Édition du 2 septembre 2003 / volume 38, numéro 2
 
  Sept visages de la rentrée 2003
Ils sont professeurs, étudiante, technicienne, cadre. Pour eux, la rentrée 2003 a une couleur particulière, car elle correspond à leur premier automne à titre d’étudiant ou d’employé «régulier» de l’Université de Montréal.

Melissa Aytenfisu : le soccer dans la peau

Melissa Aytenfisu

«Chez moi, c’était impossible de ne pas jouer au soccer», dit Melissa Aytenfisu, nouvelle étudiante à la Faculté des arts et des sciences et recrue de l’équipe féminine de soccer. Elle a donc progressé de ligue en ligue jusqu’aux compétitions provinciales de l’Alberta, où elle a grandi. Son père, éthiopien d’origine et grand amateur de «foot», a été son entraîneur et son plus ardent partisan.

«Melissa va certainement nous aider à faire des Carabins une équipe compétitive en vue des championnats nationaux», signale l’entraîneuse Chantal Daigle. C’est elle qui a reçu le coup de téléphone de la jeune Albertaine de 20 ans qui s’enquérait si une place était libre au sein de l’équipe. Après avoir pris connaissance du parcours de Melissa, Chantal Daigle s’est faite rassurante. «Mais rien n’est joué tant que le camp d’entraînement n’est pas terminé», a-t-elle précisé. Le premier match des Carabins aura lieu le 12 septembre contre l’Université McGill. À sa troisième saison, l’équipe compte mieux faire que l’an passé, quand elle avait pris la quatrième place au Québec (sur huit). Les 7 victoires et 2 matchs nuls sur 14 rencontres ont constitué une bonne performance, compte tenu que l’équipe en était à sa deuxième année d’existence seulement.

Même si elle a toujours vécu à Edmonton, Melissa Aytenfisu parle un excellent français. «Je l’ai appris dans les classes d’immersion, où mes parents m’ont inscrite dès la maternelle», explique-t-elle. Son père, bibliothécaire à l’Université de l’Alberta, et sa mère valorisaient beaucoup les études supérieures.

Melissa est inscrite à des cours d’histoire, de français et d’informatique. Cinq jours après son arrivée en terre québécoise, elle est déjà sous le charme. «Je suis tombée amoureuse de Montréal.»

William Skene : portes ouvertes sur la chimie

William Skene

Spécialiste de la chimie des polymères, William Skene pose ses valises à Montréal après avoir obtenu un baccalauréat à Winnipeg, une maîtrise et un doctorat à Ottawa et un postdoctorat à l’Université de Strasbourg. À 31 ans, il ouvre enfin son propre laboratoire grâce à des bourses de démarrage de l’Université de Montréal, de la Fondation canadienne pour l’innovation et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Ces bourses totalisent environ 500 000 $.

«Je me joins à une équipe de chimistes qui a une excellente réputation tant au Canada qu’à l’étranger», dit le jeune chercheur qui a étudié notamment avec le Prix Nobel de chimie Jean-Marie Lehn (1987). Selon lui, le Département de chimie de la Faculté des arts et des sciences est actuellement dans le peloton de tête des centres de nanotechnologie.

Le professeur Skene travaille sur des polymères aux propriétés étonnantes. D’ici deux ans, il envisage la mise au point d’écrans ultraminces flexibles. «On peut imaginer un écran sur un tissu ou une feuille de papier», explique le Franco-Manitobain d’origine. Un de ses projets de recherche concerne la synthèse et la caractérisation de nouveaux polymères dans le but d’augmenter l’efficacité des émissions. L’industrie de l’électronique, notamment, pourrait bénéficier de ses découvertes.

Temporairement logé au Pavillon principal, le laboratoire de William Skene ( www.MAPAGEWEB.UMontreal.CA/skenew/ ) sera relocalisé d’ici deux ans dans un des nombreux locaux de la Technopole, actuellement en construction.

La rentrée de Marc-Olivier Saint-Jacques

Marc-Olivier Saint-Jacques

C’est déguisé en bandit des années 20 que Marc-Olivier Saint-Jacques a fait son entrée à la Faculté de droit. C’était l’initiation, où tout est permis.

À 18 ans, ce résidant de Lorraine, en banlieue nord de Montréal, sent qu’une page est tournée. «Entrer à l’université, c’est un moment important dans une vie et dans les études», dit-il.

Le droit n’est pas la matière qu’il voulait étudier à tout prix (il est plutôt attiré par le monde des affaires), mais il estime que sa formation lui ouvrira des horizons.Ce qu’il veut faire plus tard? Avocat, juge, professeur d’université? «Trop tôt pour le dire.»

En tout cas, espérons qu’il ne sera pas Al Capone!

 

 

Laurence Rajotte : un rêve qui se réalise!

Laurence Rajotte

Pour Laurence Rajotte, cette rentrée 2003 a une signification particulière puisque c’est sa première à titre d’employée régulière dans une université. «Je rêvais de travailler comme bibliothécaire dans une faculté de l’éducation. Et voilà. C’est ce que je fais», lance-t-elle, visiblement ravie.

Depuis octobre 2002, Mme Rajotte occupe deux fonctions à la Bibliothèque d’éducation, de psychologie et de communication, située dans le Pavillon Marie-Victorin : responsable de la didacthèque, un centre de documentation qui compte entre autres la collection complète des manuels scolaires utilisés dans la province, et bibliothécaire au service du personnel enseignant et des étudiants aux cycles supérieurs.

