CHUM: surprise et déception
Le recteur Lacroix est très surpris et «fort déçu» des recommandations de la commission Mulroney-Johnson sur le futur centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), car elles représentent «des changements considérables» par rapport au projet élaboré il y a quatre ans. Le recteur, qui a commenté les nouvelles orientations privilégiées par les commissaires Brian Mulroney et Daniel Johnson, s’interroge notamment sur le choix de l’hôpital Saint-Luc.
«Le problème majeur, c’est le site, évalué sur une très courte période de temps. Je trouve bizarre, renversant que tant d’experts aient pu se tromper de façon aussi magistrale pendant si longtemps», a lancé M. Lacroix devant les membres de l’Assemblée universitaire réunis le 26 avril dernier.
La communauté universitaire, a rappelé le recteur, ne veut pas se lancer dans un projet «qui nous mènera dans un cul-de-sac au bout d’un an et demi». Il se demande également si une économie de 90 millions sur un budget de 1,5 milliard justifie les changements proposés. De plus, certains arguments invoqués dans le rapport le laissent songeur. Par exemple, pourquoi parle-t-on de la contamination du site alors qu’il n’en est aucunement fait mention pour ce qui est de l’emplacement du Centre universitaire de santé McGill?
Dans un communiqué commun publié dans les heures qui ont suivi le dévoilement du projet le 16 avril, le CHUM et l’Université notaient que l’offre de service clinique et pédagogique soumise ne pouvait pas assurer le minimum vital, sur un seul site, de 700 lits consacrés à l’enseignement et à la recherche.
«La qualité du projet pédagogique n’est pas nécessairement liée à un lieu physique, mais nous avons néanmoins l’impression de revenir à la case départ, ce qui me semble a priori inacceptable», a dit le recteur avant d’assurer les membres de l’Assemblée qu’il suivait ce dossier de très près.
Un budget équilibré
Le comité du budget de l’Université vise l’équilibre budgétaire pour 2004-2005. Dans la présentation qu’il a livrée à l’Assemblée, le vice-recteur exécutif, Michel Trahan, a expliqué d’une part qu’il ne fallait pas s’attendre à davantage qu’une reconduction budgétaire (avec prise en charge partielle des coûts de système), mais que d’autre part il fallait poursuivre les projets prévus dans le plan 2003-2006 parce qu’il était légitime de croire à une nouvelle phase de réinvestissement consécutive aux travaux de la Commission parlementaire sur l’enseignement supérieur.
Dans cet esprit, le comité du budget a choisi d’appliquer des compressions différenciées représentant environ un pour cent du budget global, soit 4,3 M$ sur un montant de 450 M$ (des modifications au calcul des revenus permettront par ailleurs de dégager une marge de 10 M$).
Ces compressions n’empêcheront pas de continuer le recrutement de nouveaux professeurs, avec l’ajout net de 65,5 postes, pas plus qu’elles n’empêcheront une injection de 500 000 $ au budget des bibliothèques et un ajout équivalent pour bonifier les bourses aux étudiants des cycles supérieurs.
Certains points n’ont pu être précisés, notamment les revenus découlant des droits de scolarité (mais le comité prévoit une hausse de plus de 800 étudiants en 2004) et la somme que le gouvernement consentira en vue de l’indexation des salaires, pour laquelle l’Université a déjà pris des engagements.
Perle rare
Le comité de consultation pour la nomination du recteur ou de la rectrice a fait part à l’Assemblée universitaire des cinq critères qu’il a arrêtés pour le choix du prochain recteur. La crédibilité du candidat, son leadership mobilisateur, son expérience en gestion stratégique, sa capacité de promouvoir l’Université et son ouverture au pluralisme ont été retenus. Mais la présidente du comité, Irène Cinq-Mars, a précisé que ces critères évolueraient au gré des audiences qui se tiendront au cours de l’automne.
À la lecture des commentaires qui accompagnaient chaque critère, il est apparu aux yeux de certains que le comité avait placé la barre très haut. Cela dit, personne n’a souhaité que ces conditions soient réduites.
Paule des Rivières
Génomique et éthique: un débat de société
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Bartha Maria Knoppers |
Avec «La génomique et l’éthique: un débat de société», la professeure Bartha Maria Knoppers, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit et médecine, a inauguré, le 16 avril dernier à la Faculté de droit, une série de conférences organisées pour éclairer le débat sur les nombreuses questions sociales, éthiques et philosophiques soulevées par les avancées de la recherche dans le domaine de la génomique. Les conférences,
qui se poursuivront jusqu’en mars 2005, porteront sur différents aspects du débat: les aspects socioscientifiques de la génomique, ses incidences sur l’assurance et l’emploi, sur l’industrie des biotechnologies, sur la santé publique, sur l’éthique internationale et sur le citoyen, notamment.
