Entre la façade latérale du Pavillon J.-A.-DeSève et les résidences repose un bronze grandeur nature représentant un homme assis. Derrière lui se dressent trois monolithes de pierre.

Érigé en 1967 et dessiné pour s'intégrer aux bâtiments qui l'entourent, le Monument à Édouard Montpetit (1881-1954) est l'oeuvre de Sylvia Daoust, née à Montréal en 1902. Les monolithes représentent les trois disciplines qu'Édouard Montpetit a enseignées: le droit, l'économie et la sociologie.

Surtout reconnue pour sa statuaire religieuse en taille directe sur bois, Sylvia Daoust travaille le bronze pour ses portraits.

En devenant l'une des premières femmes sculpteures que l'histoire du Québec se rappelle, l'artiste est une véritable pionnière. Consciencieuse et peu loquace quant à sa pratique, Sylvia Daoust a poursuivi discrètement une carrière fructueuse partagée entre l'enseignement et la création. À peine sortie de l'adolescence, elle compose des madones brillant d'un paisible éclat qui attirent tous les regards et qui feront d'elle une des artistes d'art religieux les plus connus du Canada.

Elle reçoit sa formation à l'École des beaux-arts de Montréal. Un premier prix interprovincial confirmera son orientation vers la sculpture. Elle voyagera pour parfaire sa technique et, à travers sa pratique, enseignera aux Beaux-Arts de Québec et de Montréal. Et de médium en matériau, toujours cet évitement du superflu et cette sensibilité aux visages.

Sylvia Daoust est décédée en juillet 2004, à l'âge vénérable de 102 ans. À 92 ans, elle travaillait encore à une petite vierge en acajou. Il est de ces feux qui brillent doucement sans jamais sembler vouloir s'éteindre.
 La statue d'Édouard Montpetit figure, avec celle du frère Marie-Victorin du Jardin botanique de Montréal, parmi ses principales oeuvres. Le travail de l'artiste a été honoré d'une rétrospective par le Musée national des beaux-arts du Québec en 1974.

Nathalie Guimond