Nous vivons officiellement au rythme du printemps depuis le 20 mars à 1 h 50. À cet instant précis, une personne qui se serait tenue debout à l’équateur à midi n’aurait pas vu son ombre parce que le soleil plombait exactement au-dessus de sa tête. Dès lors, le soleil commence à éclairer davantage l’hémisphère nord que l’hémisphère sud. C’est le début du printemps, qui correspond donc à un «moment astronomique» clairement défini, nous rappelle Robert Lamontagne, chercheur au Département de physique. «Ce moment survient lorsque la Terre se trouve à un endroit bien particulier sur son orbite autour du Soleil», souligne-t-il.
Et la variation dans la date d’arrivée officielle du printemps, comme de l’automne d’ailleurs, est avant tout due au fait que notre calendrier, avec ses journées de 24 heures, constitue une manière bien imparfaite de mesurer le temps que prend la Terre à faire le tour du Soleil. «Pour des raisons pratiques, nous fonctionnons avec un cycle quotidien de 24 heures. Le temps que met la Terre à faire le tour du Soleil, une année, n’est pas un multiple exact du cycle de 24 heures. D’où les variations dans l’arrivée du printemps», explique le chercheur en astronomie, à qui l’on doit d’ailleurs les prévisions des équinoxes de printemps et d’automne dans l’Almanach du peuple.
«Nous pouvons prévoir avec exactitude les dates d’arrivée du printemps et de l’automne pour des centaines d’années à venir», poursuit-il.
L’aplatissement de l’orbite de la Terre, soit le fait qu’elle ne soit pas parfaitement circulaire, a aussi une influence sur la longueur des saisons, qui ont approximativement 91 ou 92 jours.
Et Pâques dans tout cela? Car après le printemps vient Pâques. La date de cette fête est fixée au premier dimanche suivant la première pleine lune après le début du printemps. Mais la science ne fait pas cavalier seul dans cette histoire pascale: lorsqu’il a décidé, en l’an 325 de notre ère, que Pâques serait célébré ce dimanche, le concile de Nicée I a voulu faire coïncider la Résurrection avec le renouveau de la nature, nous dit M. Lamontagne. Mais cela ne nous a pas empêchés de fêter Pâques, à l’occasion, sous un froid de canard et plusieurs centimètres de neige…
Paule des Rivières