Cancer: les mécanismes de l’angiogenèse
Le développement des cancers dépend de la prolifération de nouveaux capillaires sanguins à proximité des tumeurs. Ce phénomène, appelé «angiogenèse», joue un rôle crucial dans la croissance débridée des tumeurs et facilite la dissémination des cellules cancéreuses dans l’organisme ainsi que la formation de métastases. Cependant, les mécanismes moléculaires essentiels à la médiation des activités angiogéniques restent encore mal définis. Chercheuse au centre de recherche de l’hôpital Sainte-Justine, Isabelle Royal voudrait combler cette lacune. En plus d’approfondir les connaissances sur les mécanismes moléculaires régissant l’angiogenèse, ses travaux pourraient permettre la désignation de nouvelles cibles pour la mise au point de médicaments anticancéreux.
Deux protéines récemment identifiées, Gab1 et Gab2, liées au fonctionnement de certains récepteurs à la surface des cellules et contribuant à la transmission de messages biologiques de l’extérieur vers l’intérieur de la cellule (signalisation intracellulaire), intéressent particulièrement la chercheuse. En réponse à l’activation d’un récepteur, Gab1 et Gab2 acquièrent la capacité de recruter de multiples protéines dans la membrane cellulaire, permettant ainsi une diversification des signaux biochimiques à l’intérieur de la cellule. Il a déjà été démontré que ces protéines jouaient un rôle dans la médiation d’activités biologiques telles que la différenciation et la morphogenèse de cellules épithéliales de rein en structures tubulaires.
Compte tenu de la similitude de structure entre tubules et capillaires ainsi que du recrutement observé de ces protéines au récepteur du VEGF, la chercheuse boursière du Fonds de la recherche en santé du Québec croit que Gab1 et Gab2 seraient essentielles à la transmission du signal angiogénique, induit par le récepteur du VEGF. Ses travaux ont donc pour objectif d’évaluer le rôle de ces deux protéines dans les activités de signalisation, ainsi que dans les réponses biologiques des cellules endothéliales présentes dans la migration et la formation de capillaires.
Source: Fonds de la recherche en santé du Québec.
Comment l’hépatite C et le VIH se transmettent de la mère à l’enfant
Le virus de l’hépatite C (VHC) cause une grande partie des hépatites virales chroniques et représente un important problème de santé publique. Il se transmet principalement par voie sanguine (transfusions, injections de drogues), plus rarement par voie sexuelle, mais aussi de la mère à l’enfant au moment de l’accouchement. Comme la transmission du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) s’effectue selon ces mêmes modes, les cas de coïnfection VHC-VIH sont fréquents. Or, une telle coïnfection de la mère double le risque de transmission congénitale du VHC.
Dans le cas du VIH, il a été démontré que l’activité des LTC anti-VIH chez la mère était inversement proportionnelle au taux de transmission congénitale. L’intensité et les diverses caractéristiques de la réponse cellulaire peuvent donc influer sur la progression et la fréquence de transmission congénitale d’une maladie virale chronique.
Les recherches de Hugo Soudeyns, chercheur boursier du Fonds de la recherche en santé du Québec en microbiologie et immunologie, visent à élucider les mécanismes immunologiques associés à la transmission mère-enfant du VHC. Ses travaux menés à l’hôpital Sainte-Justine permettront de prédire la progression de la maladie associée à ce virus chez l’enfant. Pour ce faire, il doit caractériser la réponse cellulaire anti-VHC chez la mère et l’enfant infectés par le VHC ou coïnfectés par le VHC et le VIH afin de déterminer la spécificité antigénique et l’activité globale cytolytique antivirale chez les différents sujets infectés. La diversité de la réponse aux LTC ainsi que la réactivité antigénique des lymphocytes auxiliaires seront examinées chez les mères et les enfants infectés. Ces multiples paramètres de la réponse cellulaire seront ensuite corrélés avec le taux de transmission congénitale du VHC et plusieurs indices témoignant de la progression de la maladie.
L’analyse des réponses cellulaires chez les personnes coïnfectées permettra de déterminer si l’infection au VIH interfère avec l’activité des LTC spécifiques au VHC chez la mère ou l’enfant. Ceci expliquerait la progression plus rapide de cette maladie chez les sujets coïnfectés. Enfin, M. Soudeyns évaluera les effets de l’intervention thérapeutique anti-VHC et anti-VIH et vérifiera si ces traitements modulent de manière néfaste les réponses cellulaires chez les sujets coïnfectés par le VHC et le VIH.
Source: Fonds de la recherche en santé du Québec.