Édition du 9 juin 2003 / volume 37, numéro 24
 
  Assemblée universitaire
Doctorats demandés

 

 François Duchesneau

L’augmentation des effectifs au doctorat constitue une incontournable priorité pour les trois prochaines années. En adoptant les «Priorités d’action 2003-2006», le 26 mai dernier, l’Assemblée universitaire s’est en effet engagée à «hausser sa contribution à la formation de [titulaires] de doctorat».

Le recteur, Robert Lacroix, a souligné que les besoins de la société en main-d’œuvre spécialisée étaient en pleine croissance; il a également rappelé que l’Université ne pouvait plus compter sur le reste du monde pour l’alimenter en professeurs et chercheurs, comme c’était le cas dans les années 60 et 70. Or, dans un contexte où le recrutement de professeurs pose un immense défi, la hausse des étudiants au doctorat revêt un caractère particulièrement urgent.

L’Université devra recruter de 100 à 125 professeurs annuellement au cours des 10 prochaines années. Cette opération ne sera pas une sinécure étant donné le contexte de concurrence acharnée dans laquelle elle se déroulera: les universités canadiennes sont en effet presque toutes engagées dans une opération similaire de remplacement du corps professoral. D’ici 2011, elles embaucheront de 30 000 à 40 000 professeurs

Étudiants de premier cycle: objectifs atteints

L’Assemblée universitaire a par ailleurs pris connaissance du bilan 2000-2003. Comme on le sait, la clientèle de premier cycle a connu une forte hausse durant les trois dernières années. En fait, l’Université a dépassé ses objectifs, avec un bond de 24 % entre 1998 et 2002. Il en va autrement des étudiants au doctorat, qui feront l’objet d’une attention soutenue les prochaines années. L’UdeM souhaite compter 600 étudiants de plus dans ses programmes de doctorat, soit 200 de plus par année jusqu’en 2006. Cet objectif devrait permettre de délivrer une soixantaine de doctorats additionnels par année.

Mais comment faire non seulement pour attirer mais pour garder ces étudiants de troisième cycle? Le document remis à l’Assemblée universitaire élabore une stratégie incluant tout aussi bien les besoins financiers des étudiants que la nécessité d’un meilleur encadrement.

L’Université souhaite aussi rehausser la qualité des étudiants au doctorat parce que ceux qui détiennent des notes plus fortes à leur entrée à l’université sont plus susceptibles que les autres de persévérer jusqu’à l’obtention du doctorat. À l’heure actuelle, le taux de persévérance après huit ans oscille aux alentours de 47,4 %, contre une moyenne de 55 % en Amérique du Nord. Une cible de 50 % est fixée dans une première étape.

De plus, l’UdeM envisage de favoriser le passage direct au doctorat en augmentant au fur et à mesure le nombre d’étudiants qui s’inscrivent directement à un programme de doctorat après le baccalauréat.

Recherche: bilan positif

Par ailleurs, l’Université présente un bilan très positif de ses réalisations en recherche, notamment parce qu’elle a largement dépassé l’objectif de 222 M$ qu’elle s’était donné en 2000, ce qui représentait une hausse de 20 % de ses revenus de recherche. Elle a en effet obtenu 232 M$ en 2002-2003 et estime désormais réaliste de porter la cible à 270 M$ pour 2005-2006.

Mais qu’il soit question d’enseignement ou de recherche, le recrutement de professeurs-chercheurs «répondant aux plus hauts standards internationaux» apparaît comme la condition première d’atteinte des buts de l’Université. De 1998-1999 à aujourd’hui, l’UdeM a recruté 300 professeurs-chercheurs, renouvelant ainsi 25 % de son corps professoral.

Au cours des prochaines années, l’Université poursuivra son objectif d’internationalisation, bien entamée au cours des trois dernières années. L’établissement entend notamment accroître le nombre d’étudiants étrangers particulièrement doués et favoriser l’internationalisation des formations au moyen de cursus intégrés et de programmes mixtes avec certains partenaires. Elle veut élargir son réseau de chaires américaines et prévoit fonder le Centre d’études internationales, qui est actuellement dans une «phase de formulation», selon les termes du vice-recteur à la planification, François Duchesneau.

L’établissement entend aussi accorder une attention particulière à l’aménagement et à la répartition des locaux puisque la situation présente des allures de crise: à l’horizon de 2006, l’Université pourrait se retrouver avec un manque d’espace de plus de 33 000 mètres carrés, selon les normes gouvernementales.

Paule des Rivières



 
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