Bien dissimulé dans la salle de réunion M-415 du rectorat de l'UdeM, un austère et majestueux tableau se soustrait tranquillement aux regards estudiantins.
Verticale noire est une grande acrylique minimaliste composée d'une large bande noire qui se découpe âprement sur le fond blanc. Elle est l'oeuvre du peintre Marcel Barbeau, né à Montréal en 1925.
Peinte à Paris en 1962, la toile est représentative du travail de l'artiste au début des années 60: après avoir cessé sa production pendant quelque temps, Marcel Barbeau revient à la peinture par une recherche rigoureuse où il ne peint que des surfaces en noir et blanc. Ce travail épuré, d'une simplification extrême, s'inscrit dans une volonté de redéfinition du problème de l'espace. Cette période sera pour lui une sorte de traversée à l'issue de laquelle il renouera avec la couleur.
Marcel Barbeau a toujours abordé son travail de création comme une suite de recherches et n'a jamais cessé d'explorer l'univers visuel à travers ses différentes expressions et transmutations. Il s'est en fait surtout intéressé aux manifestations de mouvements virtuels, particulièrement aux rythmes et tensions ainsi engendrés, cherchant à en exprimer les sensations par un langage plastique simplifié.
Élève de Borduas, puis membre fondateur du groupe des automatistes et signataire de Refus global, Marcel Barbeau est un artiste prolifique. Peintre et sculpteur, il a aussi derrière lui une importante production graphique et s'est également intéressé à l'estampe, au collage, à la photographie, à la performance interdisciplinaire et à l'art public.
Considéré comme l'un des principaux protagonistes de la peinture non figurative à Montréal, l'artiste vit actuellement à Paris tout en gardant un pied-à-terre au Québec.
On retrouve des oeuvres de Marcel Barbeau dans la plupart des musées canadiens et dans quelques collections publiques américaines et européennes; son travail a été exposé partout dans le monde.
Nathalie Guimond