Édition du 1er décembre 2003 / volume 38, numéro 14
 
  L’imposture freudienne
Deux professeurs dénoncent la tyrannie de la psychanalyse.

Serge Larivée

Dans sa dernière livraison, la Revue de psychoéducation (vol. 32, no 2) offre, en guise d’éditorial à ses lecteurs, une critique plutôt assassine à l’endroit de la psychanalyse signée Serge Larivée et Hubert Van Gijseghem, respectivement directeur de la revue et membre du comité de rédaction.

Serge Larivée a habitué son lectorat à des textes incisifs et parfois polémistes sur des sujets controversés comme les psychothérapies et les pseudo-sciences. Cette fois, les deux professeurs de l’École de psychoéducation (le professeur Van Gijseghem étant par ailleurs un spécialiste de la psychanalyse) profitent de la parution du volume de Jacques Bénesteau – Mensonges freudiens: histoire d’une désinformation séculaire, Mardaga, 2002 – pour déboulonner le mythe vivace de la psychanalyse.

Sous le titre «Des célébrités “psy” continuent d’écoper», MM. Larivée et Van Gijseghem prennent à leur compte les propos de l’auteur en mettant l’accent sur les erreurs, les mensonges, les falsifications, les échecs transformés en réussites et parfois même la malhonnêteté du fondateur de la psychanalyse, laquelle est taillée en pièces faute de base scientifique valable. Selon l’ouvrage qu’ils recensent, Freud aurait même été parfaitement conscient de l’inefficacité thérapeutique de son approche.

Hubert Van Gijseghem

«Si la cause freudienne avait des allures doctrinales au début du vingtième siècle, écrivent les deux éditorialistes, on peut le déplorer, mais on peut le comprendre. Que de nos jours la psychanalyse s’apparente toujours à un mouvement sectaire intégriste, cela relève davantage du scandale épistémologique.»

Ce «scandale épistémologique» serait notamment le fait de Jacques Lacan, dont la méthode au langage ésotérique tient plus du jeu langagier que de l’observation. Citant Jacques Bénesteau, les deux professeurs soulignent que, si un scientifique aujourd’hui procédait comme a fait Lacan pour échafauder sa méthode, il serait discrédité et perdrait à jamais ses fonds de recherche.

Jung en prend également pour son rhume et semble avoir commis les mêmes écarts antiscientifiques que Freud, en plus d’avoir flirté avec l’ésotérisme.

Finalement, autre célèbre psychanalyste, Bettelheim rejoint les rangs des manipulateurs grâce notamment à ses supposées guérisons de l’autisme, qu’il a continué d’associer à une «mère mortifère» malgré les découvertes sur l’origine neurologique du problème.

En conclusion, Serge Larivée et Hubert Van Gijseghem déplorent la tyrannie exercée par la psychanalyse sur tout un secteur des sciences humaines, l’empêchant d’évoluer, et parasitant la psychologie dans un discours aux relents de «crois ou meurs». Leur souhait est d’amener les tenants de la psychologie à opter pour des approches plus rigoureuses. Une annexe recense 78 ouvrages contestant le caractère scientifique de la psychanalyse.

D.B. 



 
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