Le Dr Albert Royer, natif d’Outremont, est décédé le 28 février 2001. Sa vie professionnelle particulièrement riche demeure un exemple, et ce, à plusieurs titres. En effet, à la suite d’une formation postdoctorale dans les hôpitaux de Montréal, il se spécialise en hématologie et en oncologie pédiatrique au Children’s Medical Center à Boston. Il devient ainsi un des premiers pédiatres québécois à posséder une expertise en surspécialité. Il est particulièrement actif dans la vie clinique et l’enseignement universitaire. En 1961, il devient directeur du Département de pédiatrie. Il rassemble autour de lui des jeunes pédiatres qu’il forme à une école de rigueur, de compassion et d’équité à l’égard des malades qui leur sont confiés.

Le Dr Royer oriente de jeunes pédiatres vers une formation complémentaire, annonçant ainsi l’ère des surspécialités. Dès 1966, il donne à sa carrière un tour international et travaille avec l’ACDI et le gouvernement tunisien. Il met sur pied une équipe de plusieurs dizaines de personnes dans le but d’établir un hôpital pour enfants à Tunis et de favoriser l’enseignement pré et postdoctoral en pédiatrie dans cette capitale. En 1982, il étend son influence au Sénégal, où se construira l’hôpital Albert-Royer.

Le Dr Albert Royer reçoit de nombreuses décorations: la Médaille du couronnement de la reine en 1952, la Décoration du Canada avec agrafe en 1965, la médaille d’officier de l’Ordre de la santé du gouvernement tunisien en 1970 et le prix Ross de la Société canadienne de pédiatrie en 1982. Il est, enfin, nommé professeur émérite de l’Université de Montréal en 1983. Le Dr Royer doit être considéré comme un des grands noms de la pédiatrie canadienne-française. Son engagement auprès des populations défavorisées, des enfants atteints de maladies chroniques et de handicaps, ses réalisations précoces en pédiatrie internationale et son intérêt pour cette discipline contribuent à faire de lui un pionnier de la pédiatrie et un exemple tangible du rayonnement extérieur de l’hôpital Sainte-Justine et de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Que sa mémoire soit honorée et son souvenir préservé.

Gloria Jeliu
Professeure de clinique
Faculté de médecine