Édition du 10 juin 2002
 
  Chapeau, maman!
L’Université de Montréal a décerné cette année 284 nouveaux diplômes de doctorat. Mais les universités font toutefois face à une pénurie de chercheurs universitaires.

À la Collation solennelle des grades, tenue le 31 mai dernier, l’Université de Montréal a décerné 284 diplômes de doctorat pour l’année 2001-2002.

Le recteur de l’Université, Robert Lacroix, a exprimé tout son respect et toute son admiration à ces nouveaux diplômés qui, après plus de 20 années d’études ponctuées de sacrifices et d’épreuves, sont parvenus au terme de la plus importante étape de leur formation. M. Lacroix a également tenu à féliciter les parents, les conjoints et parfois même les enfants de ces diplômés pour la compréhension et la patience dont ils ont dû faire preuve et sans lesquelles la réussite d’études doctorales ne saurait être possible.

Jocelyne Bounader, diplômée de psychologie, est parmi les 284 étudiants qui ont obtenu leur doctorat cette année. Pour cette occasion unique et mémorable, elle s'est fait accompagner par ses filles qui ont pu lui dire: «Chapeau, maman!»

Malgré un nouveau record atteint dans le nombre de doctorats décernés en une année, les besoins du marché demeurent insatisfaits. Selon le recteur, la nouvelle économie du savoir exige un nombre toujours plus grand de professionnels hautement scolarisés et l’un des principaux défis des prochaines années sera de faire face à la pénurie appréhendée de diplômés des cycles supérieurs.

Cette pénurie pourrait toucher durement les universités elles-mêmes puisque les secteurs privé et public attirent de plus en plus de titulaires de doctorat. «On estime à plus de 30 000 le nombre de nouveaux professeurs que les universités canadiennes devront embaucher d’ici 2010, ce qui correspond au nombre total de nouveaux docteurs qui sortiront de nos universités pendant cette période», a affirmé le recteur. Considérant le nombre de diplômés qui se dirigeront vers les secteurs non universitaires, les universités canadiennes pourraient être confrontées à une pénurie de 43 000 docteurs.

«L’augmentation des effectifs au doctorat doit donc compter parmi nos priorités d’action», a ajouté le recteur. Cette hausse ne lui apparaît possible que si l’aide financière aux doctorants et le financement de la recherche sont accrus, condition essentielle pour que le Canada et le Québec se dotent d’un milieu de recherche de calibre international.

Un financement rationnel des universités exige par ailleurs de tenir compte des missions respectives de chaque établissement. «Aucun pays, aussi riche soit-il, ne peut se permettre de financer tous ses établissements comme s’ils étaient voués à la recherche de pointe dans tous les domaines», a rappelé le recteur.

Malgré ces difficultés, Robert Lacroix s’est dit confiant de voir le défi de l’excellence être relevé. «Si le secteur privé et le secteur public décident d’agir en concertation avec les universités, il y a tout lieu d’être optimiste pour les 10 prochaines années et de croire que nous réussirons à garder notre position de leader technologique mondial.»

À cette même collation des grades, l’Université de Montréal a également remis quatre doctorats honorifiques, trois prix d’excellence en enseignement et neuf titres de professeurs émérites (voir autre information en pages 10 et 11).

Daniel Baril



 
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