Imaginaire social et discours économique
Les rapports entre littérature et économie sont depuis longtemps semés d’embûches, de malentendus, de jugements hâtifs, de rendez-vous manqués. Il n’est pas abusif d’avancer que la critique littéraire a, jusqu’à tout récemment, levé le nez sur le discours économique en ne le considérant jamais en soi, mais toujours du point de vue de la politique ou de l’idéologie. Pourtant, les manières dont l’économique s’inscrit dans les textes gagneraient à être examinées en tenant compte de la spécialité de son discours (lexique, axiomatique et axiologie récurrentes, visions du monde) surtout aujourd’hui, alors que le discours économique investit à peu près toutes les sphères de la connaissance.
L’objectif de ce recueil n’est pas de sonder les théories économiques et leurs variations, mais d’examiner les représentations que suscite le fait économique. Les articles se penchent sur une notion clé (valeur, argent, consommation, intérêt, capital, échange, don, etc.) et ils analysent des figures réfractaires à l’ordre économique (entre autres l’avare, le mendiant, le philosophe et le poète). Que deviennent les théories et doctrines économiques lorsque romanciers, poètes et autres doxographes s’en emparent? Quelles stratégies de persuasion se mettent en place dans la littérature d’idées? Selon quels axes s’articulent les condamnations du libéralisme, voire de l’économisme? En filigrane, les articles jettent un regard critique sur les inévitables mises en rapport entre démocratie et discours économique classique. On l’aura compris, ce collectif se penche sur la chose économique empruntant le point de vue de la sociocritique ou de l’analyse du discours.
Sous la direction de Mauricio Segura et coll., Imaginaire social et discours économique, Collection Paragraphes, Département d’études françaises, 2003, 20 $.
Femmes et maths, sciences et technos
Quelle est la situation des femmes en mathématiques, en sciences et en technologies? Comment inciter les filles à entreprendre des études supérieures dans ces domaines? Comment contrer les préjugés véhiculés par la famille, l’école et la société ainsi que les stéréotypes qui perdurent et qui dévalorisent les compétences des femmes pour les domaines scientifiques et technologiques?
Les auteures de cet ouvrage exposent des solutions pour que les jeunes, et surtout les filles, ne cherchent pas par tous les moyens à éviter les domaines exigeant une solide formation en mathématiques, en sciences et en technologies. Elles proposent de nombreuses pistes de réflexion et d’intervention qui sauront certes intéresser toutes les personnes occupant des postes de direction, d’intervention et de formation ainsi que les parents.
Un document audiovisuel intitulé Maths, sciences et technos, pourquoi pas? permet d’alimenter la réflexion. En vente, en format VHS ou DVD, chez l’éditeur seulement.
Ont collaboré à cet ouvrage Roseline Caron, du Département d’administration et fondements de l’éducation, Florence Millerand, du Département de communication, et Claudie Solar, du Département de psychopédagogie et d’andragogie.
Sous la direction de Louise Lafortune et Claudie Solar, Femmes et maths, sciences et technos, collection Éducation intervention, Presses de l’Université du Québec, 2003.
Violence parentale et violence conjugale
La violence familiale est un problème social criant. Tantôt instrument de contrôle, tantôt expression d’impuissance, la violence entre proches révèle des enjeux souvent paradoxaux, au carrefour de l’intimité, de l’affectivité, de l’amour et de la haine.
Avec comme point de départ la victimisation des femmes et des enfants, ce livre propose une réflexion sur la violence entre les proches. Une démarche qui permet d’analyser l’influence des rapports sociaux dans les processus de violence privée : les rapports entre hommes et femmes ainsi que les rapports entre adultes et enfants.
L’auteure présente les paramètres qui influencent les définitions et la mesure de la violence par une intégration de certains grands courants explicatifs ainsi qu’une investigation théorique et empirique sur l’importance de la conscience pour s’éloigner de la violence.
