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Fernand Boucher |
«Pour la première fois depuis des années, les inscriptions sont en hausse à la Faculté de l'éducation permanente (FEP) et il s'agit d'une augmentation significative», rapporte le registraire de l'Université, Fernand Boucher. Ce secteur, qui connaît une décroissance de ses effectifs depuis 1996, a en effet vu bondir son nombre d'inscriptions de 16 % cette année. «Le phénomène s'explique peut-être par le fait que le critère de l'âge minimal de 21 ans pour accéder aux programmes d'éducation permanente est aboli depuis 2002, dit le registraire. Il s'agissait d'une forme de discrimination et il se peut qu'on attire aujourd'hui plus de jeunes.»
L'évolution du marché du travail peut également contribuer à rendre compte des mouvements d'effectifs à l'éducation permanente. «À la fin des années 90, il y a eu des départs massifs dans les secteurs d'emploi où l'éducation permanente recrute une bonne part de sa clientèle, comme les sciences infirmières, note le registraire. Quand les perspectives d'emploi s'améliorent, les gens sont davantage portés à entreprendre un programme d'études pour augmenter leurs chances de promotion.»
Les cycles supérieurs ont aussi connu des hausses cette année. À la maîtrise, il y a eu 300 inscriptions de plus, ce qui représente une augmentation de 15 %. Au doctorat, la croissance est de l'ordre de 11 %. «Les mesures de recrutement ont fonctionné, observe le registraire. Il faut dire que le doyen Louis Maheu a fouetté ses troupes pour accélérer le processus d'inscription aux cycles supérieurs afin que l'Université ne perde pas de bons candidats au profit d'autres établissements.» La Faculté des études supérieures a également déployé beaucoup d'efforts pour améliorer le financement des étudiants par la mise en place de toutes sortes de mesures qui commencent à porter leurs fruits. «Il s'agit d'un aspect majeur, indique le registraire, car les problèmes financiers s'avèrent souvent une cause de démobilisation chez les étudiants des cycles supérieurs, surtout au doctorat.»
Après un sommet atteint il y a quelques années dans le nombre de diplômés au doctorat, le troisième cycle avait connu une baisse de ses effectifs. L'augmentation de cette année au doctorat et à la maîtrise constitue donc un très bon signe pour l'avenir.
Stabilisation au premier cycle
Au premier cycle, à l'inverse, les inscriptions n'ont pas augmenté pour la première fois depuis 1999 et la tendance est à la stabilisation. La situation démographique est-elle en cause? «Nous ne sommes pas entièrement dépendants de la situation démographique, répond Fernand Boucher. Il est vrai que le nombre d'étudiants est à la baisse dans les cégeps, particulièrement en région. Mais depuis quelques années, nous avons élargi notre bassin de clientèle et nous recrutons de plus en plus d'étudiants à l'étranger.»
Globalement, l'UdeM enregistre un accroissement de ses inscriptions de cinq pour cent cette année, surtout grâce à la FEP. Même si plusieurs des étudiants inscrits à la FEP n'y suivent que quelques cours, lorsque toutes les inscriptions sont traduites en équivalents temps plein, la hausse est de l'ordre de quatre pour cent. «C'est ce dernier chiffre qui compte, puisque c'est celui qui est utilisé pour calculer le financement de l'Université», précise le registraire. En excluant l'École Poytechnique et HEC Montréal, ce sont donc 38 892 étudiants qui fréquentent l'UdeM cette année. Avec les écoles affiliées, on dépasse facilement le chiffre de 50 000: «Une petite ville», souligne le registraire.
Marie-Claude Bourdon