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Frantz Natz |
Une cinquantaine de chercheurs en bio-informatique se sont donné rendez-vous à l'Université de Montréal les 23 et 24 septembre pour exposer leurs travaux à l'occasion d'un colloque sur cette science émergente. En plus de sa valeur scientifique, cette rencontre offrira un volet compétitif. L'enjeu, en plus des prix en argent: le trophée Robert-Cedergren, du nom du pionnier de cette discipline au Québec.
«La compétition sera serrée», promet Marie Robichaud, l'une des organisatrices du colloque ouvert aux étudiants des deuxième et troisième cycles et aux chercheurs postdoctoraux du Québec. Des participants des universités McGill, du Québec à Montréal et Laval ont confirmé leur présence. Des représentants des entreprises biotechnologiques et pharmaceutiques intéressées par la bio-informatique seront aussi sur place.
Au cours des deux journées que durera la manifestation, les étudiants-chercheurs seront invités à présenter leur recherche oralement ou au moyen d'une affiche. Un jury composé de Hervé Philippe, François Major, Franz Lang (UdeM), Anne Bergeron, Vladimir Makarakov (UQAM) et Pierre Rioux (indépendant) sera chargé de proclamer les lauréats.
Dans chaque catégorie (maîtrise, doctorat et postdoctorat), les gagnants des meilleures présentations orales remporteront une bourse de 2000 $, alors que les gagnants de la meilleure affiche toucheront 1000 $. L'Université comptant le plus grand nombre de lauréats verra son nom gravé sur le trophée Robert-Cedergren, une sculpture d'acrylique reproduisant l'outil de travail par excellence du bio-informaticien: l'ordinateur. Sur l'écran, une molécule d'ARN de transfert, thème de recherche cher à Robert Cedergren. «Nous voulons que ce trophée devienne notre coupe Stanley», mentionne Mme Robichaud.
Une discipline en plein essor
La bio-informatique est une discipline scientifique en plein essor. Depuis la publication d'un avis du Conseil de la science et de la technologie, le Québec a mis les bouchées doubles pour se tailler une place parmi les leaders. En 2001, le Conseil dénonçait «le fait que la bio-informatique ne soit à peu près pas prise en compte par les institutions actuelles de recherche et de soutien à la recherche». La stratégie proposée visait d'abord à améliorer la formation des ressources humaines en bio-informatique. Les universités ont bien répondu à cet appel puisque au moins quatre d'entre elles ont créé des programmes d'études dans ce secteur.
À l'Université de Montréal, le programme de bourses en bio-informatique, les bourses BIT, a vu le jour grâce à la responsable des programmes Gertraud Burger afin d'encourager les études aux cycles supérieurs. Des bourses de 18 000 $ par année sont destinées aux étudiants à la maîtrise; ceux au doctorat peuvent toucher 20 000 $ et au postdoctorat les bourses s'élèvent à 38 000 $. Le budget attribué au programme par les Instituts de recherche en santé du Canada atteint 1,6 M$ pour six ans. Une vingtaine de bourses ont été décernées jusqu'à maintenant.
Mathieu-Robert Sauvé
Pour consulter le site du colloque, tapez le <www.bioinfo.umontreal.ca/evenements/colloquecedergren.html>.