Contrairement à la génétique, qui s’attarde aux maladies causées par la déficience d’un seul gène (éventuellement en rapport avec l’environnement), la génomique, en dressant la carte de tous les gènes de l’organisme humain, permet de mieux comprendre la fonction et les interactions des gènes pathogènes avec d’autres gènes ainsi que l’influence de l’environnement, a expliqué Bartha Maria Knoppers. «Ainsi, soutient-elle, la génomique élargit notre compréhension de la maladie et de la santé et ouvre des perspectives entièrement nouvelles aux pratiques médicales.» Les multiples enjeux que pose la génomique, de l’appropriation des connaissances par des intérêts privés à la discrimination fondée sur les prédispositions génétiques, devront toutefois faire l’objet de discussions publiques, a insisté la juriste.
Vice-présidente aux communications à la Fondation canadienne pour l’innovation, Suzanne Corbeil a souligné, dans sa présentation de la conférence, l’importance du travail de recherche que mène la chaire dirigée par Mme Knoppers. «Véritable ruche bourdonnant d’activités», elle a été la première chaire de recherche en sciences sociales créée par la Fondation, a pour sa part fait remarquer le doyen de la Faculté de droit, Jacques Frémont, qui a profité de l’occasion pour louanger le soutien du gouvernement fédéral aux sciences sociales et dénoncé le peu d’efforts consentis en ce domaine par les gouvernements successifs du Québec.
Un nouveau campus à Laval
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Sur la photo, de gauche à droite, Gilles Vaillancourt, Jean-Marie Toulouse et le recteur Robert Lacroix |
À partir de l’automne 2006, des cours de l’UdeM et de HEC Montréal seront offerts sur le nouveau campus de l’Université de Montréal. «Le projet de création de la Cité du savoir sera bientôt une réalité», s’est réjoui le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, à l’occasion de l’annonce commune, le 21 avril dernier, de Robert Lacroix, recteur de l’UdeM, et de Jean-Marie Toulouse, directeur de HEC Montréal, quant à l’implantation d’un nouveau campus sur le territoire de Laval.
Selon M. Vaillancourt, «l’arrivée de ce campus à Laval viendra confirmer la vocation éducative du secteur qui comprend actuellement le collège Montmorency et l’école Letendre en ajoutant à son offre de service la possibilité d’y faire des études supérieures. Laval est une ville dynamique, à l’opposé de la réalité des villes-dortoirs, et l’annonce d’aujourd’hui vient confirmer cette caractéristique en permettant à Laval de se joindre au cercle des grandes villes universitaires.»
Ce campus, d’une superficie de 20 000 m2 à sa phase initiale, sera situé à proximité de la station de métro Montmorency, à laquelle il aura un accès direct. Les cours proposés refléteront sensiblement les programmes actuels, soit des cours de 1er et de 2e cycle présentement offerts par les deux établissements.
Durant cette annonce, le recteur Lacroix a mentionné que depuis son ouverture en 2000, le campus Laval de l’Université n’a cessé de gagner en popularité auprès des résidants de Laval et de la couronne nord de Montréal. «L’intégration de notre campus à la Cité du savoir viendra consolider notre présence dans l’une des villes les plus scolarisées de la province».
Hommage à Jacques St-Pierre
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Sur la photo, dans l’ordre habituel, M. St-Pierre, François Duchesneau, vice-recteur à la planification et aux relations internationales et président d’honneur du centre serveur, et M. Bordeleau |
La Direction générale des technologies de l’information et de la communication (DGTIC) a rendu hommage, le 19 avril dernier, à Jacques St-Pierre, professeur émérite, qui fut un véritable pionnier dans le domaine de l’informatique et fonda le centre de calcul en 1964. La DGTIC a en effet célébré la rénovation de son centre serveur en saluant celui qui fut étroitement associé à l’instauration sur le campus du centre de calcul, il y a 40 ans. Le vice-recteur adjoint aux technologies et à l’information, Pierre Bordeleau, a dévoilé à cette occasion deux plaques soulignant l’apport de M. St-Pierre au développement de l’informatique à l’UdeM. Ces plaques seront apposées aux deux extrémités du centre serveur, dans le Pavillon Roger-Gaudry. Jacques St-Pierre, qui est président de l’Association des professeurs
retraités, s’est intéressé à l’informatique dès les années 50, lorsqu’il était professeur au Département de mathématiques et de statistique. «Pour moi, dit-il, l’informatique, c’est un moyen de faire des choses. Ce qui me plaît, ce sont les structures qui rendent service en comblant des besoins, parfois même des besoins dont les gens eux-mêmes ne sont pas conscients.»