Plus de reportages, davantage de pages, un frontispice retouché. À en croire la rédactrice en chef de la revue
Dire, Aurélie Goudal, et son nouveau directeur, Robert Dubois, le support d'information scientifique des étudiants aux cycles supérieurs sera méconnaissable. «Je ne sais pas si l'on peut parler de virage, mais nous voulons que le rayonnement de
Dire dépasse les limites de l'Université de Montréal», affirme M. Dubois, également directeur du Fonds d'investissement des cycles supérieurs (FICSUM).
Distribuée d'un bout à l'autre du Québec dans 120 points de vente par l'intermédiaire des Messageries Benjamin, Dire présente des textes d'étudiants à la maîtrise et au doctorat de l'Université de Montréal. La plupart des articles portent sur leurs travaux, mais certains s'intéressent aux recherches des autres. C'est, en tout cas, une des rares vitrines de l'activité intellectuelle des étudiants, tant en sciences humaines qu'en santé ou en environnement. Bon nombre de jeunes auteurs vivent, grâce à Dire, leur première expérience de publication avec comité de lecture, révision de textes, etc.
Pour Aurélie Goudal, dont c'est la première année à la barre de la revue, les changements ne sont pas uniquement d'ordre esthétique dans le numéro du printemps, qui paraîtra au début du mois d'avril. «Avec trois reportages, des articles de fond, une nouvelle rubrique de courrier du lecteur, Dire ne cesse d'évoluer tout en gardant l'essentiel de son contenu qui a fait sa réputation», affirme l'étudiante en histoire.
La seconde décennie
Âgée de 10 ans, cette publication trimestrielle doit son existence aux cotisations versées par les étudiants à chaque trimestre. Mais sa véritable cheville ouvrière est constituée d'auteurs quasi bénévoles (une somme symbolique de 25 $ est versée à chacun pour sa contribution) et de volontaires qui siègent à l'un ou l'autre des comités éditoriaux. «Chaque texte soumis est lu par cinq ou six personnes. Les discussions ont lieu en comité. Celui-ci peut demander des modifications à l'auteur. C'est le processus normal de l'édition savante», précise Aurélie Goudal.
Le thème du numéro à venir est la recherche de nos origines. On trouve des textes qui s'y rapportent dans les différentes rubriques: «société», «arts et culture», «création» et «santé et science». À ces quatre rubriques s'ajoute la section «campus», qui regroupe des textes plus journalistiques sur des problèmes liés aux jeunes, aux études aux cycles supérieurs ou à la communauté universitaire en général. Suit le «babillard», qui permet à tous d'informer la communauté étudiante de la tenue de colloques, de congrès, d'expositions, etc. Les «nouveautés de l'édition» présentent une sélection de parutions récentes. La section «libre-échange» propose des synthèses de conférences, des reportages photo de stages ou de séjours de recherche à l'étranger, des rapports d'enquêtes sur le terrain, des entrevues avec des personnalités scientifiques ou culturelles. Quant à la rubrique «son mot à dire», elle offre des réflexions sur des enjeux de natures diverses, comme le clonage, les OGM ou la mondialisation. Enfin, le conseil d'administration du FICSUM rend compte de ses activités à ses membres dans les pages de Dire.
Dans le numéro d'avril, on pourra lire les textes gagnants du concours de vulgarisation scientifique de l'Association des étudiants aux grades supérieurs de la Faculté de médecine de l'Université (incluant le texte qui a remporté le prix Michel-Bergeron) ainsi qu'un reportage sur l'interdisciplinarité.
Bourses à donner
Les 8117 étudiants à la maîtrise et au doctorat participent au FICSUM, et celui-ci a pour mandat d'organiser différentes activités mettant en valeur les études aux cycles supérieurs. La cadence des tables rondes thématiques et le projet d'une maison des cycles supérieurs ont connu un ralentissement au cours des derniers mois, mais ces projets devraient être relancés sous peu, à en croire le nouveau directeur, qui possède une solide expérience de la gestion communautaire et universitaire.
M. Dubois insiste sur le fait que les bourses de fin d'études du FICSUM ne trouvent pas toutes preneur. «Nous avons prévu 25 bourses par trimestre et nous manquons de candidats. Ces bourses, de 400 $ chacune, permettent à des étudiants aux cycles supérieurs qui disposent de peu de ressources financières de rembourser une partie des coûts afférents à la réalisation de leur projet.»
Actuellement, seule une fraction des bourses sont données. À noter, les candidats ne sont pas jugés au mérite: pour être admissible, il faut simplement être inscrit à un programme des cycles supérieurs à l'Université de Montréal; ne pas être boursier d'un organisme subventionnaire et disposer d'un revenu annuel inférieur à 14 000 $. La date limite pour déposer sa candidature est le 15 avril.
Information: www.faecum.qc.ca/
Mathieu-Robert Sauvé