plupart abandonnent rapidement. Sur un plan plus fondamental, M. Proteau s’intéresse au rôle de l’attention dans l’exercice. La rencontre lui a permis de consolider ses contacts avec les collaborateurs outre-frontières dans ce domaine.
M.-R.S.