|
Mireille Mathieu et Suzanne Fortier |
Mireille Mathieu, présidente-directrice générale du CLIPP et ex-doyenne de la Faculté des arts et des sciences, propose de consolider les acquis des dernières années et de réunir la communauté universitaire autour du projet d'une grande université innovante. Suzanne Fortier, première vice-rectrice aux études à l'Université Queen's de Kingston, en Ontario, met plutôt l'accent sur la nécessité de raffermir la place de l'Université de Montréal sur la scène internationale. Mais le statut international de l'UdeM constitue également une priorité pour Mireille Mathieu. Et Suzanne Fortier insiste beaucoup sur l'importance de la mission universitaire dans le contexte d'une économie du savoir.
Le 21 septembre dernier, les membres de la communauté universitaire qui ont assisté au débat entre les deux candidates à la succession de Robert Lacroix ont été à même de constater que les points de convergence sont nombreux entre elles. Les deux autres personnes toujours en lice, Marc Renaud, président du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, et Luc Vinet, premier vice-recteur à l'Université McGill, avaient décliné l'invitation du Comité de consultation pour la nomination du recteur ou de la rectrice de l'UdeM.
Comme l'a précisé l'animateur de la rencontre, Jean Trépanier, président de l'Assemblée universitaire, il ne s'agissait pas d'un débat contradictoire. La formule adoptée était plutôt conçue pour favoriser les échanges avec la salle. Cette rencontre s'inscrit en effet dans «la volonté de démocratiser le processus de nomination du recteur et de permettre aux membres de la communauté universitaire de connaître un peu mieux les candidats», a expliqué Irène Cinq-Mars, présidente du Comité de consultation.
«J'ai eu l'occasion, au cours des dernières années, de constater les progrès remarquables accomplis par votre université, a dit Suzanne Fortier. Par contre, je connais moins bien la culture de l'UdeM et c'est pourquoi j'apprécie tout particulièrement cette invitation qui m'a été faite de vous rencontrer. En effet, je crois qu'il doit y avoir une profonde communion entre les valeurs de la personne qui sera nommée au rectorat et celles de la communauté universitaire.» Cela est d'autant plus vrai, a-t-elle ajouté, que l'Université de Montréal se trouve engagée dans un grand projet de construction sur tous les plans, que ce soit celui de la recherche, celui du recrutement des professeurs ou celui des nouveaux pavillons. «Il était très important pour moi de venir vous voir sur votre chantier», a résumé la première vice-rectrice aux études.
Même si le Centre de liaison sur l'intervention et la prévention psychosociales (CLIPP) l'a tenue à l'écart du campus depuis quelques années, Mireille Mathieu est la seule des quatre personnes en lice à avoir mené toute sa carrière à l'Université de Montréal. «Je veux mettre mon expérience et mon expertise au service de mon établissement», a-t-elle dit. Son but, précise-t-elle, est d'assurer le développement harmonieux de toutes les unités de l'UdeM dans le respect de leur diversité. Elle veut mieux connaître les aspirations de chaque unité, car elle considère que «le rôle du recteur ou de la rectrice, c'est aussi de faire rêver les gens désireux de contribuer au développement de leur université tout en assurant une vision d'ensemble et en ne perdant pas de vue le principe de réalité.»
Un gros dossier: le CHUM
Il est évident, selon Mireille Mathieu, que, dans le contexte actuel des finances publiques, «personne ne peut promettre un jardin de roses» aux membres de la communauté universitaire. Mais précisément à cause de ce contexte difficile, «il faut, poursuit-elle, parler d'une seule voix en faveur d'un projet qui nous ressemble afin de convaincre le gouvernement de la nécessité de réinvestir dans l'enseignement universitaire.»
De nombreux autres sujets ont été abordés à cette rencontre: le dossier du CHUM, dont l'importance a été soulignée par les deux candidates; la pertinence d'un nouveau campus en Montérégie; la nécessité d'assurer le financement des étudiants des cycles supérieurs; l'indispensable valorisation de l'enseignement au regard des activités de recherche; la place des chargés de cours, du personnel non enseignant, des cadres et des professionnels au sein de l'établissement; la situation linguistique à l'Université; et, de façon récurrente, la question du rayonnement international de l'UdeM. Sur ce dernier point, les deux candidates ont mis en doute la validité du classement effectué par l'Université de Shanghai, qui place l'UdeM dans le groupe des «200 à 250e» dans le monde et dont il a été question dans Forum le 9 septembre dernier. Toutes les deux ont par ailleurs souligné l'importance de mieux faire connaître les atouts de l'Université sur les scènes locale et internationale.
Marie-Claude Bourdon