Le grand prix du concours Odyssée entrepreneuriale 2001, du Centre d’entrepreneurship HEC-Poly-UdeM, a été attribué à quatre étudiants de l’Université de Montréal. Ce prix, d’une valeur de 20 000 $, permettra à Zeugma Technologies de terminer le prototype de son innovation. «Avec sa technologie, la vidéophonie pourrait devenir accessible plus vite qu’on le pense», a fait valoir le directeur général adjoint du Centre, Alain Thériault, au cours de la cérémonie de remise des prix, qui s’est déroulée le 16 novembre dernier.

L’entreprise, qui conçoit et commercialise des méthodes de compression d’images vidéo et d’environnements virtuels, est dirigée par Philippe St-Jean, Diego Clonda et Irving Lapalme, trois étudiants au doctorat en physique, et Guillaume Dumas, diplômé de la Faculté de droit. L’équipe a également reçu une somme supplémentaire de 1000 $ de Jean Fahmy, président fondateur de la société Ensigna.com et lauréat du concours en 1999, qui a décidé de renvoyer l’ascenseur.

Cette année, 12 projets se partagent jusqu’à 100 000 $ en prix allant de 1000 à 20 000 $. Neuf des bourses d’aide au démarrage d’entreprises ont été accordées à des équipes de l’École des Hautes Études Commerciales (HEC). Mais l’Université de Montréal vole la vedette dans la catégorie des prix de plus de 5000 $. Sur les cinq projets les plus prometteurs, trois appartiennent à des étudiants de l’UdeM. Outre Zeugma Technologies, Nutrinova et Thermobois se sont distinguées au quatrième concours du Centre d’entrepreneurship HEC-Poly-UdeM.

Nutrinova, une firme fondée il y a un an par Geneviève O’Gleman et Guylaine Guevremont, deux diplômées en nutrition, a gagné un deuxième prix ex æquo d’une valeur de 12 000 $. Le créneau qu’exploitent les jeunes femmes est basé sur le principe que la productivité des travailleurs et leur résistance au stress sont liées à leurs habitudes alimentaires. Nutrinova offre des conférences-midi et des consultations nutritionnelles directement sur les lieux de travail. Grâce à cette bourse, Mmes O’Gleman et Guevremont comptent engager d’autres diététistes afin de répondre à la demande croissante des entreprises désireuses d’aider leurs employés à modifier leurs comportements alimentaires.

Pour sa part, le projet de Bertrand Morin, étudiant au baccalauréat en économie, a retenu l’attention du jury par son côté novateur et audacieux. Son entreprise, Thermobois, met au point, adapte et applique de nouvelles techniques de transformation du bois de sciage par le traitement de la chaleur. M. Morin a reçu 10 000 $ pour mettre sur pied son projet, qui offre une solution écologique à l’utilisation du créosote, un dérivé des produits du charbon et du goudron qui sert à la conservation de certains bois, dont celui employé pour les poteaux de téléphone.

Besoin de femmes entrepreneuses

Basé sur l’innovation, le concours Odyssée entrepreneuriale s’adresse aux étudiants et aux diplômés récents de l’École des HEC, de l’École Polytechnique et de l’Université de Montréal désireux de se lancer en affaires. Véritable tremplin pour les jeunes entrepreneurs, cet événement annuel, auquel sont associés les trois établissements, Développement économique Canada et le ministère des Affaires municipales et de la Métropole, a pour but de favoriser l’émergence d’une culture entrepreneuriale et d’encourager les gens à créer leur propre emploi.

«Le Centre d’entrepreneurship HEC-Poly-UdeM et ses partenaires ont permis la création de 30 entreprises et de quelque 130 emplois après seulement trois ans d’existence», a signalé Pierre Jadoul. Le directeur général du Centre aimerait voir doubler ou même tripler ces chiffres à l’occasion du deuxième plan triennal. Cet objectif n’est pas irréaliste compte tenu du dynamisme manifesté par les étudiants. «Neuf projets du Centre d’entrepreneurship ont raflé des prix au concours Pierre-Péladeau, qui vise à récompenser les meilleures idées d’affaires issues d’universités du Québec», a rappelé M. Jadoul.

Le dynamisme se manifeste également du côté des organisations publiques et privées. M. Jadoul s’est réjoui de la contribution des gouvernements fédéral et provincial, qui injecteront 420 000 $ au total pour les trois prochaines années dans les activités du Centre. Bell et la Banque de Montréal, les deux commanditaires principaux du Centre, ont de leur côté participé à l’aménagement d’un centre d’affaires et d’un service d’incubateur d’entreprises.

Opérationnel depuis quelques semaines, le Centre d’affaires étudiant Banque de Montréal permet aux jeunes entrepreneurs d’offrir leurs services à la communauté et au milieu des affaires en leur donnant accès à de l’équipement et à un soutien technique et administratif. Le rôle de Netpreneurship Bell est, quant à lui, d’apporter son aide au démarrage d’entreprises possédant une forte composante en technologie de l’information. «En plus de bénéficier d’un encadrement du Centre, les jeunes entreprises ont à leur disposition des bureaux ainsi qu’un service Internet haute vitesse à la carte. Elles peuvent aussi compter sur l’appui d’un parrain d’affaires chevronné en technologie de l’information», a expliqué Alain Thériault.

Ces services s’ajoutent aux activités d’encadrement individualisé et aux ateliers de formation qu’offre le Centre, a précisé le directeur général adjoint, qui espère voir augmenter la proportion de femmes entrepreneuses au prochain concours…

Dominique Nancy

Pour en apprendre davantage sur le Centre, ses services et le concours Odyssée entrepreneuriale, consultez le site Internet www.hec.ca/entrepreneurship.