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Joannie Gravel invite le visiteur à observer une lamproie au microscope. |
Toutes les mimiques étaient visibles autour de Nicole Leclerc, qui manipulait un véritable cerveau humain au-dessus d’un contenant de formol le 18 avril dernier, à la journée portes ouvertes sur les neurosciences. Les uns étaient ébahis, d’autres surpris, certains un peu dégoûtés.
«Mon laboratoire, expliquait la scientifique, mène actuellement des recherches sur la maladie d’Alzheimer. Au cours d’examens post-mortem de personnes qui ont souffert de cette maladie, on peut observer les circonvolutions que nous apercevons ici et qui sont atrophiées; on peut donc voir très clairement les effets morphologiques de la maladie.»
«Nous trouvions important d’avoir un cerveau humain pour cette journée, c’est pourquoi nous l’avons emprunté à l’hôpital Douglas», commente le neurologue Serge Rossignol, responsable de cette activité qui a mobilisé une centaine de bénévoles. Quand il étudiait à l’Université, la Faculté de médecine disposait de plusieurs cerveaux que les étudiants pouvaient manipuler, mais elle s’en est départie depuis.
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La grande vedette du jour : un véritable cerveau humain, exhibé par Sébastien Perreault. |
Quoi qu’il en soit, le cerveau a été en vedette toute la journée, autant au Pavillon Paul-G. Desmarais qu’à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal et au Pavillon Marie-Victorin. Et il y en avait pour tous les goûts puisque même les enfants avaient leur espace de jeux: certains coloriaient des neurones tandis que d’autres observaient des illusions d’optique ou tentaient de répondre à des devinettes. On a d’ailleurs vu des enfants expliquer à leurs parents ce qu’ils venaient d’apprendre à un stand d’information.
«Les gens éprouvent une grande fascination à l’égard du cerveau et c’est pourquoi nous leur avons offert ce tour d’horizon», mentionne M. Rossignol. Plus de 500 visiteurs se sont déplacés pour assister aux présentations et conférences.
Recherche fondamentale et appliquée
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Kim Lajoie explique les subtilités du cerveau à deux auditrices attentives. |
Plusieurs centres de recherche et départements de l’UdeM concentrent leurs travaux sur le cerveau et le système nerveux, tant en recherche fondamentale qu’en recherche appliquée.
Dans le laboratoire de Réjean Dubuc (professeur de physiologie à la Faculté de médecine), on pouvait entendre les influx nerveux d’une lamproie vivante qui remuait sa nageoire et même en voir la représentation sur un écran cathodique. «Pourquoi étudier la lamproie? Parce que le cerveau de cet animal compte quelques milliers de neurones, tandis que le cerveau humain en possède plusieurs milliards, expliquait François Auclair. Certains mécanismes du système nerveux peuvent pourtant être similaires.»
Au laboratoire de la neuropsychologue Isabelle Peretz, le public était invité à participer à un test sur l’amusie (absence du sens musical). Pendant quelques minutes, les participants ont ainsi eu l’occasion de jouer un rôle dans l’avancement des connaissances…
Du côté de l’institut de gériatrie, le public a mis son sens de l’orientation spatiale à l’épreuve dans un véritable labyrinthe. Plusieurs chercheurs étaient aussi présents pour parler de leurs travaux liés au vieillissement.
Mathieu-Robert Sauvé