Dans la salle du conseil de la Faculté de musique est exposé de façon permanente le Buste de Guillaume Couture, pianiste et compositeur montréalais (1851-1915).
Il a été offert à la Faculté en 1916 par un descendant du musicien, Guy Papineau-Couture, en même temps que les partitions originales et le matériel d'orchestre de l'oratorio Jean le Précurseur.
La sculpture date de 1915. Elle est l'oeuvre de l'artiste Louis-Philippe Hébert, né à Sainte-Sophie en 1850 et décédé à Westmount en 1917.
Ce n'est pas par le portrait que Louis-Philippe Hébert s'est fait surtout connaître. Ce genre occupe néanmoins une place non négligeable dans son travail, soit près de la moitié de ses oeuvres si l'on exclut les pièces religieuses. Près de 180 portraits ont été répertoriés et, parmi ces derniers, une soixantaine de bustes, le plus souvent taillés à mi-poitrine comme celui de Guillaume Couture. L'artiste est en fait le premier sculpteur portraitiste canadien-français.
À la fin du 19e siècle, la jeune nation canadienne éprouve un fervent besoin de construire son histoire. Par son oeuvre élaborée dans un contexte socioéconomique et culturel en pleine mutation, Louis-Philippe Hébert est l'un des artistes les plus liés au mouvement commémoratif qui anime le pays à cette époque. Pratiquant avec une égale maîtrise l'art et l'intégration et combinant efficacement religion et patrie, le sculpteur est porté par un credo fidèle aux ambitions de son temps. Après avoir atteint des sommets de virtuosité dans la sculpture sur bois, notamment à la cathédrale Notre-Dame d'Ottawa et à l'église Notre-Dame de Montréal, il devient le premier sculpteur du pays à fondre dans le bronze les héros de son histoire.
Une rétrospective de l'oeuvre de Louis-Philippe Hébert a été présentée conjointement en 2001 par le Musée national des beaux-arts du Québec et le Musée des beaux-arts de Montréal.
Nathalie Guimond