Lung-tor Sochea Da, étudiante de deuxième année à la Faculté de médecine dentaire, vient tous les jours utiliser un ordinateur au Carrefour de l’information et de l’apprentissage, entre deux cours.

Étudiante en médecine, Mélanie Beauregard a un «trou» de trois heures dans son horaire le jeudi. Depuis qu’elle peut utiliser un ordinateur au Carrefour de l’information et de l’apprentissage de la Bibliothèque de la santé, au Pavillon principal, elle ne s’en prive pas. «C’est pratique, dit-elle. J’habite sur la Rive-Sud et je n’ai pas le temps de faire un aller-retour entre mes deux cours. C’est pourquoi je viens ici.»

Le 7 novembre dernier, elle planchait sur ses travaux comme une vingtaine d’autres étudiants sans se préoccuper des nombreux visiteurs qui avaient envahi les septième et huitième étages du Pavillon principal, dans l’aile L, pour l’inauguration de cette nouvelle unité. Un grand jour pour les bibliothèques de la santé, selon Diane Raymond, la directrice. «La bibliothèque ne peut plus être seulement un endroit où l’on vient chercher de l’information, affirme-t-elle. Ce doit être aussi le lieu où l’on poursuit des travaux, prépare des conférences, organise des rencontres d’équipe.»

Depuis quelques semaines, plus de 90 postes de travail tout neufs sont mis à la disposition des étudiants — la priorité étant accordée aux facultés de médecine, médecine dentaire et pharmacie — afin de leur permettre l’accès aux plus récents outils de la bureautique. La disponibilité de ces appareils dernier cri, disposant de liens Internet rapides et d’une foule de logiciels et de liens sans frais pour l’usager, n’a pas tardé à être connue chez les étudiants. On a vite constaté que ceux-ci en avaient un besoin urgent.

Un besoin exprimé

«Les gens qui viennent ici apprécient beaucoup la qualité du matériel, déclare le technicien en informatique Carl Marchand, qui assure le soutien technique à temps complet. Il faut voir l’affluence après la fin des cours.»

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les étudiants ne possèdent pas tous un ordinateur personnel. Et lorsqu’ils en ont un, il ne s’agit pas toujours du modèle le plus récent. De plus, les branchements Internet haute vitesse ne sont pas à la portée de toutes les bourses. C’est pourquoi l’acquisition de ce matériel en a satisfait plus d’un.

Le Carrefour comprend 90 appareils PC et Macintosh reliés à une imprimante commune. Ces appareils sont répartis sur trois étages. C’est au huitième que les changements sont les plus visibles. L’architecte Jean-Marc de Grandpré en a redessiné l’espace. On y trouve plusieurs salles consacrées au travail d’équipe, pourvues de projecteurs raccordés aux outils informatiques. Au centre, une salle réservée à la formation comprend à elle seule 20 ordinateurs personnels. Ont aussi été installés du matériel spécialisé: cinq postes avec graveurs et lecteurs de DVD, un numériseur (scanner) et un appareil pour acétate électronique.

M^me Raymond assure que cette «mise à niveau» ne s’arrêtera pas là. «Nous allons expérimenter de nouveaux services et évaluer leur mise en vigueur auprès d’une clientèle dont le niveau de connaissances et d’habiletés est variable. D’autres appareils s’ajouteront bientôt, notamment un numériseur supplémentaire. L’impression couleur est à l’étude», affirme-t-elle.

Un pas dans la bonne direction

Présent à l’inauguration, le recteur Robert Lacroix a mentionné que le campus avait bien besoin d’une cure de rajeunissement et il a salué l’ouverture du Carrefour de l’information et de l’apprentissage comme «un pas dans la bonne direction». Cette restructuration de la Bibliothèque de la santé est représentative de la relance du campus, dont on voit beaucoup de signes par les temps qui courent, alors que les bétonnières se succèdent sur les chantiers.

Jean-Pierre Côté, directeur général des bibliothèques, a souligné quant à lui le caractère novateur de ce carrefour, où l’on retrouve l’information, la technologie et les outils utiles aux travaux universitaires. Ce carrefour s’inscrit dans la «redéfinition des rôles des bibliothèques universitaires dans la diffusion du savoir», a commenté M. Côté. C’est le premier à voir le jour à l’Université de Montréal, mais certainement pas le dernier. «Cet esprit original imprègne la totalité des bibliothèques.»

Mathieu-Robert Sauvé