«Lorsque l’on conçoit un produit qui sera fabriqué à plusieurs millions d’exemplaires et utilisé par des gens dans des situations diverses, il faut élaborer une forme d’intelligence qui nous permette de comprendre la complexité de ces situations, car à partir du moment où l’être humain intervient il y a complexité», affirme Alain Findeli, professeur à l’École de design industriel.
Alain Findeli est coresponsable, avec Pierre de Coninck, de la nouvelle maîtrise en design et complexité offerte depuis un an à la Faculté de l’aménagement. Il ne s’agit pas d’une maîtrise professionnelle mais bien d’une maîtrise de recherche dont l’objectif est de former les étudiants ou les professionnels aux conditions, procédés et exigences de la recherche scientifique. La méthode préconisée, celle de la recherche-projet, inclut la rédaction d’un mémoire et prépare à l’intervention en situations complexes dans le contexte contemporain du design international.
Mais comme l’indique le professeur Findeli, la complexité en question est surtout celle de l’être humain plutôt que celle du produit. «Notre approche puise donc dans les méthodes des sciences humaines, comme l’anthropologie, et dans les méthodes quantitatives utilisées en médecine sociale, en sciences infirmières ou en sciences de l’éducation, précise-t-il. L’écologie et le développement durable sont aussi des axes fondamentaux du programme.»
Par le laboratoire de recherche-projet, l’étudiant est amené à participer au travail d’une équipe de chercheurs ou de professionnels en entreprise afin d’explorer un sujet particulier. Les étudiants de la première cohorte ont ainsi retenu comme objets de recherche l’écodesign, la qualité de vie des personnes âgées, l’interactivité dans les nouvelles technologies, la créativité dans le processus de design et son enseignement, l’aide à la conception en design et l’artisanat postindustriel.
Ceci n’épuise pas les thèmes possibles puisque les directeurs de recherche, qu’ils soient en design d’intérieur ou en design industriel, souhaitent également approfondir dans l’avenir des questions aussi variées que le cycle de vie des produits, le design et les nouvelles technologies, l’ergonomie cognitive, le design et les enjeux sociaux, le design et la féminité, la dimension symbolique du design, l’ethnologie de l’environnement matériel, la psychologie des espaces vécus ou encore la pédagogie et la didactique du design et de la création.
Selon le professeur Findeli, l’originalité d’un tel programme au sein d’une école de design industriel le rend unique non seulement sur la scène canadienne mais sans doute à l’échelle internationale.
Cette formation s’adresse aux designers qui désirent cerner ou explorer un aspect particulier de la discipline ou aux diplômés d’autres domaines que le design ou l’aménagement dans la mesure où ils sont familiarisés avec le processus de la réalisation d’un projet en design.
Daniel Baril
Lien utile :