Au moment où elle rencontre Forum, elle est en train de mettre la touche finale aux préparatifs d’une activité d’accueil destinée aux quelque 700 nouveaux étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation. «Pour la première fois cette année, nous organisons une visite de la Bibliothèque et de la didacthèque pour tous les nouveaux. Ça demande beaucoup de travail.»

Laurence Rajotte connaît bien le milieu universitaire. Après un baccalauréat en adaptation scolaire à l’Université de Sherbrooke en 1982, elle a terminé une maîtrise en psychopédagogie à l’Université Laval en 1987. Sa maîtrise à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal a marqué de façon définitive sa réorientation de carrière. «En fait, jusqu’à l’an dernier, le seul profil de carrière qui me caractérisait, c’était celui d’éternelle étudiante», explique-t-elle en riant.

Elle apprécie son emploi parce qu’il l’oblige à demeurer à l’affût des nouvelles connaissances en pédagogie. «J’ai toujours été très attirée par la recherche universitaire. Ici, je suis dans mon élément.»

Michel Laplante : retour à l’alma mater

Michel Laplante

Le petit nouveau à la Direction des immeubles a 24 ans de métier. Il s’appelle Michel Laplante et est ingénieur civil, diplômé de l’École Polytechnique. «Mon travail consiste à m’assurer que chaque nouveau projet sur le campus respecte des critères précis de qualité, le budget et l’échéancier. Ce sont nos trois buts. Répétez ça 228 fois.»

Sans toucher aux grands projets de construction en cours, qui ont tous leurs responsables, le nouveau chef de la section Construction à la Direction des immeubles devra en effet superviser 228 projets de petite et moyenne envergure au cours des prochaines années. Le budget de ces travaux va de quelques milliers de dollars à 2,5 millions. Son équipe compte aussi quatre agents de construction et deux aides techniques.

Après avoir travaillé dans l’industrie pétrolière, dans le secteur hydroélectrique et dans les télécommunications, c’est avec plaisir que Michel Laplante retrouve le campus où il a étudié dans les années 70. «Je me souviens que mon mémoire sur les glaces dans la mer de Beaufort avait circulé dans l’industrie avant même que je le dépose officiellement, en avril 1981. Dès décembre, la compagnie Esso m’offrait un emploi.»

L’Université de Montréal et ses écoles affiliées ont beaucoup changé depuis ses études. M. Laplante se dit heureux de pouvoir apporter sa contribution et son expérience à l’agrandissement du campus. «Et je suis là pour rester», précise-t-il.

Madeleine Bédard : enfin un emploi régulier

Madeleine Bédard

Ce jour de distribution du numéro de Forum sur le campus est un peu spécial pour Madeleine Bédard. Le 2 septembre est en effet sa première journée à titre d’employée régulière de l’Université de Montréal. Elle occupe le poste de technicienne en administration à la Faculté de médecine. «C’est pour moi l’occasion de relever un défi. Ça va demander de l’énergie, mais je me sens prête à assumer ces nouvelles fonctions», dit-elle.

Mme Bédard ne plonge pas dans un milieu totalement inconnu puisqu’elle travaille sur le campus depuis plus d’un an à titre de surnuméraire. Elle a d’abord été employée par la Direction des services auxiliaires avant d’occuper le poste de commis à l’encaissement à la Faculté de l’éducation permanente, où elle se trouve depuis le printemps dernier. De plus, son mari, Clarence Boudreau, est cuisinier aux Services alimentaires.

Avant de se joindre au personnel de l’Université de Montréal, Mme Bédard a fait carrière dans le secteur privé.

Barbara Thériault : l’Allemagne en tête

Barbara Thériault

Depuis trois ans, une centaine de nouveaux professeurs font leur entrée chaque année à l’Université de Montréal. Barbara Thériault est du nombre. Originaire de Québec, cette professeure adjointe de 31 ans a été engagée en janvier dernier au Département de sociologie pour son expertise en sociologie théorique. Spécialiste de Max Weber, elle a défendu une thèse de doctorat en allemand après des études en Angleterre, en Belgique et en Allemagne, où elle a résidé de 1998 à 2001. «Mon emploi de professeure me procure un sentiment d’ancrage, affirme-t-elle. Je ne crois pas que les séjours à l’étranger vont me manquer. D’ailleurs, je vais souvent en Allemagne.»

Comment une jeune fille de Québec se découvre-t-elle un intérêt pour le berceau de la culture germanique? Par un concours de circonstances et à la suite d’une rencontre avec un Allemand. Avec le temps, celui-ci a disparu, mais l’Allemagne est restée. La maîtrise de Barbara Thériault a porté sur le sort des églises d’Allemagne de l’Est après la réunification.

Dès son arrivée à l’Université de Montréal, Barbara Thériault a fondé avec quelques collègues une société de débats oratoires qui ont lieu tous les mois ( www.socio.umontreal.ca/Societe_parlotte.htm ). Dans un contexte convivial, des gens avancent des arguments pour ou contre une affirmation de départ. La prochaine rencontre de la société Parlotte aura lieu le 23 septembre à midi. L’affirmation suivante sera débattue: «Cette chambre croit que des mesures de discrimination positive en matière d’emploi devraient être prises jusqu’à ce qu’elles ne soient plus nécessaires.»

Mathieu-Robert Sauvé



 
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