Édition du 14 janvier 2002 / Volume 36, numéro 16
 
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Nouvelle technique de clonage animal - Hépatite C et coïnfection par le VIH - Ménopause: prévention et coûts - La kétamine au secours de la douleur chronique? - Le rôle d’un «suppresseur de tumeur»

Nouvelle technique de clonage animal

Le professeur Lawrence C.Smith et les trois veaux clonés

Trois veaux identiques, vigoureux et en parfaite santé sont nés à la Faculté de médecine vétérinaire entre le 26 novembre et le 3 décembre. Il s’agit de clones produits par Lawrence C. Smith, professeur bien connu pour le clonage du célèbre taureau Starbuck.

Le chercheur et son équipe du Centre de recherche en reproduction animale ont mis au point une technique de clonage presque quatre fois plus efficace que celle qui a donné naissance à Starbuck II. On se souviendra qu’il avait fallu 64 tentatives avant de réussir à cloner le réputé taureau reproducteur. La nouvelle technique fait passer le taux de succès du clonage de 1 sur 64 à 1 sur 17. Même s’ils sont issus des mêmes cellules, deux des veaux ont été produits grâce à la nouvelle technique tandis que le dernier a été produit selon la technique utilisée pour Starbuck II, mais légèrement améliorée.

Une demande de brevet a été déposée pour cette nouvelle technique de clonage. «La nouvelle technique comprend deux aspects principaux, explique le Dr Smith. Contrairement aux méthodes employées précédemment, les ovocytes hôtes utilisés pour le clonage se trouvent au stade de la télophase (après l’activation de l’ovocyte) au lieu du stade de la métaphase. De plus, on a provoqué l’entrée des cellules donneuses dans le cycle cellulaire, contrairement aux méthodes précédentes, où les cellules étaient bloquées au début de ce cycle.»

Depuis le printemps dernier, le Dr Smith est titulaire d’une chaire de recherche du Canada sur le clonage et la biotechnologie de l’embryon. Cette chaire «principale» lui assure des fonds de 200 000 $ par an pour poursuivre ses travaux de recherche fondamentale afin d’améliorer les techniques de reproduction animale.

Hépatite C et coïnfection par le VIH

Grâce à une bourse du Fonds de la recherche en santé du Québec, le Dr Hugo Soudeyns, de l’hôpital Sainte-Justine, étudie les mécanismes immunologiques associés à la transmission mère-enfant du virus de l’hépatite C (VHC). Le VHC cause une grande proportion des hépatites virales chroniques et représente un important problème de santé publique. Le virus se transmet principalement par voie sanguine, plus rarement par voie sexuelle, mais aussi de la mère à l’enfant au cours de l’accouchement. Comme la transmission du VIH s’effectue selon les mêmes modes, les cas de coïnfection VHC-VIH sont fréquents. Or, une telle coïnfection de la mère double le risque de transmission congénitale du virus de l’hépatite C.

Les travaux du Dr Soudeyns devraient permettre de prédire la progression de la maladie associée à ce virus chez l’enfant. Pour ce faire, il caractérisera la réponse cellulaire anti-VHC chez la mère et l’enfant infectés par le virus de l’hépatite C ou coïnfectés par le VHC et le VIH. Ces expériences permettront de déterminer la spécificité antigénique et le niveau global d’activité cytolyque antivirale chez les différents sujets infectés. La diversité de la réponse aux lymphocytes T cytotoxiques (LTC) ainsi que la réaction antigénique des lymphocytes auxiliaires seront examinées chez les mères et les enfants infectés. Ces différents paramètres seront ensuite corrélés avec le taux de transmission congénitale du VIC et divers indices témoignant de la progression de la maladie.

L’analyse des réponses cellulaires chez les personnes coïnfectées permettra de déterminer si l’infection au VIH interfère avec l’activité des LTC spécifiques au virus de l’hépatite C chez la mère et l’enfant. Ceci expliquerait la progression plus rapide de cette maladie chez les sujets coïnfectés.

Source: Fonds de la recherche en santé du Québec.

Ménopause: prévention et coûts

Environ quatre millions de Canadiennes ont atteint l’âge de la ménopause. Le tarissement des hormones œstrogènes qui survient au cours de cette période de la vie d’une femme est associé à un risque accru de maladies coronariennes et d’ostéoporose. L’hormonothérapie, un mode de prévention qui diminue les risques de maladies coronariennes et de fracture de la hanche consécutive à l’ostéoporose, demeure controversée puisqu’elle s’accompagne d’une augmentation du risque de cancer du sein.

