Selon le Plan stratégique de recherche adopté par le Comité de la planification en juin 2000, un total de 138 chaires de recherche auront été créées au tournant de 2005.
Certains membres de l’Assemblée universitaire appréhendent l’effet que ces chaires pourraient avoir sur le redéploiement des ressources dans plusieurs unités et sur le remplacement du corps professoral. « N’y a-t-il pas danger d’un conflit entre les priorités de recrutement des professeurs pour les chaires et les priorités des départements?» se demande Jean McNeil, professeur à l’Institut d’urbanisme.
Le professeur craint également que la force d’attraction des chaires sur les étudiants des cycles supérieurs s’exerce au détriment des équipes de recherche départementales. La même crainte est exprimée à propos de la recherche libre laissée à la discrétion des chercheurs.
En outre, puisqu’il faut se partager le même gâteau, le professeur McNeil redoute que le taux de succès de la recherche orientée canalise de ce côté les fonds des conseils subventionnaires aux dépens des chercheurs hors chaires.
Même si ces interrogations ont été jugées hautement spéculatives par certains membres, l’Assemblée universitaire a confié au Comité de la recherche et au Comité du statut du corps professoral le mandat d’évaluer si les chaires risquent de marginaliser la recherche non orientée à l’Université.
Besoin de 250 M$ pour l’entretien
Dans un geste théâtral, René Parenteau, professeur à l’Institut d’urbanisme, a fait apporter jusqu’à l’Assemblée universitaire la fenêtre de son bureau qui lui serait restée dans les mains. «Existe-t-il un plan d’entretien du patrimoine?» a-t-il demandé.
«Nous avons un budget de 39 M$ pour un plan de rénovation actuellement en cours, a répondu le recteur. Ce budget est puisé à même le fonds de fonctionnement et sans que le gouvernement ait subventionné aucune de ces dépenses», a-t-il déploré.
C’est d’ailleurs grâce à ce plan que l’aile Z du Pavillon principal a pu être rénovée. Le recteur convient que d’autres travaux sont urgents, dont le remplacement des fenêtres du pavillon de la Faculté de l’aménagement, où les rénovations ont été stoppées à l’épuisement du financement gouvernemental.
Selon les estimations du vice-recteur exécutif, Michel Trahan, l’Université aurait en fait besoin de 250 M$ pour procéder aux travaux d’entretien de ses immeubles.
Daniel Baril