Myriam Lavoie explique les conséquences d’une mauvaise posture sur la colonne vertébrale.

Manon Labelle, qui travaille à l’Université depuis 32 ans, souffre de douleurs chroniques aux épaules et au cou. En l’observant quelques minutes à son poste de travail, l’ergonome Myriam Lavoie, de la Direction des immeubles, a décelé plusieurs anomalies. «Ma chaise était trop basse, mon repose-pied était mal utilisé et mon écran n’était pas à la bonne hauteur. Même ma façon d’utiliser ma souris était inadéquate», lance l’agente d’administration de la Direction des communications et du recrutement (DCR).

Une semaine après le passage de l’ergonome, les ajustements ont déjà donné des fruits. «Je me sens plus confortablement assise. Tout n’est pas réglé, mais c’est un bon début. En tout cas, je suis plus consciente des problèmes liés à la position assise», confie Mme Labelle.

«Quand on passe plusieurs heures par jour devant un ordinateur, le moindre détail peut provoquer des problèmes musculo-squelettiques à moyen ou à long terme. Mon travail consiste à sensibiliser les employés à ces détails», mentionne Mme Lavoie, qui est venue rencontrer une demi-douzaine d’employés de la DCR le 22 janvier.

Dans sa présentation, l’ergonome a d’abord expliqué au groupe les grands principes de sa spécialité dans un contexte universitaire. Puis elle a fait le tour des bureaux pour prodiguer quelques conseils visant à améliorer la posture des uns et des autres. Plusieurs ont été surpris d’apprendre que les myopes doivent positionner l’écran de leur ordinateur dans un certain angle, différent de celui des presbytes, et qu’un des problèmes les plus fréquents chez les employés de bureau est la position de l’écran, beaucoup trop rapproché. De même, peu d’employés savaient qu’on recommande aux droitiers de mettre leur lampe à gauche (pour éviter l’ombre sur le papier) ainsi que le téléphone de façon à libérer la main qui écrit.

Grâce à son squelette en polymère, qui l’accompagne toujours dans ce type de rencontre, l’ergonome a montré les faiblesses des vertèbres cervicales. Pour prévenir les maux de cou, il est important de limiter au maximum les mouvements de la tête. En plaçant le document qu’on doit transcrire entre le clavier et l’écran, on diminue substantiellement le frottement des vertèbres.

Une visite appréciée

Manon Labelle, agente d’administration à la DCR. À noter que la distance séparant Mme Labelle de son écran n’est pas idéale.

Myriam Lavoie, qui se consacre à cette question de façon permanente depuis quatre ans, est une des rares ergonomes québécoises reconnues par l’Association canadienne d’ergonomie. Avant de se joindre à la section Santé et sécurité du travail de la Direction des immeubles, en mai 2002, elle a obtenu un baccalauréat en éducation physique et une maîtrise en sciences biomédicales. Elle est ergonome depuis 1996. Au cours de la dernière année, elle a donné une cinquantaine de formations dans le cadre de ses fonctions à la Direction.

«Moi, j’ai appris beaucoup de choses, signale Brigitte Daversin, secrétaire de rédaction à Forum et initiatrice de la rencontre. Je savais que la question de la posture était importante, mais je n’en mesurais pas l’ampleur.»

Actuellement, Mme Daversin ne souffre pas de problèmes de santé liés à son travail, mais les renseignements qu’elle a obtenus pourront l’aider à en prévenir l’apparition. «C’est rassurant de savoir que les employés peuvent compter sur une experte de la trempe de Mme Lavoie », commente-t-elle.

Ronald Prégent, adjoint au directeur général des communications et du recrutement, partage cet avis. «En peu de temps, Mme Lavoie a su nous transmettre beaucoup d’informations facile à mettre en application», dit-il.

M.-R.S.