Édition du 31 mai 2004 / volume 38, numéro 31
 
  «Soyons des obsédés du savoir»
Le recteur Robert Lacroix a un projet pour le Québec

Robert Lacroix

«Soyons, dans les années qui viennent, des obsédés du savoir.» C’est l’appel qu’a lancé le recteur de l’Université, Robert Lacroix, aux membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui étaient venus nombreux pour assister à la conférence qu’il donnait le 18 mai dans un grand hôtel de la métropole.

Dans son allocution, intitulée «Une idée pour le Québec», Robert Lacroix a souligné que le Québec a besoin d’un projet de société stimulant. «J’ai parfois l’impression, et je sais qu’elle est partagée par plusieurs d’entre vous, que le Québec est en panne de projets, a-t-il déclaré. Mieux gérer les urgences de nos hôpitaux ou réduire les listes d’attente en chirurgie, c’est une nécessité, mais on ne peut en faire un projet de société.»

Des gisements de créativité

Pour assurer le développement du Québec dans les prochaines décennies, le recteur Lacroix propose que notre société se tourne vers la promotion du savoir et de l’éducation. «Tout comme le Québec du 20e siècle possédait d’immenses réservoirs d’eau qu’il a su convertir en potentiel hydroélectrique, le Québec du 21e siècle dispose d’étonnants gisements de créativité et d’imagination, a-t-il dit. Des ressources d’innovation qui sont de plus en plus recherchées dans le monde d’aujourd’hui. Des ressources dont nous ne tirerons le plein avantage qu’en les arrimant à une authentique culture du savoir.»

Pour illustrer son propos, le recteur Lacroix a présenté une vidéo mettant en vedette quelques jeunes chercheurs de l’Université dont les projets de recherche, en droit (Rosario Duaso Cales), en médecine (Guy Sauvageau), en histoire (Laurence Monnais-Rousselot), en aménagement (François Tremblay), en chimie des matériaux (Richard Martel) ou en théologie (Solange Lefebvre), sont résolument tournés vers l’avenir. Une superbe prestation au piano de Maneli Pirzadeh, professeure à la Faculté de musique, assurait les transitions de ce minireportage sur la production du savoir à l’UdeM.

Un plan d’action

Le plan d’action de Robert Lacroix pour le Québec comprend non seulement un financement accru des universités, l’aide à la recherche et au développement et un réinvestissement dans le secteur biomédical, mais aussi un soutien à notre industrie culturelle, «un acteur économique de première importance». Le recteur a souligné que les récentes success story du Québec ont toutes en commun d’être le produit de notre créativité, que ce soit les mises en scène de Robert Lepage, les acrobaties du Cirque du Soleil, le génie aéronautique de Bombardier ou le miracle informatique de Softimage.

«Une société qui se contente d’assimiler le savoir des autres est une société qui stagne», avertit Robert Lacroix. Rappelant l’inauguration récente du Pavillon J.-Armand-Bombardier, le recteur a souligné que personne n’a considéré le coût de cet ambitieux projet – qui s’élève à 60 M$, sans parler des équipements évalués à 150 M$ – comme une dépense. «Tous y ont vu, au contraire, une formidable occasion d’avancement et des retombées à venir pour la société québécoise.» Or, c’est dans le même esprit, selon lui, qu’il faudrait considérer le CHUM. «Le CHUM est un projet emballant, peut-être le plus exaltant et le plus porteur qui soit sur nos tables en ce moment, a-t-il poursuivi. C’est en ces termes que je souhaiterais qu’on en parle. Pas comme d’une dépense de plus dans la grille budgétaire de l’État. J’aimerais qu’on le considère comme un levier du génie médical québécois. Pas comme un problème comptable à régler, mais comme un pari sur l’avenir.»

Marie-Claude Bourdon



 
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