Édition du 25 février 2002 / Volume 36, numéro 22
 
  250 participants à la journée de l’enseignement de la SICHUM
Le colloque consacré à l’enseignement des sciences de la santé dans les centres hospitaliers universitaires atteint ses objectifs.

Diane Raymond

Quelque 250 médecins, infirmières et autres professionnels des secteurs hospitalier et universitaire ont convergé vers la grande tour du Pavillon principal, le 15 février dernier, pour un colloque consacré à l’enseignement des sciences de la santé dans les centres hospitaliers universitaires. «En 2006, le nouveau Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) comptera annuellement 5000 étudiants en santé, ce qui signifie une augmentation de la clientèle de 300 % par rapport au nombre d’étudiants dans le CHUM actuel. Un tel changement, ça se prépare!» a dit le Dr Jean-Victor Patenaude, responsable de l’enseignement à la Société d’implantation du CHUM (SICHUM) et initiateur de cette rencontre sans précédent.

Les organisateurs de la rencontre sont très satisfaits de la réaction des participants et des conférenciers, qui sont venus de plusieurs provinces canadiennes et même d’Europe pour l’occasion. «La pédagogie évolue très vite et les médecins ne sont pas toujours bien préparés pour enseigner ce qu’ils ont appris, a signalé le Dr Guy Breton, vice-président à la planification des soins et services, de l’enseignement et de la recherche à la SICHUM. Dans mon temps, on disait: “See one, do one, teach one.” Ce n’est plus comme ça aujourd’hui. La pédagogie, ça s’apprend.»

Le programme du colloque témoigne de la variété des approches pédagogiques et des outils disponibles. Une conférence donnée par Jacques Marescaux, par exemple, de l’Université de Strasbourg, a porté sur la réalité virtuelle et la télérobotique à distance, qui constituent à son avis une petite révolution dans le monde de l’éducation chirurgicale.

Robyn Tamblyn, professeure à l’Université McGill, est venue présenter le concept des patients simulés dans les programmes d’enseignement médical. Les patients simulés sont des gens de tous les âges entraînés pour jouer le rôle de personnes atteintes de telle ou telle maladie et rémunérés pour leur travail. «L’avantage d’une telle méthode, c’est qu’on peut donner rendez-vous à un patient atteint de la maladie X ou Y un lundi matin, devant une salle de classe», a-t-elle dit.

Des représentants de divers ordres d’enseignement étaient présents, notamment Hélène Lépine, directrice de l’École des métiers des faubourgs de Montréal, et Marie Gagnon, responsable de la formation dans les cégeps. Parmi les têtes d’affiche: David Kaufman (Simon-Fraser), John Parboosingh (Royal College of Physicians), Dave Davis (Université de Toronto), Cees van der Vleuten (Université de Maastricht) et plusieurs professeurs de l’Université de Montréal, dont Rhoda Weiss-Lambrou, Raymond Grenier, Paule Lebel et Danielle D’Amour.

La bibliothèque hybride


Conférencière invitée en seconde partie de journée, Diane Raymond, directrice des bibliothèques des sciences de la santé, a informé les conférenciers que des changements appréciables se produisent dans le domaine de la bibliothéconomie. Il y aurait actuellement dans le monde 20 000 périodiques biomédicaux. Leur coût à la hausse force les établissements universitaires à regrouper leurs services de bibliothèques afin de ne pas pénaliser leur clientèle s’ils renoncent à certains abonnements.

Un nombre grandissant de ces revues se présentent sous forme numérique, mais la grande majorité sont encore imprimées. Le plus souvent, le périodique est envoyé aux abonnés par la poste, mais on peut avoir accès au contenu numérisé, par Internet, moyennant un tarif. Sans parler des articles non évalués par les pairs («pre-prints»), des livres électroniques («e-books»), des manuels, des notes de cours et des innombrables bases de données. «Tout cela pose un problème d’archivage, mentionne Mme Raymond. D’ici 10 ans, une technologie comme l’archivage par cédéroms sera complètement désuète.»

D’où le concept de bibliothèque hybride: ni tout à fait papier ni tout à fait numérique. Dans ce contexte, Mme Raymond, qui a étudié la sociologie avant d’obtenir une maîtrise en bibliothéconomie, croit que le bibliothécaire est appelé à jouer un rôle central auprès des étudiants en sciences de la santé. Mais ceux-ci doivent être autonomes afin de bien s’orienter dans les dédales des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Aussi salue-t-elle l’approbation par la Commission des études, le 15 janvier dernier, d’une politique de formation à l’usage de l’information qui confie au Service des bibliothèques et aux facultés la responsabilité de s’assurer que les étudiants reçoivent une formation convenable en la matière.

M.-R.S.



 
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