Le nombre de demandes d’admission aux cycles supérieurs acheminées au Registrariat pour les trimestres d’été et d’automne 2002 a augmenté de 18 % comparativement à pareille date l’an dernier. «Nous avons également noté une hausse considérable des demandes d’admission à la Faculté de l’éducation permanente (33 %) et un accroissement de 3 % au premier cycle», affirme le registraire, Fernand Boucher.
À son avis, ces augmentations s’expliquent notamment par l’implantation de nouveaux programmes qui répondent manifestement à un besoin des aspirants universitaires. Aux cycles supérieurs, pour le nouveau programme d’études en commerce électronique, par exemple, on a reçu 27 demandes; pour celui en études internationales, 56. Certains «vieux» programmes ont, par ailleurs, connu un regain de popularité à la maîtrise et au doctorat: sciences économiques, 70 demandes de plus; informatique, 51; sciences infirmières, 33; développement du médicament, 27. Si l’on considère que les études aux cycles supérieurs engagent l’étudiant pour plusieurs années, chaque demande peut équivaloir à une hausse à long terme de la clientèle étudiante.
Un doyen satisfait
Ces statistiques, en date du 15 mars 2002, réjouissent le doyen de la Faculté des études supérieures (FES), Louis Maheu, particulièrement pour le troisième cycle. La FES, rappelle-t-il, a mis beaucoup d’énergie dans le recrutement de nouveaux candidats. «C’est la première fois depuis quatre ou cinq ans que nous constatons une telle augmentation des demandes au doctorat, dit-il. L’an dernier, nous déplorions même une baisse. Je suis très content. Cela démontre que les efforts pour attirer des nouveaux étudiants n’ont pas été vains. Reste à souhaiter que cette hausse se traduise en inscriptions.»
Rappelons que l’admission diffère de l’inscription: est admis le candidat qui peut s’inscrire, puisque son dossier a été accepté selon les critères établis. Il procédera ensuite à l’inscription, puis deviendra étudiant à l’Université de Montréal après avoir payé les droits. Les données qui précèdent concernent uniquement les demandes d’admission, soit les formulaires dûment remplis pour tel ou tel programme. Ces candidats ne deviennent pas tous étudiants, car ils déposent généralement des demandes dans plusieurs universités. On ne connaît de façon précise la clientèle étudiante qu’à partir du moment où les candidats donnent suite à leur autorisation de s’inscrire.
Au cours des dernières années, les campagnes de publicité commandées par l’établissement ont mis un accent particulier sur les cycles supérieurs. Mais en recrutant plus largement, a-t-on rogné sur la «qualité» des candidats? «D’aucune manière, répond le doyen. Nous ne faisons que reprendre notre part de marché.»
Un marché à reconquérir
Selon une étude du Bureau de la recherche institutionnelle, les étudiants au doctorat de l’Université de Montréal comptaient pour près du tiers (29,9 %) de tous les doctorants du Québec en 1988; ils étaient moins nombreux en 1995 (27,1 %) et l’étaient encore moins en 1999 (23,8 %). Cela résulte de plusieurs facteurs, notamment de l’effet de campagnes énergiques de recrutement d’universités concurrentes.
La Faculté des études supérieures a répondu au feu par le feu, et le doyen déclarait à Forum l’automne dernier que l’Université n’hésiterait pas à recruter de nouveaux candidats dans des fiefs d’universités concurrentes (voir le numéro 8, 22 octobre 2001). «L’une des forces de l’Université de Montréal est du côté du troisième cycle et cette force n’est pas suffisamment affirmée», disait-il.
De son côté, la FES s’est engagée à traiter plus rapidement les dossiers qui lui parviennent en faisant baisser de moitié le temps d’attente, actuellement de 30 à 45 jours. «Nous voulons assurer aux candidats un traitement plus rapide et plus efficace afin d’augmenter les offres d’inscription», déclare M. Maheu.
Actuellement, quelque 450 étudiants entament chaque automne leurs études de doctorat. On voudrait faire passer ce nombre de 10 à 15 % de façon à franchir le cap des 500.
À la maîtrise, la part de marché est demeurée stable à 17 % depuis 1995. De nouvelles bourses d’admission ont été créées et l’on a instauré des mesures pour améliorer l’encadrement.
Même s’il se réjouit de ces augmentations, le registraire Fernand Boucher conseille de ne rien tenir pour acquis. Certaines années, des détails influent sur le moment où les futurs candidats acheminent leur demande. Les vraies statistiques, on les connaîtra à l’automne…
Mathieu-Robert Sauvé