Édition du 3 septembre 2002 / Volume 37, numéro 2
 
  Les initiations, une tradition qu’on veut maintenir
La tradition des initiations, qui a été délaissée par la plupart des autres universités, demeure bien ancrée à l’UdeM.

Pendant que leurs collègues rivalisaient d’adresse à boire de la bière à la louche, la section B de la Faculté de droit défilait sur la place La Laurentienne sous le signe du dragon.

Aussi incontournable et assuré que le retour des saisons, le bizutage des nouveaux étudiants constitue le rituel initiatique de toute rentrée universitaire qui se respecte.

Sur la place La Laurentienne la semaine dernière, les nouveaux étudiants se pliaient de bon gré aux caprices et fantaisies de ceux et celles qui l’an dernier subissaient les épreuves imposées par leurs aînés qui eux-mêmes étaient les initiés de l’année d’avant.

«L’idée n’est pas de malmener les nouveaux, mais de favoriser les échanges par des épreuves d’habileté afin qu’ils se connaissent mieux, confiait une organisatrice de la rentrée à l’École d’optométrie. Nous leur faisons aussi faire le tour du campus pour qu’ils découvrent les différents pavillons et demain ils devront participer à une collecte de fonds auprès du public pour financer l’association.» L’an dernier, une telle sollicitation avait permis de récolter quelque 800 $.

À ces activités bien sages s’ajoute l’inévitable tournée des grands ducs puisque rien ne vaut une bonne bière — ou deux ou trois — pour faire connaissance, sans oublier la mélasse et la mousse à raser, qui cimentent l’amitié.

À la Faculté de droit, l’initiation a débuté par un discours de la juge Louise Otis, de la Cour d’appel du Québec, qui a paru fort apprécié de tous. Les nouveaux devaient par la suite rivaliser d’adresse et d’endurance en vidant un plat de bière à la louche et démontrer leur culture en relevant le défi de La fureur. La section B de la Faculté a pour sa part volé la vedette avec sa parade du dragon.

L’année politique

La tradition des initiations, qui a été délaissée par la plupart des autres universités pour cause d’abus, demeure bien ancrée à l’Université de Montréal. «Je suis bien content que la tradition se maintienne, déclare Nicolas Fournier, secrétaire général de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAECUM). Les initiations permettent de nouer des liens entre les étudiants des différents départements et de voir l’Université comme un milieu de vie.»

Depuis plusieurs années, la FAECUM assure un encadrement minimal de ces activités afin d’éviter les dérapages.

Pour favoriser les échanges interdépartementaux, la fédération étudiante organise une série d’activités, dont le très apprécié bar de la place de La Laurentienne, la traditionnelle épluchette de blé d’Inde et l’immanquable Party Deux Étages. Les activités culmineront ce soir, mardi, avec le spectacle extérieur mettant en vedette le chanteur Alfred Fortin ainsi que les groupes Mes Aïeux et Gros Ménés.

Pour le secrétaire de la FAECUM, les échanges entre départements ne se limiteront pas à ces activités de la rentrée: ils constituent en fait un des objectifs de la fédération étudiante cette année. À cette fin, la FAECUM organisera notamment des 5 à 7 dans différents pavillons tout au long de l’année et améliorera la visibilité du populaire concours Bols et bolles en le faisant mieux connaître par la radio étudiante CISM.

Du côté des dossiers politiques, la Fédération tentera avec d’autres groupes de faire exclure l’éducation des accords sur la mondialisation des échanges économiques. «L’éducation doit demeurer une prérogative nationale», affirme Nicolas Fournier.

Dans cette même pespective, la fédération étudiante réclamera une meilleure réglementation pour encadrer les commandites d’entreprises afin que l’éducation demeure libre et autonome par rapport aux visées du marché.

Les étudiants veulent également susciter un débat de société sur la question des droits de scolarité. «Il nous faut une loi-cadre assurant le gel des droits de scolarité pour éviter que ce gel puisse être levé par un simple décret ministériel comme c’est le cas actuellement», explique le secrétaire général.

Le maintien du gel doit, à son avis, être assorti d’une augmentation de l’aide financière: «Cette aide n’a pas été rajustée depuis le début des années 90, ce qui fait qu’on n’accorde aujourd’hui à un étudiant que 5 $ par jour pour se nourrir, soutient-il. L’accès à une éducation de qualité sera un des thèmes majeurs de cette année.»

Daniel Baril



 
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