En analysant les diverses formes d’intervention auprès des familles confrontées au double problème de violence conjugale et violence parentale, cet ouvrage décrit les différentes solutions, qu’elles soient politiques, législatives, communautaires ou cliniques, et examine la cohérence et la qualité du soutien offert à ces familles.
Claire Chamberland, Violence parentale et violence conjugale: des réalités plurielles, multidimensionnelles et interreliées, collection Problèmes sociaux et interventions sociales, Presses de l’Université du Québec, 2003.
Se motiver et convaincre
De grands humanistes comme Martin Luther King, mère Teresa et Gandhi ont influencé des milliers de personnes en touchant leur cœur et leur esprit. Ils ont su mettre leur motivation personnelle au service de grandes œuvres et entraîner des générations d’êtres humains à modifier leur destin.
Pour le prix de quelques minutes d’entretien avec un professionnel, Se motiver et convaincre met à votre disposition des stratégies qui vous aideront à vous motiver et à influencer positivement les gens de votre entourage. Vous y découvrirez des astuces efficaces pour vous motiver, vous mettre en mouvement et maintenir votre démarche. De plus, vous y apprendrez comment convaincre les autres et établir vos propres limites.
Bruno Fortin est chargé de cours à la Faculté de l’éducation permanente de l’UdeM.
Bruno Fortin, Se motiver et convaincre, Montréal, Éditions CPF, 2003, 148 p, 19,95 $.
Identité et modernité dans l‘art au Québec : Borduas, Sullivan, Riopelle
Cet ouvrage porte sur l’art québécois du 20e siècle. Il expose les stratégies auxquelles certains artistes de l’avant-garde ont fait appel afin de déconstruire et de renverser les valeurs imposées par les institutions traditionnelles et l’idéologie dominante, pour mettre en place un espace d’expression contemporain et distinct.
S’inscrivant dans la foulée des récentes études québécoises sur l’identité, cet ouvrage propose une analyse de la redéfinition des identités individuelles et collectives dans le champ artistique au Québec.
Paule-Émile Borduas, Françoise Sullivan et Jean-Paul Riopelle ont été en mesure de contourner les modèles hégémoniques en vigueur, d’imposer de nouveaux espaces d’expression et de représentation, et de mettre en place une identité à la fois contemporaine, distincte des modèles européens et bien enracinée dans la réalité locale.
«Le livre de Louise Vigneault apporte des réponses toujours ingénieuses, convaincantes et originales. Le lecteur aura du plaisir à la suivre dans le dédale de ses arguments toujours bien documentés, rigoureux et clairement exposés. Il en ressort une histoire de l’art et des artistes hantée par des problèmes théoriques, voire philosophiques, toujours d’une grande actualité.»
Louise Vigneault est professeure au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques. Elle vient d’obtenir le prix Raymond-Klibansky, décerné par la Fédération canadienne des sciences humaines.
Louise Vigneault, Identité et modernité dans l’art au Québec : Borduas, Sullivan, Riopelle, Montréal, Hurtubise HMH, 2003.
Comprendre l’acte terroriste
Le 11 septembre 2001 est désormais une date tristement célèbre pour l’humanité; les actes terroristes perpétrés aux États-Unis contre les symboles capitalistes de liberté de penser et d’agir ont fourni l’occasion à plusieurs gouvernements démocratiques de justifier nombre de leurs actions politiques répressives, et parfois même abusives.
Parce que la majorité des citoyens jouissant de droits civiques ne peuvent comprendre et encore moins admettre le terrorisme, des sociologues, politicologues, psychologues, criminologues, philosophes et historiens présentent ici différents aspects de l’action terroriste; ils tentent d’expliquer les impacts, les réponses et les dilemmes moraux des actes terroristes sous des angles politiques, psychanalytiques et criminologiques.
Le lecteur trouvera donc dans cet ouvrage diverses perspectives qui lui permettront de mieux comprendre ce phénomène complexe qu’est le terrorisme.
Dianne Casoni est professeure à l’École de criminologie.
Sous la direction de Dianne Casoni et Louis Brunet, Comprendre l’acte terroriste, Presses de l’Université du Québec, 2003.