Édition du 3 février 2003 / volume 37, numéro 19
 
  Les universités québécoises en manque de 375 M$
Un réinvestissement s'impose si on veut être vraiment en mesure de concurrencer les universités des autres provinces canadiennes, selon un rapport du CREPUQ.

 

Les ressources financières des universités québécoises par rapport à celles des autres provinces canadiennes, attribuables au fonds de fonctionnement général (en noir) et au fonds de dotation (en pâle), de 1995-1996 à 2002-2003, en millions de dollars (rapport du Comité conjoint CREPUQ-MEQ sur le niveau des ressources, 26 novembre 2002). 

Les universités québécoises auraient besoin de 375 M$ de plus pour être vraiment en mesure de concurrencer les universités des autres provinces canadiennes, estime-t-on dans un rapport rendu public le 30 janvier par la Conférence des recteurs (CREPUQ). Si ce rattrapage avait été effectué pour l’exercice financier 2002-2003, le budget de fonctionnement des établissements universitaires du Québec devrait s’élever à quelque 2,25 milliards de dollars.

Telle est la conclusion d’une étude du Comité conjoint CREPUQ-ministère de l’Éducation sur les ressources de fonctionnement des universités québécoises par comparaison avec celles des autres universités canadiennes pour les années 1995-1996 à 2002-2003.

Le manque à gagner de 375 M$ provient pour 261 M$ des budgets de fonctionnement des universités, dont la majeure partie provient de la subvention gouvernementale, et pour 114 M$ des revenus des fonds de dotation.

Pour comparer les ressources dont disposent les universités québécoises par rapport à celles dont disposent les autres universités canadiennes, le Comité a dû mettre au point une méthodologie permettant de prendre en considération les différences entre les systèmes d’éducation, la principale étant la présence de l’ordre d’enseignement collégial au Québec. Cette opération l’a amené à établir une pondération des étudiants pour tenir compte des coûts différenciés par cycles et par disciplines.

Autre problème rencontré par le Comité, la difficulté de comparer des établissements fort différents, des grandes universités offrant les trois cycles d’études et ayant une faculté de médecine à de petits établissements ne décernant que des baccalauréats, en passant par toutes sortes de variantes de ces deux situations. Le Comité a finalement choisi une approche de familles d’établissements comparables, ce qui lui a permis d’inclure dans son modèle toutes les universités québécoises à l’exception du siège de l’Université du Québec et de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).

Cette étude a été réalisée au cours de la dernière année par le Comité conjoint CREPUQ-MEQ, conformément à un engagement pris à l’occasion du Sommet du Québec et de la jeunesse, en février 2000. Afin de veiller à ce que le Québec soit doté d’un système universitaire concurrentiel par rapport à ses voisins, cet engagement visait à faire le suivi du niveau des ressources dont disposent les universités québécoises en comparaison de celui des autres universités canadiennes au chapitre des budgets de fonctionnement.

Dans la foulée du Sommet du Québec et de la jeunesse, le gouvernement avait décidé d’injecter 300 M$, sur trois ans, dans ses subventions aux universités. Alors que cette «phase I du réinvestissement» prend fin, le Comité CREPUQ-MEQ considère qu’un rattrapage considérable reste encore à faire pour que les universités québécoises puissent concurrencer les établissements des autres provinces à armes égales. C’est pourquoi une phase II du réinvestissement s’impose, estime-t-on.

Françoise Lachance





 
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