Une «très bonne nouvelle» attendait le registraire Fernand Boucher à la lecture des statistiques sur les nouvelles inscriptions au premier cycle: une hausse de 5 %. Cet accroissement représente 288 étudiants de plus que l’an dernier, soit un total de 6646 nouveaux. «La catastrophe appréhendée n’a pas eu lieu», affirme-t-il en faisant référence aux craintes exprimées durant le conflit de travail de 11 semaines survenu en pleine période de traitement des dossiers, le printemps dernier.
De façon plus globale, l’Université de Montréal accueille cette année quelque 28 000 étudiants aux trois cycles, un total à peine revu en comparaison de l’an dernier. Et cette hausse ne serait pas due à la croissance du nombre d’étudiants à temps partiel, puisque la Faculté de l’éducation permanente a connu de son côté une légère baisse de ses inscriptions.
Malgré les retards survenus dans le processus d’inscription, les étudiants n’ont donc pas tourné le dos à l’Université de Montréal au profit d’autres établissements. «À peine une poignée ont pu le faire pour éviter des délais de traitement et de réponse», analyse le registraire.
M. Boucher ne nie pas que le conflit de travail a eu un effet considérable sur le déroulement des opérations dans son service. Celui-ci compte une quarantaine d’employés, dont les deux tiers sont des syndiqués de la section locale 1244, qui a déclenché la grève. Pendant le conflit de travail, les cadres ont pallié les urgences le soir et la fin de semaine, mais le traitement des demandes d’admission n’a pas toujours figuré parmi les priorités.
Au 22 août, 98 % des quelque 22 000 demandes d’admission reçues pour le premier cycle avaient obtenu une réponse . Aux cycles supérieurs, où la procédure est plus complexe, 80 % des dossiers avaient été traités. Aux deuxième et troisième cycles, les inscriptions sont à la baisse comparativement à l’an dernier, mais il est trop tôt pour tirer des conclusions. D’ailleurs, les demandes d’admission sont en hausse de 5 % au deuxième cycle et de 11 % au troisième, ce qui pourrait se traduire par une légère hausse à la fin du processus.
Fernand Boucher affirme que des retards persistent dans certains secteurs. Par exemple, l’archivage des dossiers, une opération nécessaire mais pas aussi urgente que d’autres, a été remis à plus tard. Il en est de même de la déclaration des clientèles au ministère de l’Éducation. Le Registrariat doit vérifier l’identité et le statut de résidence de chaque étudiant inscrit.
Des problèmes pourraient-ils survenir l’an prochain? «Rien ne le justifierait, estime M. Boucher. Nous allons reprendre nos campagnes auprès des clientèles cibles et être présents dans les médias. Nous ne nous attendons pas à de nouvelles hausses, mais nous allons nous concentrer sur le maintien de notre population étudiante.»
Mathieu-Robert Sauvé