Édition du 21 octobre 2002 / Volume 37, numéro 8
 
  L’université qui plantait des arbres
Avec Les amis de la montagne, l’UdeM reboise une partie du mont Royal.

 

Éric Richard du Centre de la montagne a planté des arbres avec Ana Maria Villabos et Thi-Be Le, élèves de l'École Lavoie. 

Plus d’une centaine d’élèves de deux écoles secondaires et d’étudiants de l’UdeM ont procédé, le 8 octobre dernier, à la plantation de près de 300 arbres dans une partie du boisé du mont Royal situé sur les terrains de l’Université de Montréal.

L’initiative revient aux Amis de la montagne et au Centre de la montagne, deux organismes voués à la protection et à la restauration du mont Royal, qui ont invité l’Université à faire sa part pour revitaliser ce boisé unique. La plantation, financée par la compagnie Domtar, a plus précisément eu lieu dans le secteur de l’ancienne piste de ski, une zone particulièrement touchée par la tempête de pluie verglaçante de janvier 1998.

C’est la Direction des immeubles (DI), plus habituée aux entretiens d’immeubles qu’à la restauration des forêts, qui a pris en charge l’organisation matérielle de la plantation. «Il est de notre devoir de rechercher un équilibre entre le développement et la conservation, déclare Émile Sayegh, directeur des grands projets à la DI. Nous intervenons fréquemment pour bonifier les espaces verts du campus, comme nous l’avons fait après le verglas en remplaçant chaque arbre perdu.»

La plantation en dehors de l’espace bâti était toutefois une première pour la DI, mais l’expérience pourrait être répétée, car le boisé a besoin d’un effort soutenu pour retrouver son état naturel.

Consolider la forêt naturelle


Avant de procéder à la plantation, trois chercheurs de l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV), André Bouchard, Jacques Brisson et Patrick Boivin, ont effectué une étude du site afin d’en établir l’inventaire végétal, d’évaluer les capacités de reboisement et de déterminer un secteur d’intervention.

L’IRBV maintient d’ailleurs 34 stations d’échantillonnage dans ce boisé, qu’elle visite tous les cinq ans afin d’observer l’évolution de la végétation et de dresser la carte forestière du campus.

Selon les observations des chercheurs, le chêne rouge domine toujours dans la partie supérieure du site. Certains de ces arbres nobles ont plus de 150 ans et possèdent un diamètre de plus de 50 centimètres.

Vers le bas de la pente, on trouve des fragments de l’érablière à caryer qui couvrait le territoire avant l’urbanisation. À la mi-pente, des peupliers et des ostryers montrent que des secteurs de coupe sont en voie de reboisement naturel.

Toutefois, plusieurs zones de l’ancienne piste de ski restent imperméables à la reforestation à cause d’un sol pauvre constitué de remblais de briques et couvert de graminées. C’est précisément dans ces zones que la plantation était nécessaire.

«Nous avons choisi de planter des chênes rouges et des érables à sucre pour consolider la forêt naturelle, explique Patrick Boivin. Un paillis de plastique est étendu autour de chaque arbre pour éviter la repousse des graminées et la nidification des petits rongeurs.»

L’IRBV avait également procédé au nettoyage du site en fauchant les herbes dans le secteur désigné. Les arbres plantés sont âgés de 5 à 6 ans et l’on estime qu’environ 50 % d’entre eux survivront. Ce taux est considéré comme très bon si l’on tient compte d’un entretien minimal qui sera assuré, comme l’arrosage au cours des premiers étés si celui-ci s’avérait indispensable. Dans 10 ans, ces arbres d’une hauteur de moins de deux mètres aujourd’hui devraient atteindre près de huit mètres.

Architecture de paysage

L’École d’architecture de paysage a également contribué au projet. «Nous collaborons régulièrement aux différents projets d’aménagement du campus, souligne le professeur Ronald Williams. Dans ce cas-ci, nous avons déterminé avec Les amis de la montagne les endroits où planter chaque arbre, en évitant les lignes droites afin d’assurer un caractère naturel au site. Nous avons aussi maintenu les sentiers pour que les gens puissent continuer d’y circuler.»

En outre, une douzaine d’étudiants de l’École d’architecture ont encadré les élèves de l’école La voie, du quartier Côte-des-Neiges, et de l’école Évangéline, de Cartierville, qui ont mis la main à la pelle.

Chez Les amis de la montagne, la directrice générale, Sylvie Guilbault, s’est dite ravie de la contribution de l’Université de Montréal, des étudiants, des élèves et du secteur privé à ce projet. «Nous cherchons à sensibiliser les propriétaires fonciers institutionnels à la préservation de cette forêt urbaine exceptionnelle puisque la forêt ne s’arrête pas aux limites de leurs propriétés», a-t-elle souligné. Ce partenariat était une première que Mme Guilbault entend bien répéter.

Daniel Baril



 
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