Une figure légendaire
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Georges Deniger |
L’Université vient de perdre une de ses figures légendaires; il s’agit de Mgr Georges Deniger, dont la carrière à l’Université de Montréal s’est s’étendue sur une période de près de 30 ans. Il s’est éteint le 31 janvier à l’âge de 97 ans.
Il a consacré la première partie de sa carrière à l’Université (de 1933 à 1944) à l’«encadrement» des étudiants à titre d’aumônier. Il faut bien se rappeler qu’à cette époque la quasi-totalité des organismes publics ou parapublics avaient un aumônier. Et les étudiants s’accommodaient aisément de la présence parmi eux d’un ecclésiastique qui savait comprendre la belle jeunesse ambiante en dépit de ses frasques inévitables, lesquelles ne manquaient pas à l’occasion de pimenter allègrement la vie universitaire.
De 1944 à 1961, Georges Deniger occupe le poste de vice-recteur, où il est témoin, à son chagrin, de la prise en charge progressive des orientations de l’Université par le corps professoral. Il sera d’ailleurs remplacé dans cette fonction par feu le professeur Lucien Piché, qui devint le premier laïque à occuper le poste.
Par la suite, et dans le cadre de son engagement sacerdotal, il vécut des nombreux souvenirs que ses 30 années à l’Université lui avaient permis d’accumuler. Doué d’une prodigieuse mémoire, il se plaisait, avec dates et noms à l’appui, à rappeler à son interlocuteur du moment des faits et gestes qui avaient marqué la vie de l’Université. Artisan d’une autre époque, il emporte avec lui des pans entiers de la petite et même de la grande histoire de l’Université. Et c’est bien dommage pour l’établissement que le défunt n’ait pas accepté d’en livrer une partie à ses collègues de l’Association des professeurs retraités de l’Université de Montréal. Reposez en paix, Monseigneur.
Jacques St-Pierre
Professeur émérite