|
Yves Joanette, directeur du Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal. |
Grâce à une subvention de 9,5 M$, le Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal se dotera d’une unité d’imagerie cérébrale d’une puissance jusqu’ici inégalée.
Près de la moitié de cette somme servira à l’acquisition d’un appareil d’imagerie par résonance magnétique d’une force de trois teslas (unité de mesure du champ magnétique), soit le double de la puissance des appareils du même genre utilisés dans les hôpitaux. La subvention servira également à l’achat d’un appareil d’imagerie optique. Ce matériel s’ajoutera à un autre appareil que le Centre de recherche s’est récemment procuré, soit un appareil d’imagerie par potentiels évoqués.
«Les données de ces trois appareils pourront être jumelées, ce qui permettra aux chercheurs de voir et d’analyser quelles régions du cerveau s’activent à la suite d’un stimulus et dans quel ordre elles le font», explique Yves Joanette, directeur du Centre de recherche et professeur à l’École d’orthophonie et d’audiologie. Des découvertes majeures devraient résulter de cette observation du cerveau en temps réel, plus particulièrement en neurosciences et en santé, notamment dans le dépistage et le traitement de la maladie d’Alzheimer et de la maladie de Parkinson.
La subvention à l’origine de ce développement technologique a pu être obtenue grâce à la création du Regroupement Neuroimagerie-Québec, une initiative du Centre de recherche de l’Institut de gériatrie, qui réunit plus de 70 chercheurs membres de huit centres de recherche liés aux universités de Montréal, Sherbrooke et McGill. À eux seuls, les chercheurs associés à l’Université de Montréal représentent près de 25 % de la recherche en neurosciences au Canada.
Les trois appareils qui seront reliés permettront de combiner diverses formes d’observation de l’activité cérébrale. «L’imagerie par résonance magnétique nous donne une image statique d’une zone activée à partir de la mesure du flot sanguin dans cette zone, explique Julien Doyon, directeur scientifique du Regroupement. L’imagerie optique nous donne elle aussi une mesure à partir du flot sanguin, mais à l’aide d’un faisceau infrarouge. Ces deux appareils fournissent donc une mesure indirecte de l’activité neuronale. La technologie de potentiels évoqués permet quant à elle de mesurer directement l’activité électrique des neurones à la milliseconde.»
La résolution spatiale des données est plus fine par résonance magnétique, mais comme les deux autres appareils sont moins sensibles aux mouvements des sujets, ils seront d’utilisation plus facile avec les populations de très jeunes enfants ou d’adultes atteints de la maladie d’Alzheimer.
Puisque l’appareil de résonance magnétique pèse plusieurs tonnes, il faudra procéder à la construction d’un nouveau pavillon pour l’abriter. Les coûts de cette construction sont prévus dans la subvention, dont 7,6 M$ proviennent, en parts égales, de la FCI et du gouvernement du Québec, et 1,9 M$ des partenaires industriels et institutionnels, ainsi que de la Fondation de l’Institut de gériatrie.
Les installations devraient être fonctionnelles en avril 2003 et placer le Regroupement Neuroimagerie-Québec au rang des leaders mondiaux en neurosciences. Outre l’avancement de la recherche et la formation de chercheurs, le projet permettra la création de nombreux emplois en haute technologie.
Daniel Baril