|
Philippe Bourret |
Philippe Bourret, leader de l’équipe de badminton des Carabins, a gagné son pari: une qualification pour les Jeux olympiques 2004, qui se dérouleront à Athènes du 13 au 29 août, grâce à une 18e position mondiale en double mixte avec sa coéquipière Denyse Julien.
L’athlète de 25 ans originaire de Lachute avait pris la décision de délaisser ses études en éducation physique cet automne pour prendre part à sa première saison dans le circuit international, un impressionnant total de 22 tournois en neuf mois. «La route a été longue et ardue, mais c’est ce que je devais faire à cette étape de ma carrière. Je devais tenter le coup et je suis vraiment très heureux de nos résultats. Depuis la fin avril qu’on attendait cette confirmation et elle me permettra de commencer ma préparation mentale l’esprit en paix», affirme Philippe Bourret, le premier Carabins en badminton de l’histoire à atteindre les Olympiques.
La fierté d’être étudiant
Philippe Bourret est particulièrement fier d’avoir réussi l’exploit d’une sélection olympique tout en poursuivant des études universitaires. «À ma connaissance, je suis le seul membre de l’équipe nationale à étudier, à tout le moins cette année, et c’est évident que de pouvoir combiner les deux éléments de cette façon me réjouit au plus haut point.»
«Je suis aussi très heureux pour les Carabins, particulièrement pour mes coéquipiers de l’équipe de badminton, qui ont remporté un deuxième titre provincial en trois ans au mois de mars dernier. Nul doute que mon expérience olympique leur sera profitable à eux aussi», a poursuivi l’étudiant-athlète, qui entamera sa carrière d’entraîneur à l’UdeM à la rentrée en tant qu’adjoint tout en continuant de jouer.
Philippe Bourret devient le premier athlète masculin qui s’entraîne au Québec à se qualifier dans une épreuve de badminton pour les Jeux olympiques. Un autre Québécois, Brian Moody, a pris part aux Jeux en 2000, mais il habitait et s’entraînait à Calgary depuis déjà bon nombre d’années lorsqu’il a représenté le Canada à Sydney.
Au cours de son cheminement, Philippe Bourret a pu compter sur l’aide d’une athlète renommée en la personne de Robbyn Hermitage, la plus titrée du badminton canadien. «Dès 2001, j’ai commencé à battre des joueurs qui avaient pris part aux Jeux de Sydney. Le déclic s’est fait quand Robbyn m’a pris sous son aile en compagnie d’Amélie Felx, une autre Carabin. C’est à ce moment que j’ai commencé à croire en mes chances de qualification. Quand Robbyn a pris sa retraite il y a deux ans, j’ai développé une complicité avec Denyse Julien et tout a décollé.»
La jeunesse de l’un, l’expérience de l’autre
Même s’il sera l’un, sinon le plus jeune joueur de badminton à Athènes, toutes épreuves confondues, Philippe Bourret pourra compter sur la riche expérience de sa partenaire, Denyse Julien, qui fait figure de légende dans le milieu, elle qui aura 44 ans en juillet prochain et qui en sera à ses troisièmes Jeux.
«C’est sûr que Denyse a une importance sur le terrain, mais son influence s’est fait surtout sentir sur les plans de la gestion du calendrier et de la préparation avant les compétitions. Elle a toujours été reconnue pour son grand professionnalisme et nul doute que son savoir-faire a joué un rôle dans ma démarche et que cela va se poursuivre jusqu’à Athènes», mentionne l’athlète.
Malgré le peu d’expérience de son partenaire dans le circuit international, Denyse Julien n’a jamais douté des capacités de l’étudiant-athlète: «Je ne peux cacher que notre parcours a été difficile et que l’apprentissage de Philippe s’est fait très rapidement. C’est pourquoi je suis fière de ce que nous avons accompli. Dès le départ, je savais que j’aurais du travail à faire pour l’encadrer, mais je croyais en lui. Philippe a deux grandes qualités: il est très intelligent et il veut apprendre, ce qui a facilité son adaptation. Nous formons une très belle équipe. Nous avons deux compétitions. Au cours de notre dernier tournoi au Pérou, où notre victoire a confirmé notre qualification, il a carrément fait la différence.»
La sécurité à Athènes
Il est difficile de parler des Olympiques sans aborder le sujet qui fait la manchette depuis un certain temps, soit la sécurité à Athènes. Sans nier que la situation le tracasse un peu, Philippe Bourret a une bonne idée de ce qui l’attend. «C’est un aspect sur lequel je n’ai aucun contrôle et je fais totalement confiance aux autorités dans la mise en place des critères de sécurité. Aux championnats du monde il y a deux ans à Manchester, on devait passer 4 portes de sécurité pour accéder au terrain; j’aime autant en passer 10 à Athènes et vivre l’expérience des Jeux que de rester à la maison. C’est sûr qu’on y pense, mais ce n’est pas un facteur qui va me déranger», affirme celui qui ne sera pas accompagné par des proches en Grèce.
Au cours des prochaines semaines, Philippe Bourret n’aura que le badminton en tête, lui qui vient tout juste de reprendre l’entraînement en musculation après un répit bien mérité pour, entre autres, terminer son trimestre. Sa partenaire habitant Calgary, il devra assurément passer quelques autres jours dans ses valises pour parachever sa préparation avant le départ pour la Grèce, qui devrait se faire vers le 7 août, soit une semaine avant le début des épreuves de badminton.
«Après la compétition, qui se terminera le 21, j’aimerais bien rester jusqu’à la fin des Jeux pour voir d’autres disciplines et bien vivre l’atmosphère qui y régnera. Depuis le temps que j’entends parler des cérémonies d’ouverture, j’entends bien y avoir le plus gros high de ma vie», a conclu le sympathique Carabin.
Benoit Mongeon
Collaboration spéciale