Édition du 21 octobre 2002 / Volume 37, numéro 8
 
  Sports
Karine Chevrier retrouve le sourire … - Alexandre Tran-Khanh, athlète de la semaine

 

À sa deuxième saison avec les Carabins, Karine Chevrier a retrouvé le bonheur de nager. 

Karine Chevrier retrouve le sourire …

Le dictionnaire indique qu’avoir le sourire signifie «laisser paraître sa satisfaction, être content de quelque chose». Karine Chevrier personnifie bien cette définition, elle qui est de nouveau heureuse comme un poisson dans l’eau. Pour une nageuse, disons que ça tombe plutôt bien.

Échaudée aux Jeux olympiques de 2000 à Sydney, la jeune femme de 25 ans originaire d’Oka et étudiante en nutrition revient de loin. Elle a mis les bouchées doubles et est en train d’effectuer un véritable retour en force.

Retour en arrière

Karine Chevrier est une athlète de haut niveau, personne ne peut en douter. En 1999, la spécialiste du style papillon récoltait une médaille de bronze aux Jeux panaméricains à Winnipeg, une huitième position aux Championnats panpacifiques, disputés en Australie, en plus d’établir des records personnels aux 50 m et 100 m papillon aux championnats du monde (petit bassin) en Chine. L’année précédente, elle terminait au cinquième rang du 200 m papillon aux Jeux du Commonwealth de Kuala Lumpur (Malaisie). Et la liste des performances de ce type est longue…

Comme tous les athlètes de ce calibre, elle rêvait de participer aux Jeux olympiques, elle qui s’est d’ailleurs entraînée à fond de train pendant deux cycles olympiques avant d’arriver à ses fins pour Sydney 2000. «À cette époque, je ne vivais que pour la natation, mon sport passait avant toute chose», confie-t-elle.

Toutefois, l’expérience ne s’est pas déroulée comme prévu malgré sa présence au sein de la délégation canadienne, qui lui assurait en quelque sorte une participation à Sydney. Pour être bref, disons que Karine Chevrier a été promenée de gauche à droite, les dirigeants revenant à quelques reprises sur leur décision de la faire nager ou pas. Finalement, sa préparation s’est faite dans de mauvaises conditions et elle n’a pas enfilé son maillot de la compétition. «J’ai été évidemment très déçue et je suis restée longtemps avec un goût amer dans la bouche. Cela m’a pour ainsi dire pris deux ans à m’en remettre», admet-elle maintenant sans amertume.

L’après-Sydney

Deux années plus tard, l’athlète a repris du poil de la bête, mais le retour n’a pas été de tout repos, loin de là. «À l’été 2001, ma décision était prise: je prenais ma retraite. Je n’avais tout simplement plus le goût d’aller dans l’eau.» En septembre 2001, l’entraîneur-chef de l’équipe de natation des Carabins, Marc Déragon, cogne à sa porte: «Je voulais lui offrir l’occasion de se réconcilier avec son sport, la chance de redécouvrir le bonheur de nager sans avoir la pression de performer.»

«Au début, je ne voulais rien savoir, je le fuyais, poursuit Karine Chevrier. J’ai tranquillement découvert l’ambiance de la natation universitaire, qui est beaucoup moins batailleuse. Et bien que la natation soit un sport individuel, les Carabins forment une équipe qui motive, soutient en plus de favoriser des amitiés.»

Au sujet de Marc Déragon, elle avoue d’emblée qu’il lui a facilité la tâche: «Il m’a toujours encouragée, sans me pousser et je lui en serai toujours reconnaissante.» L’entraîneur-chef lui renvoie la balle sans hésiter: «De la revoir aussi déterminée et confiante dans la piscine me fait certes un petit velours, mais c’est elle qu’il faut féliciter, elle a beaucoup de mérite.»

Après une saison complète avec les Carabins l’an dernier, Karine Chevrier est retournée nager avec le club CAMO, un des clubs de natation les plus performants du Québec. Seule différence au tableau, au lieu de s’entraîner avec les athlètes associés au Centre national, elle nage avec le groupe d’âge des 15 ans et plus dirigé par Pierre Lamy. «Ces jeunes m’ont apporté l’énergie dont j’avais besoin, ils m’ont réappris l’innocence du sport.» Elle poursuit par la même occasion sa carrière avec les Carabins en prenant part aux compétitions du circuit universitaire.

Un certain recul

Maintenant que la poussière est retombée, Karine Chevrier avoue avoir recommencé à sortir de l’eau avec un sourire et avoir hâte de savourer ses prochaines performances. Bien qu’elle ait dû passer par une expérience qu’elle aurait souhaité vivre différemment, la nageuse affirme n’avoir aucun regret: «Même si l’on me disait que le temps arrange les choses, je n’y croyais pas. Aujourd’hui, je me rends bien compte que c’est vrai. Cela me permet d’apprécier davantage ce que je suis capable de faire dans la piscine.»

Avec le recul, l’étudiante-athlète confirme également être sortie grandie de cette aventure et en voir les points positifs: «J’ai appris ce que c’était la persévérance, de ne pas abandonner malgré des moments difficiles en plus d’avoir acquis une discipline personnelle qui me sert bien dans la combinaison sport-études. Cette discipline fait maintenant partie de moi et je commence à l’utiliser dans d’autres facettes de ma vie.»

Les prochaines années

En plus de la natation, Karine Chevrier apprend à gérer une double carrière en poursuivant ses études en nutrition, elle qui tient à maintenir cet équilibre. Quand elle tirera officiellement sa révérence de la compétition dans quelques années, elle aimerait demeurer associée au milieu du sport, probablement comme nutritionniste sportive: «Le sport, c’est ce que je connais et fais le mieux.»

Pour l’instant, elle a des objectifs bien précis en ce qui a trait à la natation, à commencer par le circuit universitaire. Fidèle à son image, elle a fixé la barre haut. Un défi tout de même possible aux yeux de Marc Déragon: «C’est un projet ambitieux, mais Karine a une éthique de travail irréprochable et n’accepte pas les demi-mesures. Elle aime les gros défis.»

L’entraîneur-chef termine par une remarque qui en dit long sur son état d’esprit: «Outre les performances, tout ce qui compte pour moi, c’est qu’elle soit fière de ce qu’elle aura accompli quand elle se retirera de la compétition. À mon avis, il s’agira de sa plus grande victoire personnelle.»

Avec la détermination qu’on peut lire dans son regard, nul doute que Karine Chevrier atteindra une fois de plus des standards d’excellence. Elle peut de nouveau compter sur la passion et sur une confiance retrouvée en ses moyens. En plus de son sourire…

Benoit Mongeon
Collaboration spéciale




 

Alexandre Tran-Khanh, athlète de la semaine

Alexandre Tran-Khanh a été nommé athlète masculin universitaire de la semaine au Canada grâce à une performance exceptionnelle de 5 buts et 2 passes en deux matchs le week-end dernier. Vendredi au CEPSUM, l’étudiant en génie physique originaire de Saint-Georges-de-Beauce a mené les Carabins à la victoire, alors que l’équipe a écrasé l’Université Laval 7 à 1.

Lundi à l’Université Concordia, il a préparé le but vainqueur avec quelques secondes à faire au match. Avec 11 buts et 3 passes en neuf matchs, il occupe actuellement le premier rang des marqueurs du circuit provincial. Avant de mettre sous presse, l’équipe masculine de soccer des Carabins était toujours invaincue en neuf matchs et occupait la première position au classement. Les prochains matchs à domicile auront lieu le vendredi 25 octobre (les femmes à 19 h et les hommes à 21 h) au CEPSUM.



 
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