La localisation de l’ARNm jouerait un rôle important dans le développement d’organismes multicellulaires, ainsi que dans des processus biologiques tels que la transmission synaptique et la mobilité cellulaire. Certains problèmes observés au cours du développement cérébral, et dans la formation de métastases, pourraient même être imputables à des désordres dans le mécanisme de localisation de l’ARNm. On connaît toutefois mal le fonctionnement cellulaire et moléculaire de ce mécanisme. Un chercheur boursier du Fonds de la recherche en santé du Québec, Pascal Chartrand, veut éclaircir ce mystère au cours des quatre prochaines années.

Le chercheur du Département de biochimie a récemment identifié deux nouvelles protéines, She2 et She3, qui agissent dans la séquence de l’ARNm. Son programme de recherche vise à comprendre comment les éléments de localisation ASH1 (pour asymetric synthesis of Ho) interagissent avec ces protéines et l’impact qu’ont ces interactions sur la traduction de l’ARNm. Avec la découverte récente de la localisation de l’ARNm du gène ASH1 chez la levure, il est maintenant possible d’utiliser les puissants outils de la génétique moléculaire pour déterminer et étudier les divers facteurs actifs dans les mécanismes de localisation de l’ARNm.
Le chercheur, qui a obtenu son doctorat en biochime en 1997, pose notamment comme hypothèse que la spécificité de l’interaction entre l’ARNm ASH1 et sa machinerie de localisation repose sur la reconnaissance, par la protéine She2p, d’un motif conservé dans les éléments de localisation. Il se propose de déterminer les sites de liaison de la protéine She2p sur les éléments de localisation. Il souhaite également établir le cadre temporel de l’expression, de la localisation et de la traduction de l’ARNm ASH1. Ces travaux permettront de mieux comprendre la base de ce mécanisme chez les eucaryotes supérieurs.

Source: Fonds de la recherche en santé du Québec.