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À gauche à l’arrière-plan, Nycole Bélanger, responsable de la formation professionnelle, entourée de cinq des sept premiers diplômés du programme coopératif en traduction, soit Josée Vauclair et Magalie Martin et, à l’avant-plan, Annie Beaulieu, Paul-André Lemieux et Annie Bayard. |
Les étudiants de la première cohorte du programme de baccalauréat coopératif du Département de linguistique et de traduction viennent d’obtenir leur diplôme. Ils n’ont pas seulement un diplôme en poche, ils ont aussi, grâce à ce programme, une année d’expérience reconnue par l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec.
Au cours des trois dernières années, ces sept diplômés n’ont en effet pas chômé. En plus de suivre les cours du baccalauréat en traduction, ils ont fait trois stages rémunérés de 12 semaines chacun auprès de différents employeurs.
Pour pouvoir être admis au baccalauréat coopératif, qui est considéré comme un programme d’excellence, les étudiants doivent avoir obtenu une moyenne cumulative de 3 au cours des deux premiers trimestres d’études. Et pour demeurer dans le programme, ils sont tenus de conserver cette moyenne jusqu’à la fin de leur baccalauréat. De plus, ils doivent passer avec succès les entrevues et les tests des employeurs qui acceptent des étudiants à titre de stagiaires, observe Nycole Bélanger, responsable de la formation professionnelle au Département.
Manque de relève
Une dizaine d’employeurs ont participé au programme en embauchant des étudiants pour des stages rémunérés, principalement des cabinets de traducteurs et d’avocats ainsi que des bureaux de comptables. À lui seul, le Bureau de la traduction du gouvernement fédéral a fourni le tiers des stages.
«C’est tout à fait dans leur intérêt parce qu’il y a une pénurie de traducteurs d’expérience, constate Nycole Bélanger. Et ce grand trou dans la relève va se creuser de plus en plus à mesure que les traducteurs expérimentés vont prendre leur retraite.» Non seulement la moyenne d’âge des traducteurs est actuellement de 50 ans, mais encore la demande de diplômés augmente de 20 % par année, ajoute-t-elle.
Les entreprises participantes doivent à la fois accueillir un ou plusieurs étudiants et les encadrer adéquatement en plus d’évaluer la qualité de leur travail, leur esprit d’équipe et leur débrouillardise, explique la responsable des stages. Inversement, l’étudiant est appelé à évaluer ses employeurs quant à la qualité de l’encadrement reçu, aux outils de travail fournis et à la charge de travail demandée. «C’est ainsi que certains milieux de stages ont dû être abandonnés», note Mme Bélanger.
Les étudiants inscrits au baccalauréat coopératif sont également invités à trouver par eux-mêmes le milieu où ils effectueront leur stage. Ainsi, en fouillant dans Internet, une étudiante a déniché un employeur à Paris. À l’occasion d’un déplacement dans la Ville lumière, Mme Bélanger s’est rendue sur place pour s’assurer qu’il s’agissait d’un employeur sérieux avant d’approuver le stage. Ce qu’elle fait d’ailleurs pour tous les employeurs. «J’ai beaucoup de contacts dans ce milieu que je connais depuis longtemps. Je sais donc où envoyer mes étudiants pour qu’ils soient bien encadrés. J’essaie de faire d’heureux mariages étudiant-employeur.»
S’il manque de traducteurs, il manque également d’employeurs désireux d’offrir des stages, surtout rémunérés. «J’ai 45 demandes de stages pour l’été prochain», confie Nycole Bélanger. Ces demandes ne concernent pas uniquement les étudiants du baccalauréat coopératif mais tous ceux du Département. Et comme dans bien d’autres domaines, cette pénurie de main-d’œuvre qualifiée se manifeste parmi le corps professoral, qui manque également de relève.
Françoise Lachance