Le personnel de l’Université, qu’il s’agisse du corps professoral ou des non-enseignants, forme un rouage essentiel dans l’accomplissement de la mission de notre établissement.
Si certains professeurs et chercheurs ont atteint une certaine célébrité, peu d’employés sont devenus des légendes. Bien sûr, il y eut en 1935 Valère Lavallée, ce cuisinier qui a nourri en 50 ans de service trois générations d’étudiants. Les distributrices ont même eu l’honneur de porter son nom: les «Valère à pitons». Cette année encore, on a honoré la mémoire de M. Lavallée en associant son nom à la cafétéria du Pavillon Lionel-Groulx: on va désormais manger Chez Valère.
Il y eut aussi Ernestine Laplante, qui fut, de 1920 à 1952, la secrétaire de trois recteurs: Mgr Georges Gauthier, Mgr André-Vincent-Joseph Piette et Mgr Olivier Maurault. Reconnue pour sa distinction et sa discrétion, Mme Laplante s’est montrée à la hauteur de ses fonctions dans l’effervescence des débuts de l’Université comme au cours de ses années plus sombres.
La crise économique amena son lot de préoccupations. En effet, l’Université connut à cette période de grandes difficultés financières. Les salaires des professeurs, du personnel de secrétariat et de l’administration ont même été suspendus durant quelques mois. De cette crise naquit, le 25 septembre 1933, le Comité de la propagande, qui deviendra à sa première assemblée le Comité des professeurs. Ce rassemblement de quelque 150 professeurs se donna pour objectif de venir en aide à l’Université par différentes actions: une campagne de publicité auprès des médias, l’impression et la distribution de 25 000 brochures exposant les problèmes de l’Université, une manifestation de la jeunesse de même que de multiples interventions auprès des instances gouvernementales. La participation active à la vie universitaire et parfois même l’activisme des employés ont fait changer l’Université et l’ont amenée à devenir ce qu’elle est aujourd’hui.
La syndicalisation des employés est un bon exemple de ces changements apportés par le personnel. Les employés de la cafétéria du Centre social et ceux des résidences furent les premiers à se syndiquer. Ils fondent, en 1962, le Syndicat national des employés del’Université de Montréal (SNEUM). Le Québec des années 60 vit alors une montée fulgurante du syndicalisme. Les professeurs et les autres employés dits "de soutien" se syndicalisent à leur tour. En 1966, les employés de soutien forment leur propre syndicat, suivis en 1970 par les employés de bureau, qui créent le Syndicat des employés de l’Université de Montréal, section 1244 du Syndicat canadien de la fonction publique. Il intégrera le SNEUM en 1986. Vingt ans après la création de l’Association générale des professeurs, le Syndicat général des professeurs de l’Université de Montréal est accrédité par le ministère du Travail en 1975. Le Syndicat des chargés de cours a pour sa part été accrédité en 1979.
Sources
Fonds de la Division des archives (D36).
Fonds du Comité des professeurs (P61).
Plante, Denis. «125 ans de labeur à l’Université de Montréal», Forum, vol. 34, no 30, 1er mai 2000, p.10.
Sauvé, Mathieu-Robert. «Pour assurer l’avenir, il faut donner», Forum, vol. 35, no 6, 2 octobre 2000.
Sauvé, Mathieu-Robert. «Du monde de cœur en campagne», Forum, vol. 37, no 22, 24 février 2003.
Université de Montréal, site < www.drh.umontreal.ca >.
D I V I S I O N D E S A R C H I V E S
( www.archiv.umontreal.ca )