Des scientifiques américains ont récemment publié un modèle de décision qui permet d’estimer les effets de l’hormonothérapie sur l’incidence de ces maladies et l’espérance de vie des femmes ménopausées. Aucun modèle de décision de ce genre n’a toutefois encore été établi dans un contexte canadien.

Grâce à une bourse du Fonds de la recherche en santé du Québec, Sylvie Perreault, chercheuse à la Faculté de pharmacie, se propose de remédier au problème. À l’aide de données de la littérature, d’études canadiennes fournies par Santé Canada et par le ministère de la Santé et des Services sociaux, elle veut élaborer une approche intégrée permettant de mesurer l’impact de l’hormonothérapie et d’autres nouveaux traitements sur la prévention des maladies coronariennes, des fractures de la hanche et du cancer du sein. Cette approche devrait prendre la forme d’un modèle de décision qui tiendra compte des facteurs de risque de ces maladies.

Mme Perreault mesurera également l’impact potentiel de divers traitements sur l’incidence de ces maladies et sur l’espérance de vie. Pour ce faire, elle aura recours à un modèle mathématique qui permettra par ailleurs d’effectuer des analyses économiques des traitements actuellement offerts. Ses recherches devraient fournir un outil pour parvenir à déterminer avec un degré de certitude raisonnable l’option thérapeutique la mieux adaptée selon divers profils de facteurs de risque.

Source: Fonds de la recherche en santé du Québec.

La kétamine au secours de la douleur chronique?

Le syndrome de la douleur chronique est difficile à traiter à l’aide d’analgésiques traditionnels comme les opiacés et les anti-inflammatoires non stéroïdiens. La kétamine, un anesthésique, est efficace pour soulager certains types de douleurs chez l’humain et l’animal, mais son effet sur la douleur viscérale éprouvée par l’homme n’a pas encore été étudié.

Un projet pilote a pour but d’examiner les effets de la kétamine sur la distension œsophagienne chez des volontaires sains. Si les résultats de ce projet s’avèrent prometteurs, des études supplémentaires examineront les effets de faibles doses de kétamine chez des patients aux prises avec des douleurs orofaciales chroniques et un syndrome de douleur gastro-intestinale.
Ce projet, financé par le Fonds de la recherche en santé du Québec, est mené par des chercheurs de l’Université de Montréal, de l’Institut neurologique, de l’Université McGill et de l’Institut de gériatrie de l’Université de Montréal.

Source: Fonds de la recherche en santé du Québec.

Le rôle d’un «suppresseur de tumeur»

L’inactivation de Smad4 — un suppresseur de tumeur —, observée dans les cancers du pancréas et du côlon, mène à la dérégulation de gènes cibles, ce qui contribue à la progression de la tumeur cancéreuse. Or, l’identification de gènes cibles et la caractérisation de leur interaction avec Smad4 sont nécessaires pour mieux comprendre les processus moléculaires responsables de la transformation et de la prolifération des cellules.

Le projet de recherche de Christian Sirard, de l’Institut neurologique de Montréal, s’inscrit dans cet axe. Mettant à profit la découverte de sept nouveaux gènes cibles, le chercheur boursier du Fonds de la recherche en santé du Québec compte étudier leur mécanisme de régulation. Pour ce faire, il délimitera, à l’intérieur même des séquences géniques, les éléments régulateurs devant mener aux facteurs de transcription coopérant avec Smad4.

M. Sirard veut également démontrer que les gènes cibles participent à la transformation cellulaire. Il a ainsi établi un système in vivo avec des fibroblastes transformés par l’oncogène Ras. Il a déjà établi que la perte de Smad4 se traduit par une production sept fois plus élevée de «foci» de transformation.

Les expériences in vivo se poursuivent actuellement avec des souris. Le chercheur étudie la formation et la régression des tumeurs à la lumière des gènes réprimés ou activés en l’absence de Smad4. Un modèle de souris sera en outre mis au point pour la progression des tumeurs et croisé avec des souris déficientes pour d’autres suppresseurs afin d’augmenter l’apparition de tumeurs spontanées. Il étudiera par la suite le rôle de ces gènes cibles chez l’humain en examinant leur expression et leur réarrangement chromosomique à l’intérieur des tumeurs.

Source: Fonds de la recherche en santé du Québec.



 
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